Le Manitoba se dévoile !

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Laissons les islamistes aller au Manitoba

Bas les masques ! Voilà que le gouvernement du Manitoba se paie une pleine page du Devoir, le quotidien fondé par le nationaliste Henri-Bourassa, pour tirer à boulets rouges sur le Québec de la CAQ. C’est-à-dire sur la majorité francophone.


Le titre de cette publicité (« 21 raisons de se sentir chez soi au Manitoba »), aussi hypocrite que vicieux, peut se lire de deux façons. Il invite en effet les trois personnes photographiées, une musulmane voilée dont la photo est le double de celle de la femme blanche portant une petite croix dans le cou et un juif coiffé de la kippa, à quitter la Québec. « Vous êtes les bienvenus », indique la vignette, laissant entendre que ces personnes ont 21 raisons de ne pas se sentir chez elles au Québec.


Durant l’été, alors que je séjournais au pays des Francos, j’ai été frappée en particulier au Manitoba par l’hostilité plus ou moins contenue des habitants, y compris des francophones, à l’endroit du Québec. « Nous représentons une francophonie de la diversité. Au Manitoba, nous sommes tolérants. Le voile ne nous dérange pas », ai-je entendu hors micro de la part de francophones impliqués dans la défense de leurs intérêts.


Douteux


Dans le texte gouvernemental, qu’on peut imaginer écrit par des francophones de service, on décline une série de raisons susceptibles d’attirer des immigrants. Et de nouveau, on s’appuie sur des chiffres douteux. Tandis que Statistique Canada recense quelque 17 000 francophones au Manitoba, le texte parle de 35 200 personnes désignées comme francophones. Et plus de 100 000 qui savent parler français.


À l’évidence, le Manitoba vise d’abord les communautés musulmanes issues de l’Afrique du Nord, qui sont très présentes au Québec. Il est ironique cependant de constater qu’une des 21 raisons pour attirer ces immigrants serait les bières artisanales, alors que les musulmans pieux ne boivent pas d’alcool.


Découvrez À haute voix, une série balado sur les enjeux de la société québécoise contemporaine, par Denise Bombardier.


Le premier ministre conservateur du Manitoba, Brian Pallister, qui a l’appui de la majorité de ses habitants, ne fait pas dans la dentelle. C’est un brut de décoffrage, un guerrier anti-français, qui doit se bidonner du coup fumant de cette publicité qui parle du Manitoba comme d’un Eldorado politique, culturel et sportif. Un Manitoba modèle de tolérance, d’ouverture d’esprit, de compréhension bienveillante peut-être à l’égard des autochtones de la province, dont plusieurs vivent sur le trottoir au centre-ville de Winnipeg, à quelques pas du seul musée au monde consacré aux droits de la personne ?


Anti-français


La publicité présente la province comme un refuge pour nos pauvres immigrants québécois qui se verront accueillis par les descendants de ceux qui ont condamné à mort Louis Riel, fondateur de la province. Et par ces élites anglaises qui, au cours des ans, ont voté des lois scélérates pour interdire l’enseignement du français aux descendants des Canadiens français, premiers habitants du Manitoba après les autochtones.


Le Canada anglais n’en finit plus de se sentir supérieur au Québec avec le multiculturalisme dans lequel il baigne et qu’il oppose à nos « obsessions » identitaires, qui feraient de nous des démocrates aussi douteux que fermés d’esprit.