Le manque de ressources parlementaires dont le Bloc québécois dit faire les frais aura un impact concret cet été : les électeurs représentés par les députés souverainistes ne pourront pas se prononcer sur la réforme électorale mise en branle par Ottawa.
Dans le cadre du vaste chantier sur la réforme du mode de scrutin, les 338 députés fédéraux sont invités à organiser au cours de l’été une assemblée publique dans leur circonscription respective pour tâter le pouls des citoyens. Les élus devront rapporter ce qu’ils ont entendu au comité parlementaire qui se penche sur la question (et dont les travaux ont officiellement débuté mardi).
Mais voilà : selon les informations obtenues par Le Devoir, aucune ressource financière supplémentaire ne sera mise à la disposition des députés pour l’organisation de ces séances. Le Bloc québécois, qui se plaint déjà de manquer d’argent parce qu’il n’est pas un parti officiellement reconnu à la Chambre des communes, ne voit pas comment il pourra procéder.
Iniquité
« On n’a pas de budget pour les recherchistes, pas de budget pour louer des salles, pas de budget pour rédiger les documents, les rapports, convoquer ces gens-là. Alors, comment pensez-vous qu’on va faire ça ? » a demandé le chef par intérim Rhéal Fortin au cours d’une conférence de presse. « Nous, on doit faire le même travail que le NPD, le même travail que les conservateurs, mais notre budget est zéro. »
Le Bloc québécois n’a que 10 des 12 députés nécessaires pour obtenir les budgets de recherche supplémentaires venant avec le statut de parti officiel. La formation crie depuis des mois à l’iniquité. Ses élus puisent dans leur budget de circonscription respectif pour collectivement embaucher recherchistes et employés parlementaires, rappelle M. Fortin. Ils n’ont donc plus de marge de manoeuvre. Le Bloc québécois précise qu’il permettra quand même aux citoyens de se prononcer, mais par d’autres moyens – non spécifiés pour l’instant – qu’une assemblée publique.
May consultera
Le Parti vert, qui n’a qu’une seule députée, est dans la même situation financière que le Bloc. Sa chef, Elizabeth May, organisera pourtant une assemblée publique sur la réforme électorale. « Je le ferai avec mon budget de bureau parlementaire,dit-elle au Devoir. J’étire déjà mon budget pour organiser 18 assemblées publiques par année, soit deux fois par année dans neuf endroits différents. » Elle appuie néanmoins la demande du Bloc québécois d’obtenir plus d’argent.
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