Les résultats obtenus le 6 décembre par le Front national au premier tour des élections régionales confirment la tendance à la hausse de son appui en France depuis quelques années. Un des éléments ayant permis cette croissance est essentiellement une efficace campagne de communication visant à « dédiaboliser » le parti aux yeux de l’électorat français. Mais ce parti a-t-il fondamentalement changé depuis l’époque où Jean-Marie Le Pen le dirigeait, ponctuant l’actualité de propos ouvertement xénophobes et antisémites ? La parade de surface est trompeuse ; en grattant un peu, le fondement idéologique demeure le même.
Aujourd’hui, le FN se défend d’être le parti d’extrême droite qu’il fut ouvertement avant. Certaines de ses positions eurosceptiques et de ses politiques de redistribution de la richesse rejoignent en apparence celles de la gauche. Il veut augmenter le pouvoir d’achat des plus bas salariés et des aînés, appliquer des mesures protectionnistes, favoriser l’achat local en agriculture et sabrer les salaires des élus. Si on ne s’en tenait qu’à ces éléments de son programme, on ne comprendrait pas pourquoi il s’agit d’un parti d’extrême droite.
Toutefois, le FN continue de mener de violentes charges antisyndicales, de souhaiter la dérégulation du temps de travail, de vouloir le retour des enfants dans les usines avec l’apprentissage de métiers dès 14 ans ou encore de promouvoir la suppression de l’impôt sur la fortune (mesure qui satisferait le père Le Pen, millionnaire)… Dans le fond, le Front de 2015 ne s’éloigne guère de ses vieux relents anti-État providence de naguère. Alors, présenter Marine Le Pen comme « de gauche » n’est pas plus crédible que lorsque l’on présentait jadis Jean-Marie Le Pen comme le Reagan français.
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MONTÉE DU FRONT NATIONAL
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