En théorie, après six années de primaire et cinq années de secondaire pendant lesquelles les élèves ont été soumis à moultes évaluations en français, on s’attendrait à ce qu’ils maîtrisent tout au moins raisonnablement la qualité de leur français écrit lorsqu’ils arrivent au cégep.
Or, selon l’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial réalisée auprès de 30 000 cégépiens en 2021 dans le cadre du chantier sur la réussite, la qualité du français écrit, lors de leur première année, est pitoyable. Plusieurs étudiants font jusqu’à 40 fautes dans un texte de 200 mots, ce qui représente une faute tous les cinq mots. Et, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que ces fautes relèvent pour la plupart des notions contenues dans le programme du primaire, comme oublier des «s» au pluriel ou même accorder des verbes à l’infinitif en leur ajoutant des «s».
Mais, d’où provient le problème dans un contexte où, pourtant, les étudiants ont accès à des dictionnaires et des grammaires pour corriger leur texte? À mon avis, l’origine du problème remonte au secondaire, à savoir que les élèves ont pris l’habitude de rédiger des textes à l’écran avec l’aide d’un dictionnaire en ligne et d’un logiciel de correction, tel Antidote. En termes clairs, les étudiants rencontrent un mur lorsqu’ils sont confrontés à un dictionnaire papier et à une grammaire, des manuels avec lesquels ils n’ont jamais travaillé.
En conséquence, les outils de consultation au secondaire devraient s’arrimer avec ceux du cégep, à défaut de quoi le français écrit continuera d’être perçu comme de la bouillabaisse par les nouveaux cégépiens.
La santé mentale en mal d’amour
La santé mentale au Québec est décidément mal en point, notamment en raison de la hausse de la demande en santé mentale durant la pandémie de COVID-19, aux yeux du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. À preuve, en date du 19 novembre 2022, 20 273 personnes étaient en attente d’un service en santé mentale au Québec. Et, pour ajouter à la situation catastrophique que vivent ces malades en attente, le ministre prétend diminuer « significativement » cette liste d’ici deux ans!
Et oui, vous avez bien lu « deux ans »...Un délai interminable pour une personne souffrant déjà d’une maladie mentale depuis des mois, voire des années. Toutefois, en guise de « prix de consolation », le ministre Carmant s’attend à une diminution significative des listes d’attente toujours d’ici deux. Du côté de l’offre de services en santé mentale, le ministre mise sur l’ajout de professionnels au sein d’équipes interdisciplinaires, tel que prévu dans le Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026.
En attendant que ces délais aient expiré, une lueur d’espoir apparaît du côté de l’exil des psychologues du réseau public vers le réseau privé , le ministre Carmant ayant confirmé son intention de respecter la promesse électorale de la CAQ eu égard à un rattrapage salarial avec les psychologues du secteur privé. Toutefois, il y a un hic, les psychologues du réseau public sont actuellement à la même table de négociation qu’une centaine d’autres corps de métier, rendant la situation plutôt inconfortable eu égard à une demande de hausse de salaire.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la santé mentale va continuer de se détériorer davantage d’ici les deux prochaines années aux détriments des personnes aux prises avec des problèmes mentaux qui risquent de dégénérer. À mon sens, le ministre Carmant devrait convoquer de toute urgence une rencontre privée avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, et établir un plan d’urgence visant à décongestionner le système de santé mentale avant qu’ils n’aient à porter l’imputabilité de gestes suicidaires chez certaines personnes en manque de soins, et, qui plus est, en manque d’amour.
Henri Marineau, Québec
Français écrit catastrophique au niveau collégial
Le français, de la bouillabaisse
La santé mentale en mal d’amour
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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