SONDAGE LÉGER

Le PLQ en panne

Miroir des récentes élections partielles, on assiste à une véritable course à trois

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D'accord, le PLQ dégringole, mais le PQ ne lève pas !

La baisse des appuis enregistrée par le Parti libéral du Québec (PLQ) lors des partielles du 5 décembre se confirme plus largement dans un sondage Léger-Le Devoir-Le Journal de Montréal, qui place les trois principaux partis dans un mouchoir de poche.

Selon cette enquête réalisée en ligne du 12 au 15 décembre auprès de 1016 répondants, libéraux et péquistes auraient recueilli chacun 30 % des intentions de vote si une élection avait eu lieu cette semaine. Avec 26 %, la Coalition avenir Québec (CAQ) obtient son meilleur résultat depuis décembre 2014.

Chez les francophones, le PQ obtient 36 % d’appuis, devant la CAQ (30 %) et à plusieurs longueurs du PLQ (20 %). La course à trois se mesure également dans la répartition régionale : les libéraux dominent à Montréal (36 %), le PQ est le choix des répondants en région (35 %), et la CAQ est la favorite à Québec (35 %).

Les nouvelles ne sont pas réjouissantes pour les libéraux à l’approche des Fêtes. Dans la foulée d’un recul général de près de 10 points lors des quatre partielles de décembre (par rapport aux dernières élections), le PLQ enregistre son pire résultat chez Léger depuis les élections de 2012. Le taux d’insatisfaction frôle les 70 %, et Philippe Couillard arrive troisième dans la catégorie du « meilleur premier ministre » (quatre points derrière Jean-François Lisée et François Legault), là où il domine habituellement.

De même, malgré les prétentions de M. Couillard voulant que les libéraux aient « sauvé le Québec », les Québécois ne voient pas la situation du même oeil. Ainsi, 39 % des répondants au sondage estiment que la situation au Québec est « pire » qu’il y a un an, alors que seulement 9 % perçoivent une amélioration. Le pessimisme règne aussi dans l’autre sens : 27 % des gens pensent que la situation sera encore « pire » dans un an.

Les intentions de vote sont stables par rapport au dernier sondage Léger, publié le 12 novembre dans Le Devoir. Mais elles sont aussi en complète contradiction avec les résultats de la firme CROP dévoilés cette semaine dans La Presse, qui donnaient une avance de 13 points aux libéraux sur le PQ (38 % contre 25 %).

Une comparaison entre les deux sondages montre aussi des écarts importants sur plusieurs indicateurs : vote francophone (CROP dénote une triple égalité) ; taux de satisfaction (seize points de plus chez CROP) ; meilleur premier ministre (avance de cinq points de Philippe Couillard chez CROP) ; vote en région (CROP donne les libéraux premiers, devant la CAQ).

Mystère !

La situation mystifie les analystes spécialistes des sondages — quelques semaines après une élection présidentielle américaine qui a soulevé plusieurs questions sur la capacité des maisons de sondage à bien lire l’opinion publique.

« Qui a raison ? C’est soit l’un, soit l’autre, ou la moyenne des deux », répond Claire Durand, professeure à l’Université de Montréal et spécialiste de la méthodologie des sondages. « Je dirai qu’un sondage ne fait pas le printemps — surtout pas en décembre. Alors, attendons de voir. »

Chez Léger, le vice-président Christian Bourque s’étonne lui aussi de l’écart entre les deux maisons de sondage — une situation qui perdure depuis deux sondages maintenant. « Trois fois sur quatre, nous avons généralement les mêmes tendances globales, note-t-il. Mais le résultat des partielles nous rassure par rapport à notre lecture » de la situation.

Joint en après-midi, le président de CROP, Alain Giguère, était à court d’explications. « Les deux firmes font ça à partir de panels Web, les méthodes de recrutement de ces panels sont les mêmes [et celles de répartition des indécis aussi]… Je ne pourrais pas expliquer pourquoi on arrive à des résultats aussi différents », dit-il.

Léger utilise son propre panel, alors que CROP « loue » le sien à la firme torontoise Research Now. Ceci peut-il expliquer cela ? « Non, parce que nous procédons comme ça depuis toujours,soutient M. Giguère. Et lorsque l’on compare les autres indicateurs de notre sondage avec nos sondages précédents, il n’y a pas de volatilité, sauf dans les intentions de vote. C’est d’une stabilité remarquable. »

Mais M. Giguère rappelle un vieil adage : « Il faut toujours se méfier d’un sondage. Une fois de temps en temps, il y en a un qui n’aura pas de bon sens ou qui ira dans une direction inattendue. Mais deux de suite ? Je ne pense pas. »
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