Le 175e de Saguenay : un « success » qui fait malamalangue

Tribune libre

Simple Plan pour le Québec, Hedley pour le Canada et Roger Hodgson (ex-Supertramp) pour l’international. Tel est le concept de 3-E, promoteur de Québec engagé par ville Saguenay pour LE grand spectacle du 175e de fondation de la ville, le 17 août dernier. Dans cette ville francophone à près de 100 % où je suis né, 3-E a jugé d’une part que seul l’anglais aurait droit de cité, y compris dans le choix du groupe censé représenter le Québec, et que, d’autre part, « international » rimait avec « anglophone »... Et ville Saguenay d’approuver avec enthousiasme. Formidable occasion ratée d’affirmer notre francité!
Dans la ville où je suis né, unanimes, les journalistes présents ont qualifié la soirée de « réussie ». Normal : 25 000 spectateurs de la ville où je suis né sont venus acclamer ce choix, et en redemandent. Du pain et des jeux en anglais, pleeeease! Dans la ville où je suis né, personne n’a remarqué que c’était là un geste de colonisés. À l’os. Non : jusqu’à la moelle. Ni souligné le fait que dans les villes anglophones du Canada, on ne fait jamais d’un spectacle en français l’activité pivot d’un anniversaire historique. Ja-mais.
En 2008, Québec a mis l’accent sur Paul McCartney pour souligner son 400e. Le 375e de Lévis a quant à lui choisi Rod Stewart en 2009. Saguenay se serait-elle sentie obligée de singer l’aliénation de ses grandes sœurs en jouant à son tour à l’envahie dans son âme profonde par la langue et la culture anglaises? Notre avachissement aurait-il atteint le stade où on croit désormais que la meilleure façon d’exprimer notre fierté d’exister est de le chanter dans la langue de l’autre?

Dans la ville où je suis né, on a jugé qu’il n’y avait pas assez d’artistes locaux, de Mara Tremblay à Fred Fortin et Galaxie, et des ex-Colocs à Pierre Lapointe, pour qu’on puisse, une fois en 175 ans, bon sang, fêter en famille et dans notre langue la fierté de nos origines françaises. Non, dans la ville où je suis né, on a refusé de faire l'effort de réinventer, par exemple, un nouveau Québec Issime cuvée 100 % régionale, alors même que la présidente, Guylaine Simard, promettait paradoxalement et sans rire, « une programmation diversifiée reflétant la créativité régionale », tout en souhaitant que le « sentiment d’attachement aux racines de notre culture inspire les jeunes qui représentent le fondement de notre avenir. Que cet amour patriotique coule toujours dans les veines de nos descendants! » Discours trompeur : entre la parole et les gestes, un fossé abyssal comme le fjord… Gageons que les « jeunes » de la « région » chanteront encore plus en anglais qu’ils ne le font déjà, admiratifs et envieux devant l’astronomique 700 000 $ de fonds publics qu’on a donnés à ces artistes de l’anglosphère. Sans parler des paroles détournées de la chanson thème de Mario Pelchat : « C’est dans sa langue folle/Qu’elle porte son trésor/Notre contrée du Nord ». Le 17 aout, aucun des 25 000 spectateurs n’a eu le bonheur d’apercevoir l’ombre de ce trésor sur scène, en tout cas. À moins que notre « langue folle » ne soit, en 2013, l’anglais.
Dans la ville où je suis né, on aurait pu faire une seule chose de pire ce soir-là : faire parader la reine d’Angleterre avec la police montée, Harper et toute la patente monarchiste. Beuark! Et bombant le torse devant des sujets reconquis et soumis, redevenus les moutons dociles patiemment formatés par l’empire britannique au cours des siècles.
Après Québec et Lévis, les deux seules choses que la ville où je suis né aura « réussi » à provoquer chez moi, c’est d’achever de me donner malamalangue, pour reprendre le titre d’une chanson des Loco Locass, qui persistent, eux, contre vents et marées, à chanter dans leur langue maternelle. C’est aussi d’avoir assassiné en moi l’espoir qu’un jour les Québécois redeviennent fiers d’avoir créé une culture distincte en Amérique.
Qu’on se le dise : la triste vérité est que partout au Québec, l’anglais a pour de bon conquis les cœurs, les âmes, et maintenant les scènes. Et les écrasés que nous sommes, de Saguenay à la capitale « nationale », en gloussent à l’unisson de plaisir! Misère!
Jean-François Vallée
Coauteur de l’anthologie Québec 2008 : des célébrations 400 fois détournées de leur sens

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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15 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    3 septembre 2013

    Ce livre (Le Canadien-Français et son double) de Jean Bouthillette a fait l'objet d'un commentaire élogieux de Pierre Vadeboncoeur, que l'on retrouve aux pages 411 et 412) à l'adresse suivante:
    http://id.erudit.org/iderudit/055812ar, en tapant, à gauche de cette page, dans le bas de l'encadré sur ''Texte Intégral PDF (121 KO)''
    La Bibliothèque indépendantiste, d'ailleurs, en reproduit un extrait de l'édition de 101 pages publiée en 1972 par les éditions de l'Hexagone, ( lequel nous donne le goût d'acheter ce livre, qui demeure, à mon avis, l'un des plus brillants plaidoyers pour l'indépendance du Québec), que l'on peut retrouver à l'adresse suivante:
    http://biblio.republiquelibre.org/Le_Canadien_fran%C3%A7ais_et_son_double

  • Gaston Boivin Répondre

    3 septembre 2013

    Pour faire suite et en complément de mon dernier commentaire, j'aimerais ajouter les informations suivantes:
    Le dictionnaire biographique du Canada, à propos de Louis Hémon, mentionne également, sous la plume d'Aurélien Boivin, que pour l'écrivain Jacques Ferron, par exemple, la mort de Louis Hémon ressemble à un suicide.
    Mais il y a aussi ce blogue Québécois sur l'immigration avec ce commentaire d'un dénommé Riteunn, en date du 3 août 2003, en rapport avec la littérature Québécoise et Louis Hémon, qui fait mention d'un article tiré d'un journal régional de Franche-Comté, à savoir ''Un certain Louis Hémon'', de Geneviève Chevrolat, ''écrivain, qui a réhabilité l'oeuvre foissonnante mais mal connue de l'auteur de Maria-Chapdelaine, un certain Louis Hémon.'':
    ''Il y a 90 ans le 8 juillet 1913 mourait l'auteur de Maria Chapdelaine? Accident? Assasinat? Mise à mort à coup sûr de son oeuvre! Un fait divers dans la presse canadienne du 9 juillet 1913! L'entrefilet relatait la mort de deux étrangers, happés par la locomotive no 1226 non loin de Chapleau en Ontario alors qu'ils marchaient ''sans autorisation' sur la voie ferrée. Harold Jackson et Louis Hémon furent inhumés le 10 juillet. Le curé de Chapleau écrivit une lettre fort embarassée aux parents de cet écrivain, dans laquelle il leur apprenait l'impossibilté de savoir où leur fils reposait ''à cause du grand nombre d'inconnus tués par accident et enterrés'' dans le dit cimetière. À l'époque, les vigiles des compagnies ferroviaires faisaient une chasse musclée aux vagabonds du rail; Jacques Ferron, auteur québécois, n'a pas hésité à retenir, contrairement à la thèse officielle de l'accident, celle de l'assasinat pour la mort de Hémon. L'hypothèse n'est pas farfelue?.....''
    Soulignons également que Jacques Ferron, en 1972, dans la préface qu'il a écrit dans l'édition canadienne de ''Colin Maillard'' de Louis Hémon aurait donné son opinion sur la cause de cette mort. Je n'ai, malheureusement, pu retrouver sur le Web la lecture de cette préface. Peut-être qu'un lecteur, qui l'a en sa possession ou qui en a pris connaissance, pourrait nous informer à ce propos.

  • Jean-François Vallée Répondre

    3 septembre 2013

    Merci pour vos nombreux commentaires, qui m'incitent à l'instant à envoyer ce texte directement au comité organisateur, ce que j'avais omis de faire. Il a bel et bien été publié dans Le Quotidien du 26 août, mais en partie seulement.
    "Ne lâchons pas la patate", comme on dit en Lousiane!
    P.S. : Le Jean Bouthillette qui m'a laissé un commentaire est-il le même qui a écrit en 1971 le fabuleux essai Le Canadien français et son double?

  • Gaston Boivin Répondre

    1 septembre 2013

    @Madame Morot-Sir
    Je ne savais pas que Jacques Ferron avait contesté le fait que Louis Hémon soit décédé des suites d'un accident, évoquant plutôt un suicide. En ce qui me concerne, cette thèse du suicide m'apparaît peu vraisemblable et ce pour les raisons qui suivent;
    1) Le 24 juin 1913, savoir 15 jours avant son décès le 8 juillet à Chapleau, il écrivait à sa mère pour lui annoncer qu'il partait pour l'Ouest et qu'on pourrait le rejoindre à ''Poste Restante'', Fort William, Ontario, par lettres partant de Paris pas plus tard que le 15 juillet, et ensuite par ''Poste Restante'', Winnipeg, Manitoba, par lettres partant de Paris pas plus tard que le premier août, et, après cela, qu'il l'aviserait, indiquant de marquer toutes les lettres dans le coin de la mention ''To await arrival'', ajoutant en P.S, qu'il lui envoyait des documents, qu'il lui demandait de mettre dans la malle ( celle qu'il avait envoyée à sa famille avant de quitter Londres pour aller prendre à Liverpool le bateau qui l'amènerait au Québec) comme il avait l'habitude de le faire depuis son arrivée à Québec dans plusieurs de ses lettres: Tout cela semble inconciliable avec l'accablement d'un désespéré trop renfrogné dans son malheur pour faire de tels projets, d'autant plus que déjà, dans une lettre précédente, il avait mentionné à sa famille son intention d'ainsi voyager encore quelques temps avant de rentrer en France.
    2) Selon ce qui a été raconté, il était parti vers l'Ouest à pied, pour ainsi dire à l'aventure. Lorsque le 8 juillet 1913, il a été heurté et renversé à 19h20, à Chapleau, par la locomotive 1229 de la Compagnie des chemins de fer du Canadien Pacifique, il ne voyageait pas seul mais faisait alors équipe avec un compagnon d'origine australienne, Harold Jackson, qui l'accompagnait dans son périple, lequel fut également heurté et renversé par cette même locomotive. L'on a dit qu'ils marchaient tous deux le long de la voie ferrée. En ce qui me concerne, la seule explication vraisemblable qui m'apparaisse concernant cette histoire, qui demeure nébuleuse, serait qu'ils ont probablement essayé de voyager gratuitement pour s'avancer dans leur voyage en tentant de s'agripper à un train pour y monter clandestinement à son passage, mais que la manoeuvre aurait échoué, qu'ils seraient alors tombés sur la voie ferrée où un autre train les aurait plus tard heurtés alors qu'ils y gisaient blessés: Il y avait à cette époque une mode en Amérique du Nord chez les aventuriers d'ainsi voyager.
    Louis Hémon est une espèce de Jack Kirouac, parti à l'aventure sur la route, mais moins concentré sur lui-même, avec un regard plus pénétrant des choses et des gens qui l'entourent.
    Concernant son roman Maria Chapdelaine et son regard sur la vie des gens du Saguenay, Lac-Saint-Jean de cette époque, il y a 2 vidéos remarquables sur youtube:
    D'abord, l'une intitulée ''La Saga de Maria Chadelaine'':
    http:www.youtube.com/watch?v=ns33Q6B-z3Y
    L'autre Maria Chapdelaine en BD, bande annonce de la BD sortie en librairie en mars 2013:
    http://youtube.com/watch?v=GBa2RE69RD8

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    31 août 2013

    Bon, Louis Hémond suicidé??? À 32 ans! Un homme du XIXième siècle, à la croix du chemin, peut-être...
    C't'encore pire! Son cri d'espérance aux conquis (race qui ne sait pas mourir) n'était donc pas catho! Peut-être même ironique, cynique.
    D'ailleurs, on a aussi voulu donner l'autre sens à l'expression "race qui ne sait pas mourir"... genre: n'a rien compris et résiste inutilement dans une torture naïve...
    Voilà peut-être ce que n'osent pas nous dire clairement les jeunes au Québec et en France: "faut arrêter de se prendre la tête... et parler anglais!" (extrait du film documentaire visible ces jours-ci, au cinéma Quartier Latin: La langue à terre"

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    31 août 2013

    Monsieur Vallée, nous sommes consternés en lisant le constat que vous nous décrivez... Que faire pour arrêter cette marche en avant qui semble d’autant plus inexorable, que la mondialisation semble tout balayer sur son passage? ..
    Mais non, Louis Hémon n’est pas reparti en France, il avait désiré aller voir les vastes espaces de l’Ouest, mais malheureusement dans la petite ville de Chapleau il a été happé mortellement par un train. Cette ville ainsi que celle de Péribonka, où il avait passé plusieurs mois, l’avaient fêté en 1963 pour le cinquantième de sa mort.
    Ce 5 juillet 2013, cette fois pour le centenaire de sa mort, Chapleau s’est à nouveau souvenu de cet écrivain français qui a fait connaître, au monde entier avec son magnifique roman, votre beau Québec..
    Cet accident a été contesté par la suite, l’écrivain Jacques Ferron évoquerait plutôt un suicide... Rien n’est certain.. accident ou suicide..en tous les cas il avait à peine 32 ans !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    31 août 2013

    L’écrevisse devenu crawfish.
    Un crawfish s’en allait par les bayous, cherchant son nom.
    -« Pourquoi suis-je à tout jamais Crawfish,
    Autour du Golfe du Mexique,
    Alors que ma généalogie Cajun
    Me nomma jadis Écrevisse? » se lamentait le diminutif homard.
    Il rencontre un homard gaspésien
    Roulant sa bosse depuis les neiges québécoises
    Jusqu’aux déserts texans.
    -« Homard du Nord, lui demanda-t-il, quand tu étais petit,
    Étais-tu Écrevisse ou Crawfish?
    -Oh, mon ami, lui répondit Homard, condescendant, en lui serrant
    La pince,
    Mon petit, je n’étais ni l’un ni l’autre :
    Je ne suis, en eau salée, que ton cousin.
    Si je me suis ainsi gonflé, c’est par crainte des requins!
    -Mais, cousin de loin, n’as-tu jamais vécu de crise d’identité?
    -You bet, we do : Homard ou Lobster?
    Plusieurs de mes frères séjournent dans le Maine, le Mass., ou la Floride,
    Puis reviennent plus Lobster que Homard!
    C’est l’attrait du plus fort!
    (à suivre)...

  • Gaston Deschênes Répondre

    30 août 2013

    Deux possibilités:
    1. les organisateurs ont imposé leur choix, et nous avons affaire à une belle trahison;
    2. ces organisateurs réflètent les choix d'une majorité de la population, et c'est certain qu'on va vite se retrouver en "Louisiane".
    Mommy, Mommy...

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 août 2013

    "Ces gens sont d’une race qui
    ne sait pas mourir . . ."
    Cette phrase tirée de "Maria Chapdelaine" ne fait même plus sursauter les Vigiliens...
    L'auteur Louis Hémon, un Français qui observa la vie des pionniers du Lac St-Jean, avait réalisé que "l'étranger" exploitait la région, la force de ses bras, mais ne laissait à l'habitant que le strict minimum vital. Sans doute sous l'influence catholique a-t-il voulu insuffler à ces gens sa dose d'espérance théologale en leur faisant dire: "... qui ne sait pas mourir". Sans doute est-il reparti aussitôt en France...
    Or, Mgr Félix-Antoine Savard, un "native" de la Nouvelle-France conquise, a repris la phrase en début de son "Menaud maître-draveur". Sans doute la même inspiration de sa vocation ecclésiastique. Mais il entendit sûrement des voix, de l'Église comme de l'État canadian, qui le firent faiblir, au cours des éditions subséquentes, dans sa foi en la "race qui ne sait pas mourir". La rage de Manaud envers "l'étranger" s'est atténuée au point de refuser à cette "race", à la fin de ses jours, la liberté de se dire "Oui" par consultation populaire à un pays totalement autonome.
    Et la "race" se meurt, dans l'indifférence générale.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 août 2013

    Ce sentiment fut partagé par tout mon entourage. Je retrouve le Lac St-Jean après plusieurs années de route. Je m'y suis installé dans la demeure familiale et je comprend tellement cette déception que vous ressentez. Déception qui pourrait aller jusqu'à la colère de l'Alouette de Félix. Ces grandes maisons de décision à qui l'on confie les mandats de réalisation comme 3E, sont totalement contrôlée par les machine qui manipulent les décideurs et qui génèrent des actions qui, elles, manipulent la pensée du citoyen; (ex.: convaincre que c'est ça que les gens aiment.). Il est aussi triste que les idées transmises lors d'élections importantes pour le Québec soient confiés à ce genre de machine "marketing" qui édulcore l'idéal citoyen sur "stunt" publicitaire pour en faire un "pet" nauséabond qui n'en finit plus de se répéter le temps de cette élection.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2013

    Faut pas se surprendre M.Vallée car lors de l'ouverture du Salon du livre au Saguenay, le maire a dit qu'il ne lisait qu'en anglais.
    N'oubliez pas qu'il cherche à imiter son jumeau siamois Régis Labeaume.
    Comment garder chez nous les jeunes entreprises qui excellent dans l'organisation de grands spectacles?
    Petite correction: ce n'est pas plus que 15 000 personnes qui ont assisté à ce spectacle selon Jean-François Côté de Radio-Canada. Encore du "pétalge" de bretelles du maire.
    Améthyste

  • Claude Richard Répondre

    27 août 2013

    C'est révoltant, en effet. Mais révoltant pour qui? Pour la petite minorité de défenseurs du français que nous sommes devenus? Et le peuple, la majorité silencieuse, qui voit tout sans rien dire justement?
    Pour qui a un peu de lucidité, il est facile de voir où cela nous mène. À la louisianisation à moyen terme. Quand notre population, et surtout notre jeunesse, ne s'amuse plus en français, il n'est pas loin le temps où le basculement va se faire: de moins en moins de français et de plus en plus d'anglais à la radio, à la télé, au cinéma, dans les entreprises, dans les écoles, dans les services publics, etc.
    Idéalement, il faudrait une baguette magique pour redonner à la masse la fierté de ses origines françaises. Comme les baguettes magiques n'existent pas, il faut continuer le combat au jour le jour en espérant que de plus en plus de professeurs insuffleront à leurs élèves cette fierté sans laquelle rien ne peut se faire. Mais un réveil politique débouchant sur l'indépendance aiderait beaucoup.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 août 2013

    Dans quel pays a-t-il été écrit ceci?...
    Autour de nous des étrangers sont
    venus, qu'il nous plaît d'appeler des
    barbares ; ils ont pris presque tout le
    pouvoir ; ils ont acquis presque tout
    l'argent; mais au pays de Québec
    rien n'a changé. Rien ne changera
    parce que nous sommes un témoignage. De nous-mêmes et de nos
    destinées, nous n'avons compris clairement que ce
    devoir-là : persister .. . nous maintenir . . . Et nous
    nous sommes maintenus, peut-être
    afin que dans plusieurs siècles encore le monde se tourne vers nous et
    dise : Ces gens sont d'une race qui
    ne sait pas mourir . . .

  • Gaston Boivin Répondre

    27 août 2013

    Vous avez tout à fait raison monsieur Vallée.
    Je suis moi aussi originaire du Saguenay et je ressens le même malaise que vous.
    De quoi jeter un froid sur ''La fabuleuse histoire du Saguenay.''
    J'ai un pincement au coeur en pensant à Joseph Boivin, mon arrière-arrière grand-père, natif de Baie-Saint-Paul, qui, à 22 ans, selon le recensement de 1852, était l'un des travailleurs forestiers de l'Anse-Saint-Jean, dans la foulée qui a suivi les premières personnes qui y ont été envoyés par la Société des Vingt-et-Un (La Société des Pinières du Saguenay) pour y couper les grands pins blancs du Saguenay, dont on dit qu'avait grand besoin la marine anglaise, tous passagers sur la goelette de Thomas Simard qui remonta la rivière Saguenay et les débarquèrent, en juin 1838, dans les environs de cette anse Saint-Jean.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2013

    Il serait souhaitable que votre texte, provoquant un scandale de taille dans la région de votre naissance, fasse le tour du monde...