La saga blackface n’a pas causé de grands changements dans les sondages

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L'antiracisme délirant des médias affecte peu la population canadienne


Nous voilà une semaine après la publication de photos embarrassantes de Justin Trudeau par le magazine américain Time. Cette histoire, et toute l’encre qu’elle a fait couler, auront certainement fait dérailler la campagne libérale à la fin de la semaine dernière. Ces photos et les excuses répétées de Justin Trudeau auront-elles un effet important sur les intentions de vote des électeurs canadiens ? La question demeure ouverte.


Je désirais attendre quelques jours encore avant de me prononcer sur ce sujet, car nous avons vu toutes sortes de fluctuations dans les chiffres. Avec autant de données à notre portée, il est facile de se laisser emporter par des fluctuations de quelques fractions de points de jour en jour : c’est ce que nous appelons du bruit.



Le bruit peut être trompeur, le bruit peut mener à la prise de mauvaises décisions et de pires interprétations de l’expérience en cours. Il faut faire preuve de patience et de retenue.



 


Le bruit est particulièrement nuisible aux hyperpartisans — de n’importe quelle couleur politique. Un demi-point par-ci : « le chef a une bonne journée ! » ; un demi-point par-là : « la campagne est-elle en déroute ? » Nous sommes tous susceptibles de voir dans les données qu’importe signal qui pourrait confirmer nos biais. C’est la nature humaine — mais une personne rationnelle doit combattre ce réflexe.


Comme le modèle Qc125 utilise et pondère tous les sondages de firmes professionnelles, les moyennes de jour en jour sont amorties afin de réduire le bruit et tenter d’y voir plus clair. Regardons la progression de la projection du vote populaire Qc125 depuis la fin août :Nous remarquons que les libéraux profitaient de l’impulsion du moment et qu’ils grimpaient graduellement dans les intentions de vote… pour finalement atteindre un sommet le 18 septembre. Puis les photos du Time furent publiées. Au cours de la fin de semaine, nous avons vu le Parti libéral du Canada (PLC) reculer quelque peu.


Toutefois, et il s’agit ici d’une mauvaise nouvelle pour Andrew Scheer, les appuis conservateurs n’ont pas bougé d’un poil.


Les deux firmes qui publient un suivi quotidien, Nanos et Mainstreet, ont observé les mêmes tendances. Hier, la parution du dernier sondage Léger dans Le Devoir indiquait que l’effet blackface semble avoir été nul dans l’électorat (ou du moins de très courte durée). Au point tel que, une semaine plus tard, nous voyons maintenant les libéraux regagner du terrain.



 


Cependant, il faut le répéter, la prudence est de mise : la course demeure extrêmement serrée et les données actuelles ne nous permettent pas d’identifier un favori clair entre les deux partis. Toutefois, nous savons que la distribution régionale du vote avantage les libéraux. Il n’est pas utile pour Andrew Scheer de grimper davantage en Alberta — les moyennes du Parti conservateur du Canada (PCC) en Alberta ont grimpé de 60 % à 65 % depuis le début de la campagne. Ces appuis astronomiques conservateurs dans les Prairies canadiennes n’aident certainement pas le parti à gagner du terrain au Québec et en Ontario.


Regardons la progression de la projection au Québec :



Nous pouvons observer quelques fluctuations modestes pour chaque parti. La seule tendance, du moins, pour l’instant, est que le Bloc a non seulement rattrapé le PCC, mais il semble l’avoir dépassé dans les intentions de vote des Québécois.


S’agit-il d’une sorte de signal envoyé aux partis fédéraux que les Québécois sont insatisfaits des choix offerts ? Que le chef bloquiste Yves-François Blanchet mène une campagne tout à fait respectable ? La réponse est probablement une combinaison de ces deux hypothèses.


Néanmoins, une semaine après la publication des photos de Justin en Aladin, une tendance semble claire : l’électeur moyen ne s’en est certainement pas indigné autant que le commentariat.




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