Par Rodrigue Tremblay, professeur émérite de sciences économique et ancien ministre de l'industrie et du commerce québécois, et auteur du livre géopolitique « Le Nouvel empire américain », l'Harmattan, 2004, et auteur du livre « La régression tranquille du Québec, 1980-2018 », Fides, 2018.
« Le Canada n'a pas d'identité propre; Il n'y a pas de culture dominante au Canada et (...) cela fait de nous le premier État post-national » Justin Trudeau (1971-), dans une entrevue au New York Times Magazine, 10 novembre, 2015.
« À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera, indépendamment de votre foi. La diversité est notre force -#Bienvenue au Canada.» Justin Trudeau (1971-), dans un message sur Twitter, le 28 janvier 2017.
« Le multiculturalisme institutionnel [au Canada]...a été une mauvaise idée dès le début et, avec le temps, il apparaîtra probablement comme l'une des plus grandes erreurs de la politique publique réce évrier 1997).
« Le multiculturalisme chez nous menace les États-Unis et l'Occident; l'universalisme à l'étranger menace l'Occident et le monde. Tous les deux nient le caractère unique de la culture occidentale. » Samuel P. Huntington (1927-2008), politologue américain, (dans son livre 'Le choc des civilisations', 1996 en anglais et 2000 en français).
« Un niveau d'immigration supérieur à la capacité d'intégration ou d'assimilation d'une société n'est pas une immigration, mais une invasion.» Rodrigue Tremblay (1939-), le 10 février 2023.
Il est important de revenir sur le référendum tenu au Québec, le 20 mai 1980, et sur le coup de force du gouvernement fédéral canadien du temps, ce dernier s'en suivant pour dépouiller le Québec de droits et pouvoirs historiques.
1- Un plébiscite plutôt qu'un véritable référendum
Il faut dire, concernant le référendum tenu au Québec en 1980, que ce fut davantage un plébiscite qu'un véritable référendum. En effet, le gouvernement québécois du Premier ministre René Lévesque n'avait mis sur le bulletin de vote que sa seule option constitutionnelle, excluant les autres.
Siégeant alors à l'Assemblée nationale du Québec, j'étais en désaccord avec le plébiscite du gouvernement car je le trouvais trop risqué, d'un point de vue géopolitique. D'autant plus que le gouvernement fédéral du Premier ministre Pierre Elliott Trudeau ne s'était nullement engagé à respecter le résultat d'une telle consultation populaire. (Il faut rappeler que dans la tradition britannique, les référendums ne sont que consultatifs.)
En effet, j'estimais qu'en cas d'une défaite prévisible, une telle rebuffade de l'option du gouvernement du Québec par l'électorat pourrait placer le Québec à la merci du gouvernement fédéral canadien de Pierre Elliott Trudeau. Dans les faits, ce fur ce qui arriva.
À l'automne 1979, j'ai publié un livre 'La Troisième Option', dans lequel je proposais une renégociation du pacte fédéral, avant le rapatriement de l'Acte de l'Amérique du nord britannique de 1867, afin que le Québec puisse avoir un statut d'autonomie dans la nouvelle entente et avoir tous les pouvoirs spéciaux et prérogatives nécessaires à sa pérennité, compte tenu de son statut de seul territoire à majorité francophone, à l'intérieur de la fédération canadienne.
2- Pour être vraiment démocratique le référendum de 1980 aurait dû compter plus qu'une seule option constitutionnelle pour le Québec
En toute logique démocratique, un véritable référendum au Québec (comme celui tenu à Terre-Neuve en 1948, lequel comportait un choix entre trois options), aurait dû compter aussi trois options, soit : A- celle du gouvernement du Parti québécois (un mandat de négocier l'option de la Souveraineté-Association telle qu'explicitée dans un 'Livre Blanc') ; B- l'option d'un fédéralisme renouvelé de Claude Ryan (expliquée dans le 'Livre Beige' du Parti libéral du Québec) ; et C- un statut d'État autonome de type confédéral pour le Québec (avec les pouvoirs tels qu'explicités dans le livre 'La Troisième Option').
Si aucune option n'avait obtenu 50% des voix au premier tour, un second tour aurait été nécessaire (comme ce fut le cas à Terre-Neuve en 1948). L'exercice aurait été conforme au principe démocratique, car le résultat aurait reflété le choix majoritaire du peuple.
À l'époque, il ne semblait pas nécessaire de placer sur les bulletins de vote l'option connue de Pierre Elliott Trudeau. Cette dernière était, au mieux, le statu quo, et au pire, un fédéralisme davantage centralisé au niveau fédéral, avec des pouvoirs réduits pour le Québec. La raison étant qu'il était connu que cette option était rejetée par une grande majorité de la population québécoise. De plus, elle n'était point défendue par aucun parti ou membre de l'Assemblée nationale du Québec.
3- La défaite référendaire du gouvernement du Parti québécois, le 20 mai 1980, ouvrit la porte au rapatriement et à la modification de la constitution canadienne, sans la participation du Québec et sans l'acceptation du Gouvernement du Québec et de sa population
La défaite référendaire du gouvernement Lévesque fut sans équivoque avec un résultat de : Oui, 40% ; Non, 60%. Elle fournit un prétexte utile au gouvernement fédéral de P. E. Trudeau pour annoncer qu'il entendait procéder unilatéralement au rapatriement de l'Acte de l'Amérique du nord britannique (AANB) du Parlement britannique, et d'y ajouter des éléments nouveaux, lesquels se traduiraient par une diminution importante des droits historiques et des pouvoirs du Parlement du Québec.
Dan un tel contexte, tant le gouvernement du Québec que l'opposition officielle se trouvaient dans une position très désavantageuse pour faire échec au gouvernement fédéral et empêcher qu'il aille de l'avant avec son projet unilatéral.
D'une part, le chef du camp du Non, M. Claude Ryan, avait moralement 'gagné' le plébiscite de 1980, mais il n'état pas au pouvoir pour défendre son option en faveur d'un fédéralisme renouvelé, avec des pouvoirs accrus pour le Québec. D'autre part, le Premier ministre fédéral Pierre Elliott Trudeau était en poste à Ottawa et il pouvait tirer profit de la situation et vouloir imposer sa propre option constitutionnelle, laquelle n'avait jamais été discutée et débattue démocratiquement durant la période référendaire québécoise de 1980.
C'est un fait que le Premier ministre Lévesque a probablement manqué de jugement, en ne démissionnant pas après sa défaite référendaire, mais cela ne justifiait en aucun cas que le gouvernement fédéral veuille modifier unilatéralement la constitution canadienne, sans l'accord du Québec, et de retirer de force du Parlement québécois des droits et des pouvoirs historiques.
4- Le 'Groupe des huit' et le rôle de la Cour Suprême fédérale
Une autre démarche du gouvernement Lévesque à cette époque, en plus de ne point démissionner après sa défaite référendaire, fut de se joindre à sept autres gouvernements provinciaux pour former le Groupe des huit, dans le but de faire échec aux visées constitutionnelles unilatérales du gouvernement fédéral.
Comme je l'explique avec plus de détails dans mon livre 'La régression tranquille du Québec, 1980-2018', Fides, 2018, il a suffi au premier ministre canadien pour isoler le gouvernement du Québec et pour rallier les neuf provinces anglophones à sa cause, de faire des concessions mineures à ces dernières. Cela se produisit lors d'une nuit fatidique au Château Laurier à Ottawa, connue au Québec comme étant la 'Nuit des longs couteaux' du 4 novembre 1981, et cela, en l'absence des représentants du gouvernement québécois.
C'est ainsi que le Québec et sa population devinrent les victimes d'un 'coup de force' constitutionnel historique, lequel pava la voie à l'adoption de la Loi constitutionnelle de 1982, officiellement ratifiée le 17 avril 1982 par la Reine Elizabeth II. Cette loi, imposée au Québec et sans avoir jamais été signée par le gouvernement du Québec, ni acceptée par le peuple québécois lors d'un référendum constitutionnel en bonne et due forme, a retranché des pans entiers de droits et de pouvoirs historiques. Ce fut le cas notamment, en matières de langue, d'éducation, de culture et de laïcité, en vertu de l'esprit du Code civil du Québec, lequel date de l'Acte de Québec de 1774. Il s'agit de domaines qui relevaient auparavant de sa compétence et qui sont nécessaires pour assurer sa survie dans le temps comme seule province à majorité francophone dans la fédération canadienne.
Il faut dire que la Cour suprême du Canada, un organe exclusivement fédéral, (contrairement à ce qui existe en Allemagne où un semblable tribunal est composé de juges à moitié nommés par le gouvernement central et à moitié par les länders ou provinces), contribua pour beaucoup à l'injustice faite au Québec en 1982. En effet, elle statua arbitrairement, le 28 septembre 1981, que le droit de veto traditionnellement exercé à plusieurs reprises par le Québec, une des quatre provinces signataires du pacte confédéral de 1867, et dont les modifications reposaient sur la règle de l'unanimité jusqu'alors, n'avait pas un fondement légal mais uniquement politique.
Cette interprétation lui permit de conclure que le rapatriement de la constitution canadienne de Londres et sa modification en profondeur pouvaient se faire pourvu qu'un « nombre suffisant » de gouvernements provinciaux soient d'accord, sans tenir compte des intérêts et prérogatives de la seule province à majorité francophone au Canada, le Québec.
La Loi constitutionnelle de 1982 a conféré d'importants pouvoirs à la Cour suprême du Canada, laquelle avait déjà profité du rapatriement des pouvoirs du Conseil Privé de Londres, en 1949, pour non seulement statuer sur la forme des lois adoptées démocratiquement par les parlements, mais aussi sur le fond.
Depuis, le gouvernement du Québec, notamment en matières de langue, d'éducation, de culture et de laïcité, tous des domaines qui relevaient auparavant de sa compétence exclusive, est soumis à l'arbitraire d'un gouvernement des juges fédéraux non élus, lequel organe peut modifier ou même renverser des lois adoptées démocratiquement.
L'idéologie politique du multiculturalisme insérée dans la Loi constitutionnelle de 1982 —laquelle faut-il le rappeler n'a jamais été signée par le gouvernement du Québec— a aussi servi de justification pour l'adoption d'une politique fédérale d'immigration super massive de remplacement de population, en très grande majorité intégrée au Canada anglais. Cette politique de surimmigration est l'œuvre du gouvernement fédéral libéral de Justin Trudeau, depuis 2015.
Le Canada est le seul pays au monde qui a constitutionnalisé une telle idéologie de multiculturalisme, de nature intrinsèque changeante ou facultative. À terme, cette idéologie est une menace au pouvoir politique du Québec et à la survie même de la nation canadienne-française dans son ensemble.
La centralisation politique et juridique au niveau fédéral canadien, injustement imposée au Québec depuis 1982, tend de facto à ramener le Québec, seul foyer majoritaire des francophones dans la fédération canadienne, au statut d'une colonie intérieure, soumise politiquement aux diktats du Canada anglais. Il en résulte une entorse majeure à la justice, à la démocratie et au droit des peuples de s'autogérer.
Une telle centralisation politique et juridique accrue et imposée de force a fait reculer les droits et pouvoirs historiques du Québec et de sa population de plus de 100 ans, soit depuis l'adoption de l'Acte de l'Amérique du nord britannique de 1867.
Conclusion
Conséquemment,
Étant donné que le Loi constitutionnelle de 1982 a imposé, de force, une réduction des droits et pouvoirs historiques du Québec, notamment en matières de langue, d'éducation de culture et de laïcité, tous des domaines qui relevaient auparavant de sa compétence exclusive, et qui sont nécessaires pour assurer sa survie dans le temps comme seule province à majorité francophone ;
Étant donné que le Québec n'est pas une province comme les autres, parce qu'étant la seule province à majorité francophone au Canada et parce qu'il est inadmissible qu'on lui ait retiré de force des droits et pouvoirs existentiels, sans son consentement ;
Étant donné qu'une telle situation est susceptible de mener à terme, à la louisianisation du Québec et possiblement à sa disparition en tant que seul État à majorité francophone à l'intérieur de la fédération canadienne ;
Étant donné que ni le gouvernement du Québec, ni la population québécoise, n'ont été directement et démocratiquement consultés sur l'acceptation ou non de la Loi constitutionnelle de 1982 ;
Il s'en suit que des correctifs de nature politique doivent être apportés avant que des dommages irréparables ne résultent de la mise en tutelle du gouvernement du Québec et de l'assujettissement de la population québécoise à la majorité anglo-canadienne.
Par conséquent, le Parlement du Québec se doit de déclarer solennellement qu'il n'a jamais entériné la Loi constitutionnelle de 1982 et proclamer, dans les meilleurs délais, qu'il est un État autonome à l'intérieur de la fédération canadienne, avec tous les droits historiques et pouvoirs nécessaires à sa survie et à son développement.
Notons qu'il ne s'agit nullement d'un statut injustifié dans les circonstances, dans l'histoire et dans le droit, car il existe de tels états ou régions autonomes dans une quarantaine de pays dans le monde, tous établis pour permettre à d'importantes minorités linguistiques de survivre en toute justice et de prospérer dans la paix.
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Le Prof. Rodrigue Tremblay est professeur émérite d'économie à l'Université de Montréal et lauréat du Prix Richard-Arès pour le meilleur essai en 2018, La régression tranquille du Québec, 1980-2018, (Fides). Il est titulaire d'un doctorat en finance internationale de l'Université Stanford.
On peut le contacter à l'adresse suivante : rodrigue.tremblay1@gmail.com
Il est l'auteur du livre de géopolitique Le nouvel empire américain et du livre de moralité Le Code pour une éthique globale, de même que de son dernier livre publié par les Éditions Fides et intitulé La régression tranquille du Québec, 1980-2018.
Site internet de l'auteur : http://rodriguetremblay.blogspot.com
Mis en ligne, le samedi, 23 septembre 2023.
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© 2023 Prof. Rodrigue Tremblay
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4 commentaires
RODRIGUE TREMBLAY Répondre
3 novembre 2023https://vigile.quebec/articles/le-coup-de-force-du-gouvernement-federal-contre-le-quebec-en-1982-a-fait-en-
ADDENDUM
Le recul constitutionnel après la défaite référendaire de 1980 et le rccul démographique après ls défaite référendaire de 1995.
Un article publié dans le journal torontois Financial Post, le lundi 30 octobre 2023, comporte un graphique montrant l'évolution des attitudes de la population canadienne face à l'immigratioon, depuis 1977 jusqu'à nos jours, telle que colligée par la maison de sondage Environics.
Ce graphique historique peut être consulté dans le cadre de l'article ici :
Immigration Support Backslides in Canada on Housing Crisis
https://financialpost.com/pmn/business-pmn/immigration-support-backslides-in-canada-on-housing-crisis
Le graphique dans cet article montre bien qu'après la défaite du référendum de 1995, il s'est produit un énorme revirement dans l'attitude de la population canadienne face l'immigration.
En effet, avant 1995, les sondages de Environics montrent qu'une forte proportion de la population canadienne était d'accord avec la proposition qu'il y avait « trop d'immigration au Canada », dans un rapport d'environ 60% en accord VS environ 20% en désaccord.
Après 1995, cependant, les rapports se renversèrent complètement. En effet, en seulement quelques années, environ 60% de la population canadienne commença à se déclarer en désaccord avec la proposition qu'il y avait « trop d'immigration au Canada », tandis que ceux et celles que se déclaraient en accord avec la proposition chuta drastiquement aux environs de 20%.
Il est difficile de ne pas y voir l'influence qu'a eu, au Canada anglais, le référendum québécois. Aucun autre facteur ne peut expliquer un tel revirement rapide des attitudes concernant l'immigration.
Par conséquent, ce ne fut point la seule défaite référendaire de 1980 et l'Acte constitutionnel de 1982 qui ont conduit à un important recul constitutionnel pour le Québec, lequel est consigné dans l'Acte constitutionnel de 1982. Dans les faits, la défaite référendaire de 1995 persuada une importante proportion de la population canadienne que la politique fédérale d'immigration pouvait servir d'instrument pour empêcher le Québec de revenir avec un troisième référendum sécessionniste.
Ce changement dans les attitudes au Canada anglais a eu beaucoup plus de conséquences pour le Québec que la simple Loi sur la Clarté (Clarty Act) adoptée par le Parlement fédéral en l'an 2000.
En effet, c'est ce changement dans l'attitude de l'électorat canadien qui permit au Parti libéral du Canada, dirigé par J. Trudeau, élu en 2015, de mettre de l'avant une politique d'immigration massive, laquelle a cours encore aujoud'hui, et laquelle était conforme à la proposition du groupe de pression torontois 'Century Initiative' de tripler la population canadienne pour atteindre 100 millions d'habitants en l'an 2100.
L'objectif non avoué, et dissimulé derrière des arguments faibles au plan économique, vise à se servir de la politique fédérale d'une immigration massive, quelque soit la conjoncture économique, pour noyer la seule province à majorité française, le Québec, dans une mer migratoire.
Conclusion
Après le recul constitutionnel de 1982, suite à la défaite référendaire de 1980, le Québec a subi un second recul, cette fois-ci un recul démographique, lequel menace peut-être encore plus son existence comme seule province à majorité francophone au Canada.
En effet, ces deux reculs se renforçant l'un l'autre constituent une menace existentielle pour le Québec. Il y va de la responsabilité du gouvernement du Québec mais aussi de tous les Québécois et Québécoises de contrer une telle menace.
Professeur Rodrigue Tremblay, émérite
Université de Montréal, économiste et ancien ministre québécois
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http://rodriguetremblay.blogspot.com/2023/09/
François Champoux Répondre
9 octobre 2023Bonjour à toutes et à tous,
On ne peut être contre les vertus du professeur Tremblay; elles sont justes et équitables.
Il y a cependant une délicate attention qui devra être considérée dans l’exécution du tout : la paix.
On le voit actuellement : la paix est saccagée au nom de la justice, au nom de l’équité. Les humains, pas mieux que des animaux traqués, attaquent pour sauver désespérément leur vie; est-ce logique?
Peut-on faire faire mieux? Il en est impératif, sinon…
François Champoux, Trois-Rivières
Réjean Labrie Répondre
8 octobre 2023Le professeur Rodrigue Tremblay se montre fort persuasif dans sa démonstration de la nécessité de faire du Québec un état autonome.
Pour ma part, j'y vois là une première étape devant mener à l'indépendance complète une fois que la population aura constaté les bienfaits et avantages de l'auto-gestion.
En complément d'information:
Par définition, une région autonome est une subdivision territoriale ou une dépendance d'un territoire indépendant et souverain bénéficiant d'un certain niveau d'autonomie politique officialisé par un statut juridique spécifique dans le territoire dans lequel elle est située. Les territoires qui jouissent de ce type de statut peuvent être des entités géographiques distinctes du territoire dont ils dépendent ; dans ce cas l'autonomie facilite l'auto-administration. Ils peuvent aussi abriter d'importantes minorités nationales, et la décentralisation des pouvoirs peut alors faciliter l'apaisement des revendications autonomistes et indépendantistes. De nombreux territoires autonomes remplissent ces deux conditions.
Son appellation peut différer selon l'État ou le territoire dans lequel elle se trouve. Le substantif « région » peut plutôt faire place à une zone autonome, un territoire autonome, une province autonome, un district autonome ou encore un État autonome.
Source : région autonome https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gion_autonome
Référence de mon article paru sur le sujet: À défaut de l’indépendance, déclarons le Québec État autonome dès maintenant
Marc Labelle Répondre
23 septembre 2023Le document affiché ici est la version complète, fournie à Vigile Québec par M. Rodrigue Tremblay, de son texte paru aujourd’hui (23 septembre 2023) dans Le Devoir.
Marc Labelle, de l’équipe Vigile
P.-S. Nous reproduisons aussi le commentaire intéressant de Pierre-Alain Cotnoir paru dans Le Devoir :
Les quatre options
J’ai été mêlé à titre d’analyste de l’opinion publique aux trois référendums portant sur la question nationale du Québec. Pendant plus de trois décennies avec mes collègues du Groupe de recherche sur l’opinion publique, nous avons produit moult analyses et rapports à l’intention des décideurs du mouvement indépendantiste québécois. Vous pouvez consulter celles-ci sur le site suivant https://grop.ca dans la section Publications.
Mais c’est dans la section Blogue où je relate deux événements où j’ai été impliqué. Il s’agit tant du référendum de 1980 que de celui de 1995. Or, vous y verrez comment l’analyse de M. Rodrigue Tremblay peut s’avérer juste. Je vous invite à lire ces deux textes qui jettent un éclairage peu connu sur des détails de l’Histoire qui auront eu un impact important.
Le cycle des analyses du GROP s’est conclu en 2022 par une étude refaisant le tour de cette question irrésolue, l’avenir constitutionnel du Québec. En 1980, comme en 1995 ou en 2022, l’option politique préférée d’une majorité de Québécois demeure le statut particulier. Il est désolant que cette option n’ait jamais été proposée comme l’envisageait, il y a plus de 40 ans l’ancien ministre Tremblay. Si le Canada anglais l’avait acceptée, le Québec ne se retrouverait pas enfirouapé dans un corset constitutionnel comme il l’est désormais, si le Canada anglais l’avait refusé, il aurait démontré que le « Quebec bashing » était bien réel, le vieux rêve colonial hégémonique bien ancré dans la vision « canadian », suscitant une réaction d’une majorité de Québécois nettement plus forte que celle vécue en 1990, avec le rejet du Lac Meech, un projet constitutionnel à des lieux d’un statut d’État autonome de type confédéral pour le Québec. Cette troisième voie jamais proposée aux Québécois n’a jamais été retenue par des politiciens qui devaient penser que c’est en tirant sur une fleur qu’elle pousse.