Sur l'obligation d’étendre la loi 101 au cégep

La survie du français, un enjeu existentiel

Justice pour VLB

Tribune libre

 


Lors du dépôt du projet de loi 96 en février 2022, le député péquiste Pascal Bérubé soulignait que les mesures contenues dans ce projet de loi ne suffiraient pas pour inverser la tendance de fond menant à l’anglicisation de l’île de Montréal. Or, dix mois plus tard, lors du discours inaugural de la session parlementaire, le premier ministre François Legault a admis que sa réforme de la Loi 101 ne sera pas suffisante pour freiner le déclin du français.

Rappelons qu’en février, le PQ proposait rendre obligatoire pour les élèves issus du réseau scolaire francophone la fréquentation du cégep francophone. Inquiet de la tendance actuelle, le PQ soutenait que depuis 1995, la part des étudiants collégiaux qui fréquentent les cégeps en anglais et leur pendant privé subventionné, est passée de 14,9 % à 19 %. Une situation pour le moins inquiétante qui n’a pas eu l’heur de convaincre le premier ministre.

Aujourd’hui, François Legault veut faire de la survie du français un « enjeu existentiel », alléguant qu’elle est intimement liée à la politique d’immigration et que tous les nouveaux arrivants choisis par le Québec devront parler français. De plus, le premier ministre mise sur le fait que les étudiants étrangers s’inscriront dans les cégeps et universités francophones.

Or, ma question est la suivante : dans l’état actuel de la loi 96, les immigrants parlant français seront-ils obligés de fréquenter le cégep francophone? Sinon, ne risquent-ils pas d’être tentés par l’attractivité de l’anglais? 

À mon avis, seule l’obligation de fréquenter le cégep francophone aux élèves québécois issus du réseau scolaire francophone et aux étudiants immigrants de langue française pourra contrer efficacement l’exil vers les cégeps et les universités anglophones. Dès lors, le gouvernement Legault fera la preuve que la survie du français au Québec représente un véritable « enjeu existentiel ».

Justice pour VLB

Déclaré lauréat 2022 du grand Prix de la langue française, accompagné d’une bourse de près de 14 300 $ (10 000 €) qui y est associéel’auteur québécois Victor-Lévy Beaulieu (VLB), s’est vu retirer cet honneur par l’Académie française et l’Académie Goncourt parce qu’il n’était pas en mesure de se rendre à Brive, en France, le 4 novembre dernier, luttant contre le syndrome post-poliomyélite. Victor-Lévy Beaulieu serait devenu le premier Québécois à remporter ce prix, lui qui a reçu de nombreuses distinctions tout au cours de sa longue et fructueuse carrière.

Or, l’auteur déplore le fait que personne n’a osé lever le petit doigt au gouvernement du Québec pour le défendre auprès de l’Académie française et de l’Académie Goncourt. « Ce qui m’étonne un peu de la part du gouvernement jusqu’à présent, au moment où M. Legault parle beaucoup de la situation du français au Québec et de ce qu’il faudrait faire, c’est que du côté du ministère de la Culture, il n’y a pas eu un mot de dit là-dessus », a réagi VLB. 

Toutefois, même quoique ce soit le silence radio du côté du gouvernement, les 11 000 habitants de la petite municipalité de Notre-Dame-des-Neiges où réside l’auteur interpellent les académies pour qu’elles reviennent sur leur décision et qu’elles accordent la reconnaissance et la bourse à Victor-Lévy Beaulieu. 

Enfin, je serais d’avis que le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, se rende en personne en France pour recevoir le grand Prix de la langue française et la bourse qui y est rattachée au nom de Victor-Lévy Beaulieu…Sinon, que le gouvernement du Québec souligne cet événement par une cérémonie spéciale au cours de laquelle le premier ministre remettrait à M. Beaulieu la bourse à laquelle il a droit... Que justice soit rendue!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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