Le déclin tranquille

De la Révolution tranquille à la dépossession tranquille et au déclin qui pourrait ne pas être si tranquille que ça

Depuis la fondation de la Coalition avenir Québec, son chef François Legault sonne l'alarme sur ce qu'il appelle notre « déclin tranquille »; déplorant ainsi une dégradation continuelle de l'état de santé économique du Québec au fil des ans. Et ce n'est qu'en se comparant à nos pairs que nous pouvons en prendre la réelle mesure.
Pendant que le Québec marche, les autres courent
Le verdict est sans appel: depuis des années, pendant que le Québec marche, les autres courent. Et par-delà du mur budgétaire auquel nous faisons face aujourd'hui, c'est la menace de cette sous-performance chronique, liée au bouleversement démographique récemment enclenché, qui pèse de tout son poids sur le Québec.
Quand on s'arrête pour comprendre nos difficultés, force est de constater que le défi auquel nous sommes aujourd'hui confrontés est l'aboutissement d'une lente et persistante détérioration de notre performance économique. Et cette réalité se décline en un appauvrissement graduel du Québec en regard de ses voisins canadiens et nord-américains, et de façon plus large en regard des nations les plus riches de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Il y a 30 ans nos indicateurs de prospérité nous situaient dans la moyenne des pays riches de l'OCDE; aujourd'hui nous sommes en queue de peloton. Notre écart de richesse avec l'Ontario se situe à 15%; si les prévisions des analystes se concrétisent, cet écart avoisinera les 20% à l'aube de la prochaine élection. Si rien ne change, le niveau de vie des provinces maritimes nous aura rattrapés d'ici 15 ans. Nous serons alors bon derniers au Canada.
Face à un tel constat, le gouvernement actuel devrait faire une obsession d'un redressement de cette tendance qui prévaut depuis des années. Pourtant, c'est le silence radio; ce n'est là malheureusement pas une préoccupation pour lui.
Un virage s'impose
À moins d'un revirement important, ce déclin tranquille tiendra lieu, au fil des ans, de précurseur à des choix toujours plus difficiles pour le Québec. On ne peut en effet penser en toute lucidité être en mesure d'assurer la pérennité de notre modèle de société, l'un des plus égalitaires au monde, sans avoir notre place parmi le concert des nations les plus performantes au monde. Il s'agit là d'une équation à côté de laquelle le Québec ne peut passer. Sans vitalité économique, point de salut. Le Québec devra faire preuve d'ambition et devenir une juridiction enviée et citée en exemple à travers le monde tout entier pour son dynamisme économique.
Pour se donner et soutenir de façon durable le Québec que l'on se souhaite, l'alarme doit être sonnée. Il est impératif de convier les Québécois à innover et à littéralement réinventer les assises du développement économique du Québec. Réinventer, parce qu'on ne peut réellement espérer renverser la vapeur en reproduisant sans cesse les façons de faire des dernières décennies.
Voir clair et nous mobiliser
En tant que société, nous nous devons de nommer ce « déclin tranquille » haut et fort. Ce ne sera pas ici faire preuve de défaitisme ou de négativisme. Il s'agira plutôt de nous permettre de voir clair, nous offrant ainsi l'opportunité de nous mobiliser pour s'y attaquer résolument. Nous nous devons d'honorer notre formidable potentiel; assurant du même coup à nos enfants et leurs enfants de pouvoir vivre en français, dans un Québec prospère et juste. Ils nous en seront reconnaissants.


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