INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 309

Le deuxième Canada (9/29)

Une lutte qui porte sur les affaires intérieures (1828-1850)

Chronique de Bruno Deshaies

« au fond, c’est la lutte d’une oligarchie naturelle

contre une oligarchie de l’extérieur. Les colonies voudraient
se gouverner par elles-mêmes… »

Maurice Séguin RÉSUME toute la période 1828-1850 en ces termes : « La génération par excellence, celle qui apporte une solution politique (quant à l’autonomie intérieure) et nationale. Solution fondamentale : de l’autonomie coloniale, du problème des deux races. » Et ce sont « les positions – dans le conflit politique (dans toutes les colonies) ». Dans une large mesure, les Canadiens voudraient se gouverner eux-mêmes dans la liberté et la fraternité dans le Bas-Canada. Mais pour les Canadiens-Anglais du Bas-Canada, ce serait pour autant que les Canadiens restent en minoritaires.
Les Quatre-vingt-douze résolutions « constituent, selon Maurice Séguin, une demande de quasi-souveraineté politique » (cf. RÉF., no 1, p. 244). Il s’agit de répondre à « la question importante qui se pose depuis si longtemps, à savoir : Qui dominera dans la vallée du Saint-Laurent ? Le Canada-Français ou le Canada-Anglais ? » (Cf. RÉF., no 2, p. 251.) Nous savons aujourd’hui que s’il n’y a pas une révolution politique et nationale, le Québec est condamné irréversiblement à sa minorisation de plus en plus grande tant à l’interne qu’à l’externe, bien évidemment. C’est l’esprit même de l’union des deux Canadas en 1840. Tous les camps politiques du Québec d’aujourd’hui auraient intérêt à comprendre que cette lutte nationale livrée à l’interne dans le régime parlementaire canadien a déjà échoué en 1837 parce que les 92 Résolutions étaient insupportables pour les Anglo-québécois et les Anglais des autres colonies. Nous vivons en ce moment une sorte de remake historique. Aux mêmes causes, les mêmes effets.
La lecture des 92 Résolutions aujourd’hui devrait nous faire réfléchir sur les limites du processus parlementaire en tant que tel en vue d’accéder à l’indépendance nationale comme nation québécoise. On peut dire d’ores et déjà que les « gestes de souveraineté » ont été essayés dans le passé par Papineau et plus tard au XXe siècle par deux référendums successifs perdus en moins d’une génération. Faudrait-il croire que d’autres avenues de libération nationale devraient être envisagées aujourd’hui en utilisant des moyens différents ? L’indépendance nationale d’un peuple dépasse les cadres des enceintes parlementaires. En effet, il faut que la population du pays sentent que l’objectif est noble et qu’il ne fait pas l’objet de convoitise, d’opportunisme et de carriérisme politique. La fin dépasse pour la masse la stricte obédience à un parti politique. L’enjeu transcende le niveau de la classe politique seulement. IL EST DANS TOUTES SES DIMENSIONS : NATIONAL.
Bruno Deshaies
http://blogscienceshumaines.blogspot.com/
suite de la chronique, voir document

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Bruno Deshaies209 articles

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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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