Le démantèlement immédiat de Gentilly-2 réclamé

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Le plus tôt sera le mieux

(Bécancour) Pour une rare fois, des militants antinucléaires et la FTQ s'entendent au sujet de l'avenir de la centrale nucléaire Gentilly-2.
Voyant la possibilité de créer des centaines d'emplois, le Conseil régional de la FTQ Mauricie et Centre-du-Québec demande au ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la
Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, d'évaluer la possibilité d'un démantèlement accéléré de la centrale nucléaire, fermée en décembre 2012, alors que des militants contre le nucléaire y voient une chance de tourner définitivement la page de «l'aventure» du nucléaire québécois.
Le conseil régional de la FTQ demande à Québec de tenir des audiences du BAPE «pour étudier la possibilité de procéder immédiatement au démantèlement et à la restauration complète du site avant 2023». Le syndicat se rallie donc à la proposition de Jacques Dagenais, proposition partagée par plusieurs militants opposés au nucléaire.
Bien qu'elle qualifie de «regrettable» la décision du gouvernement péquiste de fermer Gentilly-2, la FTQ estime dans une lettre envoyée vendredi dernier à Yves-François Blanchet, aussi ministre responsable des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, «que l'accumulation de 3000 tonnes de combustibles irradiés dans la piscine de refroidissement et dans des sarcophages de béton, sur le bord du fleuve dans sa partie la plus étroite, fait de Gentilly-2 le plus grand risque environnemental au Québec». Le syndicat rejoint ainsi la position des groupes environnementaux ainsi que du mouvement contre le nucléaire.
La FTQ voit dans le démantèlement rapide de la centrale nucléaire une opportunité pour créer des emplois. «Si l'on procédait immédiatement au démantèlement de la centrale Gentilly-2 et à la restauration complète du site, on pourrait préserver, à court terme, des centaines d'emplois en région», affirme André Fleury, le président régional de la FTQ, dans la lettre envoyée au ministre.
Toutefois, une question fondamentale demeure au centre du débat. Que fait-on avec les quelque 3000 tonnes de combustible irradié? Seront-elles acheminées par bateau dans un centre de recyclage en France? Ou plutôt expédiées dans le nord de l'Ontario par train et camion? Ou bien conservées dans un bunker à Gentilly?
Le débat est si important chez les environnementalistes, que le mouvement Sortons le Québec du nucléaire a éclaté.
«Des audiences du BAPE permettraient à tous de mettre son grain de sel dans le débat. Nous pourrons étudier la question», affirme Philippe Giroul, un militant antinucléaire en avouant que cette question est très sensible et complexe.
«Dans un BAPE, tout le monde pourrait parler. Nous aurons plus de temps que dans une commission parlementaire. Nous pourrons étudier la question des déchets nucléaires plus en profondeur», ajoute M. Giroul qui ne cache pas qu'il préfère quant à lui que l'humanité arrête de produire des déchets radioactifs.


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