Le moulin de la victoire!

1759 - Commémoration de la Conquête - 12 et 13 septembre 2009



L’espoir vient de renaître,

À nous de le conserver.

Repousser les faux maîtres, voilà l’éternité.

Combattre les faux maîtres, voilà la liberté!

- Complainte à mon frère


Quoi qu’on en dise dans certains milieux impliqués dans la guerre contre le Québec libre, il s’est décidément passé quelque chose sur les Plaines d’Abraham la fin de semaine dernière. Que le Moulin ait vécu, malgré tout l’acharnement, les mesquineries et la malhonnêteté des forces obscurantistes et liberticides qui espéraient son annulation, cela prouve qu’il est possible aux patriotes de vaincre lorsqu’ils s’en donnent la peine.
Je suis revenu du Moulin la tête remplie d’espoir. Pendant quelques heures, le cœur du Québec libre a battu vigoureusement; pendant ces instants, j’ai vraiment cru toucher la liberté, délicatement, du bout des doigts. Au Moulin, je me suis senti comme un enfant qui venait de retrouver sa maison, après avoir erré seul et longtemps dans les rues d’une ville inconnue, en ne parlant pas la langue du pays. Au Moulin, j’étais enfin parmi les miens, et nous étions nombreux et heureux!
La fin de semaine dernière, j’ai compris que ceux qui demeurent toujours sur la ligne de front, pour mieux faire face à la tempête, n’étaient pas que les derniers des Mohicans, les seuls qui rêvent encore de la liberté. J’ai compris que ces Mohicans étaient beaucoup moins isolés qu’ils ne le croient trop souvent. Mais j’ai surtout saisi qu’ils faisaient une différence en ce Québec occupé. Et une grosse. Nous ne menons pas un combat strictement pour l’honneur de notre peuple qui a de tout temps dû faire face à beaucoup d’adversité en son propre pays. Non pas! Nous luttons véritablement pour la victoire qui pourrait nous appartenir plus tôt que tard. S’agit de s’en donner la peine et, surtout, d’y croire. Le Moulin a prouvé que la victoire est possible.
La fin de semaine dernière, des milliers de Québécois se sont réunis pour écouter, avec une attention quasi spirituelle, des lecteurs leur faire don de textes qui dans les faits leur appartenaient déjà. S’ils ne les connaissaient pas, ces textes signés Papineau, de Lorimier ou Hubert Aquin, c’est tout simplement parce que le système a depuis trop longtemps gommé leur passé. Ne sachant pas d’où ils viennent, il est normal que les Québécois éprouvent des difficultés lorsque vient le temps de choisir où aller. Grâce aux meuniers, grâce à Loco Locass, à Brigitte Haentjens, à leur équipe, grâce aux lecteurs, le peuple québécois a commencé à se réapproprier le récit de sa vie en Amérique; ce doit n’être qu’un début. Parce que les meuniers se sont tenus debout, sans jamais fléchir, le Moulin a vécu; il était grand, fier, fort… il était décidément très beau! Grâce à ces hommes et ces femmes, le Québec s’est fait servir une leçon de courage très porteuse d’avenir. Nous avons tous compris qu’en luttant, il est possible de faire reculer les faux maîtres, de les renvoyer chez eux, la queue entre les jambes. Ne serait-ce que pour cela, le Moulin sera historique.
La fin de semaine dernière, le Québec a, en quelque sorte, vengé la défaite de 1759. Ceux d’en face réfléchissent depuis longtemps à la façon d’imposer au peuple québécois l’humiliation de la célébration de la bataille des Plaines d’Abraham qui a eu lieu il y a 250 années de cela maintenant. Les propagandistes à la solde du Canada ont tenté d’imposer aux Québécois une commémoration festive de cette défaite amère. Pour ce faire, les petits soldats de plomb, armés de faux fusils, ont été appelés en renfort. Mais ils furent retournés chez eux par ceux qui redressèrent l’échine, suivant ainsi l’exemple du patriote Falardeau. La mascarade a été annulée. Et la dignité québécoise a ainsi pu triompher. Et le Moulin l’a si bien incarnée!
La fin de semaine dernière, le Québec a pu mesurer ce qu’il en coûte, aux Québécois, d’aligner les victoires contre les faux maîtres. Parce que les meuniers ont voulu commémorer avec respect les événements de 1759, ils devinrent la cible des violeurs de notre dignité. Par les mensonges et l’argent, ils ont tenté de mettre le feu aux pales du moulin, comme les Anglais avaient jadis brûlé le pays. Mais cette fois, nous avons si bien résisté que nous avons vaincu. Nous avons dit tout haut, malgré les charges répétées de ceux qui ont fait du collaborationnisme leur honteuse hygiène de vie, que nous avions le droit d’exister et que nous sommes fiers de nous, de ce que nous représentons. Le Québec est notre foyer et il redeviendra demain notre pays; il n’est que normal qu’il en aille ainsi. Voilà la réplique que nous avons servie aux radios fascisantes de Québec, au maire Red Bull, aux bouffons patentés qui nous servent de ministres et de députés. Dans la nuit, des jeunes ont fièrement entonné : « le peuple uni jamais ne sera vaincu ». Le Moulin a été le catalyseur de cette fougue citoyenne qui s’alimente de la passion qui renverse les régimes. À n’en point douter, les profiteurs de tous poils doivent craindre ce qui s’est passé au Moulin. Grâce à lui, le monde de demain vient de commencer à être tout autre que ce à quoi ils aspirent, eux qui ne rêvent que de toujours mieux maintenir les systèmes d’exploitation dont ils profitent grassement.
La fin de semaine dernière, les patriotes ont compris qu’ils ne devaient plus jamais baisser les bras en confiant le combat pour la liberté à ceux que Pierre Bourgault appelait « les notables, les possédants, les riches et les bourgeois ». Notre liberté, c’est nous qui la récupérerons et non ces êtres obséquieux trop attachés à leurs bénéfices personnels pour se comporter honorablement. Sans eux (malgré eux devrais-je plutôt dire), nous avons gagné la deuxième grande bataille des Plaines d’Abraham. De simples hommes et femmes, des Québécois tout simplement, ont gagné ce bras de fer contre le Canada. Ce n’est pas rien. Nous devons en être conscients.
La fin de semaine dernière, il a donc été prouvé que le simple citoyen parvient à vaincre sur des terrains que nos bonnes élites désertent au premier coup de vent. Voilà la grande leçon du Moulin : nos généraux actuels sont faibles, couards et démissionnaires et nos ennemis, eux, ne sont pas si puissants qu’il n’y paraît aux premiers abords. Ce qui fait que la victoire est possible, nous pouvons et nous devons y croire. Voilà l’héritage que nous recevons tous de cet événement qui a ébranlé les colonnes du temple canadien, ce pays construit au détriment des deux premiers peuples-propriétaires de ce territoire : les Amérindiens et les Québécois.
La fin de semaine dernière, nous avons humé les doux parfums de la victoire. La fin de semaine dernière, nous avons imposé notre voix, nous avons parlé plus fort que les rapetisseurs de peuples. Pendant 24 heures, nous nous sommes imposés, envers et contre tous. La 25e heure dont parlait André Ricard est maintenant arrivée. Le temps est venu de passer à l’acte, d’enclencher sérieusement la Révolution. Nous devons maintenant prendre, en toute lucidité, les moyens légitimes et nécessaires pour bouter le Canada hors de notre pays. C’est enfin, moi, ce que je continuerai à faire avec mon cœur et mes talents, mais avec encore plus de détermination et de fougue qu’auparavant. L’espoir que nous a redonné le Moulin, c’est une arme redoutable. C’est l’arme qui nous permettra de faire enfin signer la capitulation à nos faux maîtres. Nous leur ferons ainsi comprendre qu’ils ont peut-être pu nous voler notre passé, mais qu’ils ne contrôleront pas notre avenir. Le demain québécois nous appartiendra!
Patrick Bourgeois


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