Le Bien Public

Tribune libre 2009


Comme bien d’autres personnes, j’ai suivi les analyses et les commentaires entourant les déboires financiers de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). À l’échelle financière où évolue la Caisse, perdre un milliard $ pour en gagner deux peut se justifier ; mais en perdre jusqu’à quarante milliards $ sans que l’alarme se déclenche quelque part, à la caserne des pompiers du ministère des Finances par exemple, ou ailleurs au gouvernement, est proprement indécent. Surtout que les investissements effectués, comme chacun le sait maintenant, étaient hautement risqués et se composaient pour une bonne part de fumeux papiers commerciaux adossés à des courants d’air (PCAA).
Je me sens d’autant plus interpellé que j’ai connu ou croyais connaître les principaux acteurs de ce désastre, dont les travailleurs de la construction sont les premières victimes. L’ex-président du comité de gestion des risques à la CDPQ et ex-président du Mouvement des caisses populaires Desjardins, Alban D’Amours, était directeur du département d’économique lors de mes études en économique à l’Université de Sherbrooke au cours des années 1974-1978. C’est avec stupéfaction que j’ai appris qu’Alban, détenteur d’un doctorat en économique de l’université de Chicago (si je ne m’abuse), ne savait pas faire la distinction entre des PCAA bancaires et non bancaires ! Je m’interroge sérieusement sur la valeur de mes diplômes !?!
J’ai croisé également là-bas l’ex-président de la CDPQ, Henri-Paul Rousseau, qui a enseigné brièvement au département d’économique de Sherbrooke un cours en…finances ! Les étudiants du département l’avaient affectueusement surnommé Horse-Power Rousseau ou HP, pour les intimes ! C’est que le diable d’homme fait pieds nus 1,91 mètre, pèse 150 kilos à poil, et possède un égo surdimensionné proportionnel à son physique. À l’époque, le professeur Rousseau ne perdait jamais de temps à réexpliquer aux cancres de ses classes les beautés et subtilités de la finance ; il fallait avoir les neurones bien alignés et comprendre vite. Apparemment, il n’a pas changé. Les cancres de l’Assemblée nationale en savent maintenant eux aussi quelque chose ! Idem pour le public en général.
Je ne croyais pas voir un jour mes « maîtres » se déshonorer ainsi sur la place publique ! Tout cela est pitoyable ! Et catastrophique pour un petit peuple vulnérable, fragile comme nous le sommes. On ne peut se permettre ni tolérer un tel laxisme dans la gestion de fonds publics, une telle culture de l’irresponsabilité et prétendre sérieusement bâtir un pays. Hélas !
Yvonnick Roy

Québec, Québec

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