La capitulation tranquille de M. Lisée

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La palme du chemin qui mène nulle part






Jean-François Lisée est d’une clarté cristalline. S’il devient chef du Parti québécois et gagne l’élection de 2018, il n’y aura pas de référendum. Selon lui, comme personne n’en veut au Québec, s’y engager empêcherait le PQ de battre le gouvernement «toxique» de Philippe Couillard.




Sa position est en même temps d’une extrême cohérence. Des «conditions gagnan­tes» sous Lucien Bouchard à sa propre thèse autonomiste qu’il avait baptisée «Sortie de secours», l’ex-conseiller s’est souvent fait l’apôtre du pouvoir au détriment de l’option.




Au point d’ailleurs où, à l’entendre sur toutes les tribunes se réclamer haut et fort de Jacques Parizeau, l’ex-premier ministre a sûrement dû se retourner bruyamment dans sa tombe. M. Parizeau, c’est connu, n’avait plus depuis très longtemps la moindre patience pour les nombreux «virages» de son ancien employé.




M. Lisée se livre aussi à une véritable déferlante de «si» plus présomptueux les uns que les autres. Malgré la résilience de la CAQ et de Québec solidaire, sous sa direction, il suppose en effet une victoire majoritaire du PQ en 2018. Il présume même d’une possible deuxième victoire majoritaire en 2022. Celle-là, par contre, sur la promesse d’un référendum.




Souveraineté Académie




Ce double miracle serait le produit d’une campagne «radio», d’une «Souveraine tournée» d’artistes et autres mesuret­tes qui, selon lui, prépare­raient les esprits en conséquence d’ici 2022. Le tout, même au pouvoir, sans y mettre le moindre «sou» en fonds publics, insiste-t-il.




Or, la politique n’est pas un épisode de «Souveraineté Académie». Sous M. Lisée, un gouvernement péquiste sous-traiterait la promotion de son option à du financement «privé». En cela, il s’entête dans le même travers qui, depuis 1996, s’est incrusté au PQ. Avec raison, les libéraux ne sous-traitent pourtant pas la défense du fédéralisme quand ils sont au pouvoir.




Prenant la voie contraire, Véronique Hivon et Alexandre Cloutier ont deux choses en commun. 1) La volonté de «repar­tir la machine» souverainiste sur la base d’un «projet» concret; 2) L’engagement d’une position claire sur le référendum à temps pour l’élection de 2018.




Pari hautement risqué




Un élément fondamental les distingue toutefois. Pour le faire, Mme Hivon vise une «convergence» des forces souverainistes. M. Cloutier mise plutôt sur la capa­cité du PQ de gagner seul en 2018, disait-il en entrevue, «à la hauteur de 45-48-50 % du vote».




La division du vote francophone étant cependant bien installée entre le PLQ, le PQ, la CAQ et QS, le pari de M. Cloutier est risqué. Très risqué.




Dernière à annoncer bientôt sa candidature, la députée Martine Ouellet est connue quant à elle pour son engagement à tenir un référendum si le PQ repre­nait le pouvoir en 2018.




Bref, sur l’option fondatrice de leur parti, les candidats et candidates à sa chefferie se distinguent fortement les uns des autres. Chaque vision ouvre des chemins divergents pour la suite des choses.




Jean-François Lisée remporte cependant la palme du chemin qui ne mène nulle part.



 




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