Le grand «vide inside»

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Radio-Canada confirme son rôle de force assimilatrice !





Au cours des dernières semaines, je vous ai beaucoup parlé du français qui s’en va chez le diable. Je vous ai parlé de l’absurdité du slogan bilingue « Right fier » des Jeux de la francophonie. Je vous ai raconté l’histoire du compte Twitter du prix du gouverneur général bourré de fautes écrit par un unilingue anglophone. Et je vous ai parlé des nombreux Québécois qui utilisent des mots, des expressions anglaises ou qui donnent un nom anglais à leur commerce.


Mais un lecteur a attiré mon attention sur une histoire qui bat toutes les autres et qui montre que le franglais est en train de devenir la langue officielle du Québec.


What the phoque ?


Ici Radio-Canada a lancé un concours pour souligner le 150e anniversaire de notre beau et grand pays. Ce concours de chanson était ouvert aux auteurs amateurs. Deux critères : que le texte soit en français et qu’on y aborde le thème « kilomètre ». Rad-Can a reçu 500 textes d’amateurs. Un jury en a choisi cinq, considérés comme les meilleurs. Voici le texte de la chanson finaliste 20 h demain à Trois-Pistoles.


« Y’a comme un vide inside depuis last summer


(...) Icitte toute commence à geler (...)


Sometimes j’me demande si tu penses à moi, Between here and toé, Un train, un roadtrip, un highway, Between moé pis là-bas, J’réussis presque à m’faire à croire que j’t’attends pas... Y’a comme un frette inside depuis last Christmas, Où c’est qu’à va ma vie, j’tourne-tu en rond ?


(...) Ton souffle hot qui frôle mes seins


Sometimes j’me dis que j’aurais besoin de toi


(...) Between here and toé, Un train, un roadtrip, un highway, Between moé pis là-bas, Non, maybe, sûrement, j’sais pas, Y’a comme une fin d’hiver qui m’joue dans l’brain, Un mélange de solitude, de glace pis d’cheap wine, T’as liké ma photo, ça fait six mois j’ai pas d’nouvelles (...) Between here and toé, Un train, un roadtrip, un highway, Between moé pis là-bas, Juste one night, après on verra... »


De Kessé ?


Je vous rappelle que la chanson devait être écrite en français. Comment Radio-Canada a pu accepter qu’une chanson qui dit « Between here and toé », qui parle de « vide inside » et de « souffle hot » soit sélectionnée parmi les finalistes ?


Mais vous voulez savoir le plus triste ? Les cinq textes finalistes ont été mis en musique, puis le public était appelé à voter. Et c’est cette chanson, interprétée par les Hay Babies, qui a gagné le grand prix.


Il me semble qu’à une certaine époque, Radio-Canada avait des critères de qualité de la langue plus élevés que ça.


Est-ce trop tard ?


En 1971, Pauline Julien chantait Mommy, un texte coup de poing de Gilles Richer sur la lente assimilation des francophones. Cette chanson à moitié en français à moitié en anglais dénonçait le fait que si on n’y prêtait pas attention, nos petits-enfants allaient nous parler en anglais et que le français serait purement folklorique.


« Mommy, daddy, how come we lost the game ?


Oh mommy, daddy, are you the ones to blame ?


Oh mommy, tell me why it’s too late, too late, much too late ? »


Je me demande ce que Pauline Julien dirait de la chanson gagnante de ce concours Radio-canadien, « Ça me joue dans l’brain » ?




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