Le Canada anglais en furie contre Trudeau

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Sun Tzu : « Voir un ennemi tomber par la flèche d'un autre »


OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau doit faire preuve d’humilité dans l’affaire SNC-Lavalin en admettant avoir mis trop de pression sur Jody Wilson-Raybould, s’il espère sortir de la crise politique qui plombe son gouvernement.


C’est l’avis de plusieurs experts consultés par Le Journal, dont l’auteur d’un ouvrage sur l’histoire du Parti libéral, Frédéric Boily.


« Il faudrait qu’il admette des erreurs, qu’il y a eu des pressions de nature inappropriée et que ce n’est pas simplement un problème de perception de la part de Jody Wilson-Raybould », croit M. Boily, un politologue de l’Université de l’Alberta.


Plusieurs grands quotidiens anglophones du pays ont publié des pages frontispices particulièrement virulentes mardi matin.



POL-BILAN-TRUDEAU

Capture d'écran courtoisie




« Est-ce que Trudeau a un problème avec les femmes ? » titrait en manchette The National Post. « 1, 2, 3 prises et vous êtes retiré ! » écrivait pour sa part en gros caractères le Toronto Sun.



Plusieurs quotidiens du Canada anglais n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère sur leur première page de mardi à propos de Justin Trudeau et de l’affaire SNC-Lavalin.

Capture d’écran courtoisie

Plusieurs quotidiens du Canada anglais n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère sur leur première page de mardi à propos de Justin Trudeau et de l’affaire SNC-Lavalin.




Le Toronto Star y allait de son côté avec une chronique de Chantal Hébert en première page suggérant que le premier ministre avait atteint un point de non-retour.



POL-BILAN-TRUDEAU

Capture d'écran courtoisie




L’imposteur


C’est sans compter que la veille, le MacLean’s, le plus important magazine d’actualité au Canada, tirait en gros caractères « THE IMPOSTER » (l’imposteur) par-dessus une photo de Justin Trudeau.


Pour le professeur de l’Université d’Ottawa François Rocher, « le lien de confiance est brisé » entre la population et le gouvernement Trudeau.


« Les gens sont sceptiques par rapport à la version officielle du gouvernement Trudeau. Peu importe ce qu’ils vont dire, on ne les croira pas, même s’ils ont raison », explique-t-il.


Pour reconstruire les ponts avec la population, le premier ministre doit reconnaître ses « torts » au lieu de répéter en boucle qu’il n’a « rien fait de mal », ajoute-t-il.


Sondage révélateur


Un sondage publié mardi semble donner raison aux experts. Le coup de sonde de la firme Ipsos indique qu’une majorité de répondants (67 %) préfèrent croire la version de Mme Wilson-Raybould à celle du premier ministre.


La ministre démissionnaire a témoigné à propos de l’ingérence politique « soutenue » et « extrêmement inappropriée » du bureau du premier ministre dans la saga SNC-Lavalin lors de son passage, il y a une semaine, au comité parlementaire chargé de faire la lumière sur cette affaire.








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





Une source gouvernementale soutient que le premier ministre compte étayer sa version des faits bientôt. Or, rien n’indique que Justin Trudeau fera son mea culpa de sitôt.


« Le premier ministre traite cette affaire depuis le début avec une certaine condescendance, avance Frédéric Boily. On balaie tout du revers de la main. »


Le sondage réalisé pour Global News est publié quelques heures avant le témoignage très attendu de l’ex-bras droit de Justin Trudeau, Gerald Butts. Ce dernier est attendu au comité de la justice mercredi matin. Selon toute vraisemblance, il défendra la position du gouvernement, niant toute forme d’ingérence politique.


Solidarité


Les ministres libéraux ont serré les rangs, mardi, au lendemain de la démission d’une autre femme forte, la secrétaire du Conseil du Trésor, Jane Philpott. La ministre des Affaires étrangères a affirmé que le premier ministre est « absolument un féministe » et qu’elle s’est toujours sentie soutenue dans son rôle de mère.