Réplique à Monique Gagnon-Tremblay

Le discours usé de la « souveraineté dépassée »

La souveraineté du peuple n’est dépassée que si la démocratie ne fait plus partie du présent

Le grand cirque ordinaire des illusions « Canadian »

«  Le discours souverainiste est dépassé, dit Monique Gagnon-Tremblay  » www.cyberpresse.ca 2008 10 18
Aux obsèques que De Gaulle assassiné par Nicolas Sarkozy, les prophètes canadianisateurs déclarent n’importe quoi et son contraire. La souveraineté de l’État est dépassée ! Tiens donc ! Comme si la souveraineté de l’État du Canada n’était plus de mise. Comme si l’ingérence avait lieu d’être mais seulement dans le sens unique de l’enfermement canadien.
Le Canada ne tolérait pas l’ingérence de De Gaulle, mais semble bien tolérer cette de Sarkozy. Comme quoi, les hauts cris que poussera le Canada le jour où une autre ingérence de La France cette fois en faveur du peuple souverain du Québec se fera entendre sous une autre présidence, pourront être renvoyés aux poubelles de l’Histoire étant donné l’accueil fait aujourd’hui à cette claire ingérence de La France en faveur d’un Canada uni.
Il est bien beau le refus de la division venant d’une présidence qui a bien accepté la reconnaissance du Kosovo.

« Nicolas Sarkozy a suggéré que "le président Poutine reconnaisse la perspective inéluctable de l’indépendance du Kosovo" et "qu’on pousse Belgrade et Pristina à dialoguer ensemble" pendant six mois. En l’absence d’accord au bout de six mois, le plan de l’ONU s’appliquerait. »

Nouvel Obs 2008 06 23

La souveraineté est désuète ! Vraiment ?
Depuis quand la souveraineté du peuple, principe fondateur de la démocratie est-elle dépassée ? Est-ce donc que la démocratie aurait en quelque jours été dépassée par la visite en coup de vent d’un Président. Si De Gaulle avait tort de crier «  Vive le Québec libre !  », pourquoi celui qui cri «  Vive le Canada uni !  » aurait-il raison ? Et, dieu sait si on nous a bien expliqué qu’il avait tort, au point d’inventer le ni-ni. Ni ingérence, ni indifférence. Plus jamais d’ingérence ! La belle affaire.
L’ingérence à sens unique
Ce qui a le mérite en fait de réhabiliter paradoxalement l’ingérence de De Gaulle. On aura mis le temps. 40 ans. Si l’ingérence du Président Sarkozy peut justifier maintenant le fait que la souveraineté du peuple ne soit plus que dépassée, autant dire que la reconnaissance de la nation québécoise par le Canada, n’est plus qu’un écran de fumée. Or le peuple démocratique et souverain, point de nation. Aucune substance à la nation. C’est ce que veut nous dire la ministre libérale ? L’État du Canada entend toujours ne jamais se fonder sur la souveraineté du peuple. Entend toujours imposer asymétriquement des règles qu’il s’abstient d’appliquer à sa propre Constitution ? Le Canada continuera à s’imposer sans jamais soumettre nommément à la souveraine approbation du peuple du Québec l’Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne en tant qu’État souverain, alors qu’il l’exige clairement pour que se crée l’État souverain du Québec. Est-ce pour cela qu’on affirme que la souveraineté est un principe désuet ?
Le citoyen Sakozy à Québec - De Gaulle assassiné -

Contre la division ! Vive la multiplication !

Fini le ni-ni ! Vive le déni !
Le Président de la France, Nicolas Sarkozy, pensant se prononcer en faveur de l’unité canadienne chère à son ami Desmarais, se trouve, contre la division d’un tout qui n’existe pas, à justifier la multiplication d’un tout qui existe, à favoriser la fondation d’un État qui émane nommément du peuple démocratique et souverain du Québec :
« (...) Et Franchement, s’il y a quelqu’un qui vient me dire que le monde a aujourd’hui besoin d’une division supplémentaire, c’est qu’on n’a pas la même lecture du monde ». La Presse - 2008 10 17

L’équation Sarkozyste : « Le monde a besoin de multiplication »
De Gaulle assassiné
Nicolas Sarkozy de passage en coup de vent à Québec a coupé les ponts avec l’état de fait proclamé par le général De Gaulle de 1967 « Vive le Québec libre ! ». De Gaulle assassiné. Le fils de France tue son père à Québec ! Après Paul McCartney qui brandit le drapeau du Québec, sur les Plaines d’Abraham. Isaac est vengé ! La bataille de Montcalm se poursuit dans l’agitation des ors de la République en déplacement, le citoyen Sarkozy brandi, lui, le drapeau du Canada. Louis XV est par Sarkozy de retour et il cède à nouveau à un Empire concurrent, ce qui reste de France au Québec.
Le grand dérangement financier de l’heure permet à la France de restaurer en ses quinze minutes de gloire son Empire puisqu’elle discute maintenant de plain-pied avec les géants. Il faut montrer patte blanche et tuer De Gaulle ce gênant. Dans ce transport américain ayant pour toile de fond la soustraction de points aux cotes boursières de la spéculation, on capitalise sur la multiplication entrepreneuriale. Il est question de refonder l’anticommunisme, non plus sur les spéculateurs, mais sur les entrepreneurs. Il faudra réguler, mais pas trop. Le monde a besoin de multiplications multilatérales.
Contre la division, il n’y a que la multiplication
On ne peut diviser qu’un tout uni. Le tout canadien n’est qu’un tout dans l’abstraction autocratique imposée de force et d’en haut. L’État du Canada n’a jamais été nommément validé par la démocratique approbation du peuple souverain. Son tout n’est rien au regard de la légitimité démocratique. Sa légalité ne tient qu’au bon vouloir unilatéral de la Souveraine d’un Empire monarchique britannique désuet, ne tient qu’à la volonté claire de quelques juges de cour, de Cour suprême. Sa légitimité n’est que virtuelle, se fondant sur la réunion jamais tenue de deux Chambres à part, divisées. Il n’y a aucun tout canadien. On ne divise rien en créant l’État valide d’un peuple souverain du Québec. Au contraire, on multiplie le nombre de nations dotées d’un État valide, comme celui de la France, c’est-à-dire fondé sur la démocratique approbation du peuple souverain, tel que s’est constitué la Ve République sous De Gaulle, l’unificateur.
A contrario et sans le savoir, le citoyen Sarkozy appuie donc doublement le Québec. Il l’appuie en tant que frère accompagnant. Et, il ne s’en est pas aperçu, mais en se disant contre la division, il se trouve forcément à appuyer la multiplication des États valides. Ceux que les peuples libres « de choisir leur destin » se donnent. Dommage qu’il en ait profité pour assassiner ici De Gaulle, notre père à nous aussi. La jalousie peut-être, le frère que nous sommes lui porte ombrage. À ce frère citoyen, nous disons amicalement, contre la division, Vive la multiplication ! Celle des Nations, unies contre toutes divisions.
Luc Archambault
Citoyen du peuple souverain du Québec
Voir aussi dans Vigile :
« Lettre au citoyen Sarkozy - De Gaulle assassiné »


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2008

    Que la souveraineté soit dépassée n'est pas une affirmation nouvelle. Depuis René Lévesque qu'on entends cela de politiciens et de fédéralistes doctrinaires. Or pendant ces 30 années de grenouillage, on a vu des douzaines de pays nouveaux venir s'asseoir à l'ONU. Alors madame la ministre, l'ONU serait-elle dépassée? N'est-ce pas vous plutôt qui l'ètes par la réalité? À moins que vous ne pensiez que seul le Québec n'a pas droit à cette réalité pour ne pas injurier ces nouveaux pays plus petits et moins développés que nous. Votre réalité, madame, c'est de rester simple province en versant 45 milliards de dollars à monsieur Harper à Ottawa joyeusement, chaque année? Vous avez l'esprit borné ou vous avez peur d,assumer l'administration de cette richesse nouvelle au pays du Québec. Cessez de répéter ce qu'on entend depuis 30 ans et pensez par vous-même après réflexion. Une pirouette n,est pas mieux qu'une girouette.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 octobre 2008

    Bonjours M.Archambault. Monique Gagnon Tremblay était l'invité de Daniel Lessard à l'émission hebdomadaire d'actualité Les coulisses du pouvoir. Beaucoup moins loquace qu'hier au sommet de la francophonie, peut-être suite à un coup de fil passé de la part de John Parisella. Toujours est-il que Madame Gagnon esquivait, détournait, noyait le poisson, c'était quoi la question déjà! Ah oui Sarkozy, dommage que Carla ne soit pas là, she's so nice. Quand à Josée Verner, qu'attend Stephen Harper pour la nommer ambassadrice en Alaska pour aller rejoindre Sarah Palin à la chasse aux caribous? Les deux font la paire.

  • Marcel Haché Répondre

    19 octobre 2008

    Mme Tremblay nous invite à changer de perspective, à regarder les choses autrement.
    Cela nous rappelle toutes les admonestations de Trudeau,naguère,qui prévenait et qui prévoyait même que l'avenir n'appartenait pas aux petits pays comme le Québec--surtout frileux et replié-- mais aux "Grands Ensembles".
    L'avenir est arrivé qui a donné tort à P.E.T. Tous ses fameux Grands Ensembles ont été fractionnés,les peuples refusant bêtement de se fondre et mourrir là, dans ces grands ensembles,pour faire plaisir à cet esprit éclairé.
    Mais concernant Mme Tremblay,je crains que vous ne vous trompiez d'époque.Elle reprend les vieilleries de P.E.T,très
    évidemment,mais pas le moins du monde pour assassiner De Gaulle.Ce serait plutôt pour ressusciter Pétain,un contemporain de De Gaulle.Lui aussi, en son temps,Pétain conviait les français à voir les choses différemment.Cela consistait à trouver du courage dans la capitulation.
    Il y a une différence,en effet,entre ces hommes.Et M.Sarkozy est étranger à cette époque.
    Manifestement,la perspective de Mme Tremblay--autre plante verte du gouvernement Charest-- lui provient de son vieux goût d'être à genoux.