Le fleurdelisé, drapeau de tous les Québécois

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Steve E. Fortin n'a rien compris : l'immigration massive est l'arme principale du Canada contre la souveraineté du Québec

On fait la vie dure au fleurdelisé ces derniers temps, me semble-t-il. Certains en abusent, d’autres le cachent, mais dans cette cacophonie, il y a tout de même de l’espoir.


Abuser du drapeau


Disons-le franchement, c’est déprimant, enrageant de voir des groupes d’extrême-droite souiller notre drapeau national en le mettant à l’avant-scène de leurs viles actions.


Je réfère ici au groupe Atalante, qui s’est attaqué au journaliste Simon Coutu du site Vice. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette action infecte, mais on y ajoute en arborant des masques aux couleurs du fleurdelisé en plus (ce que ce groupe fait, constamment)! Ces gens-là voudraient nuire à l’ensemble de l’image du Québec qu’ils ne feraient pas autrement.


Et ne faisons pas dans la dentelle, ce « nationalisme » nourri à la stigmatisation de l’autre, qui carbure au mépris des plus vulnérables – car oui, il faut l’être pour se lancer sur les routes au point d’être assez démuni que d’aboutir au bout d’un chemin de campagne, comme il faut l’être pour risquer sa vie, en Méditerranée, ou sur un train de la mort, en Amérique centrale – c’est la face la plus laide de toute revendication « nationaliste ».


Ces « indépendantistes » qui croient que le pays peut se faire en appuyant de telles sornettes sont dans le champ pas à peu et nuisent au mouvement, le discréditent.


Cacher le drapeau


Dans le cas de la nouvelle administration à Montréal, on croirait que le fleurdelisé agace, dérange, indispose. À trop d’occasions, dont certaines officielles, l’administration Plante a refusé, négligé le drapeau national québécois. On lui préfère celui de Montréal, comme si la métropole était, en soi, une entité dans l’entité.


En janvier dernier, la ville de Montréal s’est fait apostropher par le ministère de la Justice du Québec, car la métropole ne respectait pas la loi et le protocole. Au cours des derniers jours, ce sont deux citoyens qui, constatant que six mois plus tard rien n’avait changé, ont décidé de mettre en demeurela mairesse de Montréal.


« Deux citoyens viennent de mettre en demeure la mairesse de Montréal Valérie Plante afin que la Ville se conforme à la loi et au règlement sur le drapeau du Québec d’ici dix jours.


Si rien ne change d’ici là, les journalistes retraités Gilles Paquin et Jean-Pierre Bonhomme ont l’intention d’entreprendre des procédures judiciaires. Une lettre a été envoyée lundi par huissier à la mairesse, selon M. Bonhomme.


Le drapeau national doit par exemple être arboré dans la salle où siège le conseil d'une municipalité, et dans tout lieu où une municipalité déploie sa bannière. Ce n’est pas le cas dans la salle du conseil à l’hôtel de ville de Montréal. »


C’est que la mairesse, toute inclusive qu’elle soit, aime bien s’auréoler d’un vernis de white guilt qu’elle distille ici et là pour bien marquer ses accointances politiques. Au sein de ce groupe politique là, le fleurdelisé n’a pas très bonne réputation. On lui préfère les appels du type « territoire Mohawk non-cédé », lesquels sont contestés, ensuite, par les historiens.


Si on veut aider les premières nations du Québec et du Canada, que l’on commence donc par reconnaître la pire des injustices, les conditions de vie atroces des réserves et des communautés autochtones, le refus « systémique » d’endiguer la pauvreté (surtout infantile) au sein de leurs communautés, l’absence d’eau potable, etc.


Bref, n’en doutons pas, cette insistance par l’administration Plante de vouloir refuser de respecter la loi et le règlement sur le drapeau du Québec est, en soi, une affirmation politique.


Accueillir avec le drapeau


Il est grand temps que nous retrouvions fierté en notre drapeau, que nous l’utilisions pour rappeler qui nous sommes, mais aussi d’où l’on vient et où l’on veut aller.


Cette fierté inhérente à notre drapeau national ne doit pas être l’apanage seul des « indépendantistes »; ce drapeau, celui de la nation, transcende les inclinaisons politiques. En ça, nous devons aussi accepter que nombre de « nationalistes » ne soient pas indépendantistes.


Une image que j’ai beaucoup aimée, celle de la députée de Joliette Véronique Hivon qui, lors de la journée des réfugiés, organise une cérémonie d’accueil pour les nouveaux arrivants. Courtepointe de grand-mère, certificat de bienvenue et un drapeau fleurdelisé pour tous.


Réussir l’intégration des immigrants passe, aussi, par l’explication que le Québec est distinct du Canada, qu’il y a ici une nation dont la langue officielle est le français et que cette nation se représente selon ce drapeau qui est le nôtre.


Nous n’avons pas à cacher cela ou ne le vivre qu’entre gens qui sont déjà ici. Il nous faut accueillir ceux qui arrivent chez nous en affichant la fierté de notre distinction, en célébrant notre caractère francophone, notre histoire et notre patrimoine. Et surtout, il nous faut le faire en donnant le goût à ceux arrivent d’y contribuer pleinement.


Jamais en les stigmatisant.