Le courage de Robert Poëti

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Un problème politique de taille pour Couillard





Datée du 27 avril, la lettre de l’ex-ministre Robert Poëti à son successeur Jacques Daoust est un geste d’un rare courage. On y lit un homme inquiet de pratiques louches «sur le plan éthique, administratif ou criminel» qui, semble-t-il, auraient encore cours au ministère des Transports (MTQ).


M. Poëti parle entre autres de documents «altérés» et de firmes de génie-conseil toujours aussi influentes. «Plusieurs de ces contrats», termine-t-il, «concernent le projet Turcot».


Un article-choc du journaliste Louis Lacroix fait aussi état d’allégations sur l’existence d’un «système de comptabilité opaque» pour camoufler les dépassements de coûts et d’une sous-ministre aux pouvoirs démesurés.


Pourquoi ?


Les questions qui tuent s’imposent d’office. Expulsé du cabinet en janvier, qui avait intérêt à sortir Robert Poëti du MTQ? Pourquoi M. Couillard a-t-il limogé un ministre en voie de nettoyer les écuries du plus gros donneur d’ouvrage au Québec? Le premier ministre jure qu’il voulait simplement nommer plus de femmes, de jeunes et d’élus des régions. Or, Jacques Daoust ne répond à aucun de ces critères.


Pourquoi M. Daoust ignore-t-il aussi sa propre responsabilité ministérielle en s’en remettant à la même sous-ministre pour répondre aux allégations?


Questionné au Salon bleu sur de possibles malversations au MTQ, il lançait même que, selon lui, ce n’est le cas «en aucune façon». Bref, les révélations des rapports Duchesneau et Charbonneau ne seraient plus que du vent ancien.


Première notoire


Après l’arrestation de deux ex-ministres libéraux par l’UPAC et l’«affaire» Hamad, ce dernier épisode réveille à nouveau les soupçons tenaces qui, en matière d’intégrité, talonnent les libéraux depuis des années.


L’«affaire» Poëti marque toutefois une première. L’expulsion du ministre aux nombreuses «inquiétudes» maintenant connues sur un ministère qui brasse des milliards n’émane pas de l’ère Charest, mais de la nouvelle ère Couillard.


Pour le premier ministre, qu’il le veuille ou non, c’est un problème politique de taille.




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