La vision de Moore en est une de l’esprit, estime Jacques Lacoursière

Le ministre croit que la guerre de 1812 a permis de protéger le français au Canada

1812 - l'État historien


Isabelle Paré - L’idée que la guerre de 1812 ait pu jouer un rôle quelconque dans la protection du fait français au Canada est une pure vision de l’esprit, estime l’historien Jacques Lacoursière, étonné par les propos qu’a tenus cette semaine le ministre du Patrimoine canadien, James Moore.
Le ministre fédéral a fait cette déclaration mardi en marge de l’inauguration de l’exposition 1812, présentée au Musée canadien de la guerre, dans le cadre des commémorations de la guerre de 1812.
« On fait vraiment de la récupération avec cet événement, auquel on accorde une place démesurée par rapport à son impact réel sur l’histoire », estime d’emblée l’historien.
Quant à la langue française, c’est à l’Acte de Québec de 1774 qu’on doit le premier geste de protection de la majorité francophone. La loi britannique a alors instauré le Code civil et garanti aux francophones le droit de pratiquer leurs coutumes.
À l’époque du conflit de 1812, avance Jacques Lacoursière, le français vivait plutôt ses pires années, malmené par l’arrivée d’un grand nombre d’immigrants britanniques et de loyalistes.
« C’est une pieuse récupération. Mais ce n’est pas la première. Pendant la commémoration de la bataille des Plaines, on a presque passé sous silence la bataille de Sainte-Foy. Je m’inquiète de voir comment on commémorera la bataille de Châteauguay en 1813. »


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