Le français pour moi, ça compte

La démission de Québec Inc






L’immigration est souvent associée au recul du français, comme en témoigne la récente polémique autour du projet de loi 77 à l’étude à l’Assemblée nationale. Or, s’il est vrai qu’un segment important d’immigrants peine à apprendre le français, d’autres arrivent au Québec avec des compétences acquises, tout en français et ne trouvent pas de travail.




Des histoires à succès




Mais nous avons aussi des histoires à succès à raconter, celles des enfants de la loi 101 qui ont appris le français à l’école, depuis les quatre dernières décennies. Ils sont trilingues, voire multilingues, raflent souvent les prix des essais littéraires et se hissent parmi les meilleurs dans différentes matières, y compris le français. On doit s’en réjouir.




Une démission collective




Le paradoxe, c’est qu’un sentiment de fausse sécurité s’est installé depuis la loi 101 et la défense du français est presque devenue taboue alors que le Québec a toujours l’histoire de sa géographie, celle d’un «îlot francophone» dans un «océan anglophone».




J’ai accompagné, durant mes 30 années d’engagement communautaire et politique, des centaines d’immigrants dans leur insertion au marché du travail, notamment en les aidant à se trouver des stages en entreprise.




Quelle ne fut ma surprise de constater que plusieurs gestionnaires francophones travaillaient en anglais. Il s’agit ici d’authentiques héritiers de ces braves Canadiens français qui se sont battus, pendant des siècles, pour la sauvegarde du français. Quand un certain Québec inc. n’a plus la fierté de valoriser sa propre langue, quel message envoie-t-on aux immigrants?




C’est là l’une des démissions les plus pernicieuses, celle de cette élite à qui la Révolution tranquille a déroulé le tapis rouge du pouvoir économique et qui, une fois au sommet, a oublié d’où elle venait. Le chantier naval Davie de Lévis, qui a changé de propriétaire, nous l’a rappelé récemment. Il s’est offert une direction et des sous-traitants unilingues anglophones. Pour le respect de la loi 101, on repassera!



 




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