Question nationale et question sociale

Des enjeux conjoints

il est peut-être encore temps, pour les pro-NPD qui seraient à même de faire un effort de lucidité, de considérer que les enjeux conjoints de la question nationale et de la question sociale impliquent de voter résolument pour le Bloc québécois.

Élections fédérales - 2011 - le BQ et le Québec

La société québécoise n’a pu faire de réelles avancées qu’en se mobilisant conjointement sur la question nationale et sur la question sociale. C’est pourquoi, une élémentaire lucidité, malgré certaines réserves, m’amène à maintenir, contre vents et marées…, mon appui au Bloc québécois.
La question nationale et la question sociale ont été assumées conjointement lors de la “Révolution tranquille” alors que l’objectif d’être “Maîtres chez nous” a été le vecteur politique d’un ensemble de réformes. Ces questions ont été de nouveau conjointes avec l’élection du Parti québécois en 1976, mais elles furent finalement disjointes par un certain “virage à droite” du PQ.
Il faudra sans doute attendre que les futurs déçus du NPD, les souverainistes en particulier, fassent le constat qu’une option progressiste n’est pas viable si elle se conjugue avec l’affaiblissement des institutions et de l’État du Québec, pour qu’ils reviennent à un certain équilibre de perspective.
Il sera intéressant de voir comment les électeurs actuellement séduits par le personnage Jack Layton et son populisme, les souverainistes en particulier, se comporteront dans les élections à venir au Québec. Une partie de ces électeurs est, curieusement, sensible à l’argumentaire d’un courant néolibéral qui met de l’avant un conflit de générations: “les jeunes adultes victimes de l’égoïsme, de l’irresponsabilité et du gaspillage de la génération précédente”, ou : comment faire oublier les différences de classes sociales et diviser pour régner en dressant les enfants contre leurs parents…! Une autre partie de ces électeurs cultive la naïveté et l’angélisme admirables de Québec solidaire … Affaire à suivre …
Relativement aux élections “fédérales”, il est peut-être encore temps, pour les pro-NPD qui seraient à même de faire un effort de lucidité, de considérer que les enjeux conjoints de la question nationale et de la question sociale impliquent de voter résolument pour le Bloc québécois.
Yves Claudé - sociologue


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3 commentaires

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    30 avril 2011

    Certains gauchistes du NPD qui ne sont plus des sociaux démocrates cohérents n'ont pas compris que nos impôts et taxes se retrouvent dans l'administration fédérale et sous formes de ressources financières et sociales deviennent captives d'un gouvernement étranger qui traite le Québec comme un territoire sur 12. Des députés NPD participeront à l'allocution de nos ressources en Colombie, en Ontario pendant que le développement du Québec sera traité comme d'une arrière cour. À ce titre, M.Claudé a raison de mettre en relation la collectivité nationale avec la question sociale.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2011

    Je voterai Bloc moi aussi parce que je prétend avoir les yeux vis-à-vis des trous. Mais, selon les sondages, c'est plutôt à l'aveuglette qu'une majorité de Québécois va voter lundi, sans même connaître les candidats NDP, sans même connaître le programme, sans se souvenir des coups fourrés néo-démocrates. Pas grand monde ne se souvient, semble-t-il, que le NDP s'est toujours rangé aux côtés des libéraux comme des conservateurs quand il s'est agi de remettre à leur place le Québec et les Québécois. Ce qu'il continuera de faire si Harper est minoritaire. Ou même majoritaire: c'est ce qu'ils faisaient du temps des libéraux. Mais l'engouement actuel pour le prophète Jack était prévisible. Quand François Legault a fait part de son intention de former une coalition, avant même qu'il n'ouvre la bouche, une majorité d'électeurs étaient disposés à voter pour lui.
    De tout cela, les Québécois sortiront plus divisés que jamais, donc plus faibles collectivement que jamais.

  • Serge Charbonneau Répondre

    30 avril 2011


    Monsieur Claudé, sociologue, donne l'impression de nous faire comprendre que ce type de fédéralisme est parfaitement accommodant pour le Québec.
    Il est évident que notre présence à Ottawa est "essentielle" pour que l'on puisse s'accommoder du Canada.
    Mais doit-on s'accommoder du Canada ?
    Moi, le seul programme du Bloc qui aurait pu me séduire, c'est un programme n'ayant qu'un seul article disant:
    « Nous nous engageons, si nous sommes élus, à ne pas mettre les pieds à Ottawa. Votre vote est un vote pour un fauteuil vide au Parlement canadien pour bien signifier à tous les Canadiens que ce pays n'est pas le nôtre. »
    Ce programme audacieux et frondeur aurait été une sorte de déclaration réelle et unilatérale d'Indépendance.
    Je me considère comme aussi lucide que Monsieur Claudé (malgré que je ne sois pas "sociologue") et je crois que le Bloc à Ottawa se prostitue bien souvent pour quelques peanuts qui servent à nous endormir dans ce fédéralisme inacceptable pour nous.
    J'aimerais souligner la formule employée : «Jack Layton et son populisme…»
    Lorsque les arguments consistent à dénigrer les adversaires sur des concepts aussi peu reluisant et discutable que le "populisme" (du populisme en campagne électorale ! Est-ce possible ? Personne ne fait de "populisme" en campagne électorale ! Sauf ce Jack qui sourit pour se faire élire et qui est "gentil " avec tous ! Le vilain ratoureux va!)
    On note aussi que par sa lucidité, Monsieur Claudé n'est pas du type à tomber dans «la naïveté et l’angélisme admirables de Québec solidaire …»
    Ce genre de lucidité me fait toujours un pincement au cœur tellement il nous émeut.
    Relativement aux élections “fédérales”, il est peut-être encore temps, pour les inconditionnels du Bloc à Ottawa qui seraient à même de faire un effort de lucidité, de voir que ce bon voisinage et cette excellente coopération avec le fédéralisme nous enlise dans un chemin que nous refusons.
    Soyons lucides, le Bloc est devenu une caricature du Québec au parlement canadien.
    La question nationale ne se règlera JAMAIS à Ottawa.
    Nous en avons la preuve depuis 20 ans.
    Pour ce qui est de la question sociale et du choix de société que l'on désire, on devrait mettre en place une Assemblée constituante pour établir notre propre constitution.
    Son approbation par la population serait une proclamation implicite d'Indépendance. Ce geste ne se pose pas à Ottawa, mais chez nous au Québec. L'énergie que gaspille le Bloc à Ottawa ne nous sert plus à faire avancer notre marche vers la reconnaissance de notre Pays.
    Et soyons clairs, nous n'avons strictement rien à attendre du NPD. Le NPD est un parti fédéraliste qui travaille pour le fédéralisme.
    Et le Bloc est devenu un parti fédéraliste qui travaille à nous accommoder du fédéralisme. Il est temps de démontrer notre différence et de ne plus jouer le jeu de ce parlement canadien qui nous contrôle en se riant de nous.
    Serge Charbonneau
    Québec