Le Bloc force un vote sur la nation québécoise

La nation québécoise vue du Canada


par Isabelle Rodrigue
Déjà fort empêtrés dans leur débat sur la reconnaissance du Québec comme nation, les libéraux fédéraux ont eu la surprise de constater que, sans attendre d'invitation, le Bloc québécois a l'intention d'y mettre son grain de sel ou, plutôt, son grain de sable.
À quelques jours de l'ouverture du congrès au leadership libéral, le Bloc québécois a décidé de profiter de sa journée d'opposition pour présenter un de ses classiques.
Jeudi, le chef Gilles Duceppe présentera la motion suivante aux Communes: «Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation'; forçant du coup un débat sur la question et, surtout, la tenue d'un vote.
Ce vote pourrait d'ailleurs fort bien avoir lieu mardi prochain, la veille de l'ouverture du congrès libéral à Montréal où les militants devront justement débattre en atelier d'une résolution sur la nation québécoise.
Présentée par des militants de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada (PLC) il y a un peu plus d'un mois maintenant, la résolution a eu pour effet de diviser et d'embêter les libéraux. Des candidats au leadership, seul Michael Ignatieff s'est dit en faveur, les autres profitant de l'occasion pour attaquer celui qui est considéré comme le favori de la course.
Pour tenter de calmer le jeu, plusieurs ténors du parti travaillent maintenant en coulisses pour suggérer une formule de compromis qui pourrait permettre au PLC de sauver la face lors de son congrès.
C'était sans compter sur la tactique du Bloc.
Ce n'est pas la première fois que le parti présente aux Communes une motion visant à reconnaître le Québec comme nation. En octobre 2003, alors que Jean Chrétien était toujours aux commandes du pays et du PLC, une motion du Bloc (confirmant le Québec comme nation et confirmant un droit de retrait avec pleine compensation financière pour toute initiative fédérale faisant intrusion dans les juridictions québécoises) avait été battue par 168 votes contre 38.
À l'époque, les députés alliancistes (dont plusieurs siègent comme conservateurs actuellement) s'étaient prononcés contre la motion, à l'exception d'un seul (Rob Anders).


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