Mathieu Turbide MONTRÉAL - Malgré la chute du Bloc québécois dans les sondages, au moins un Québécois sur deux estime que le parti fondé en 1990 par Lucien Bouchard a toujours sa place à Ottawa.
Selon un sondage Léger/Agence QMI, 52% des Québécois jugent que le Bloc est «utile à Ottawa», alors qu’un peu plus du tiers des Québécois le trouvent «inutile».
Du même souffle, la moitié des Québécois croient donc que le parti de Gilles Duceppe devrait rester à Ottawa.
En 2004, alors que le Bloc était à peu près au même niveau qu’aujourd’hui dans les sondages, la même question posée aux Québécois par Léger Marketing montrait que 60% des Québécois jugeaient le Bloc pertinent.
Comme un vieux meuble
La récente montée du NPD de Jack Layton dans le cœur des Québécois a fait perdre des plumes au Bloc québécois. Le chef néo-démocrate a même supplanté Gilles Duceppe comme leader politique le plus apprécié au Québec.
Toutefois, selon l’analyste Christian Bourque, de Léger Marketing, si les Québécois font de l’œil au NPD, ça ne veut pas nécessairement dire qu’ils croient que le Bloc doit cesser d’exister.
«L’intérêt accru pour le NPD n’est pas lié à la non-pertinence du Bloc à Ottawa. Il y a d’autres facteurs qui entrent en jeu. Il faut chercher ailleurs pour comprendre le mystère Layton au Québec», croit-il.
Le sondage montre que même des fédéralistes – presque la moitié des libéraux et le tiers des conservateurs – croient que le Bloc demeure utile en politique fédérale. «Le Bloc fait partie des meubles. On s’en accommode», note M. Bourque.
Les bloquistes aiment le NPD
Cependant, l’attrait du NPD auprès des électeurs bloquistes ne fait aucun doute. Une majorité claire de partisans du Bloc identifient le parti de Jack Layton comme leur deuxième choix.
«Ça veut dire que le NPD peut encore faire des gains d’ici à la fin de la campagne. Beaucoup de bloquistes sont prêts à tromper leur parti pour une aventure avec le NPD», image l’analyste de Léger Marketing.
Le sondage a été réalisé, jeudi, par Internet, auprès de 617 Québécois représentatifs de la population. Un tel échantillonnage donne une marge d’erreur de 4%, 19 fois sur 20.