TRANSFERTS EN SANTÉ

Le front commun des provinces s’effrite

Le Nouveau-Brunswick a entrepris des négociations bilatérales avec Ottawa

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Rien de nouveau sous le soleil factice du fédéralisme canadien






Le front commun des provinces contre Ottawa en matière de santé se fissure déjà, moins de 24 heures après la fin de la rencontre entre les ministres de partout au pays. Le Nouveau-Brunswick a entrepris des négociations bilatérales avec Ottawa au motif que l’offre sur la table est alléchante.


 

« Le Nouveau-Brunswick est satisfait que l’offre du gouvernement fédéral comprenne un montant additionnel de 26 milliards de dollars pour le financement fédéral de la santé au cours des 10 prochaines années », est-il écrit dans un communiqué de presse publié lundi soir vers 22 h. « Nous appuyions cette offre de façon conditionnelle et nous étions d’avis que les provinces et les territoires auraient pu conclure une entente avec Ottawa au sujet de l’affectation de ces fonds d’une façon qui bénéficierait à tous les Canadiens. Le Nouveau-Brunswick poursuivra les discussions avec le gouvernement fédéral dans le but d’en arriver à une entente bilatérale. »


 

Cette déclaration est d’autant plus surprenante qu’elle est survenue à peine six heures après la fin de la rencontre fédérale-provinciale entre les ministres de la Santé et des Finances à Ottawa lundi. À la conférence de presse de clôture, un des deux porte-parole des provinces, le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, avait soutenu que les provinces font « front commun pour dire [qu’elles sont] prêtes à continuer à négocier ».


 

Une province a indiqué au Devoir ne pas comprendre la position du Nouveau-Brunswick, qui n’avait pas pris la parole pendant la conférence de presse pour signifier sa dissidence. « Les choses peuvent parfois évoluer entre 17h et 22h », laisse tomber cette source sur un ton un peu dépité.


 

Front commun intact, selon Barrette


 

Dans les coulisses, à Ottawa, on indique que d’autres provinces seraient aussi en négociation bilatérale, sans les nommer ou les dénombrer. « Les provinces se rendent compte qu’il y a beaucoup d’argent sur la table », souligne cette personne, qui ajoute que, « depuis que le Nouveau-Brunswick est sorti, il n’y a plus de front commun… ».


 

Bluff ? Le Devoir a contacté toutes les autres provinces pour savoir lesquelles avaient des discussions bilatérales. Certaines n’ont pas répondu. Aucune de celles ayant répondu ne s’est dite en discussion.


 

À Québec, M. Barrette a dit ne pas avoir pris connaissance du communiqué de presse du voisin maritime. « En ce qui me concerne, le front commun demeure, a-t-il indiqué au Devoir. Le gouvernement fédéral fait circuler des rumeurs pour influencer certaines provinces. »


 

Il estime que des questions doivent être posées à Ottawa, notamment pour savoir si « les citoyens sont tous égaux ». Le ministre refuse toutefois qu’on tire de ce commentaire la conclusion qu’il craint que certaines provinces touchent de l’argent que d’autres ne toucheront pas pour avoir refusé de négocier.


 
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