La thérapie de groupe d’Elvis Gratton; la colère de M. Lachapelle

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


Dans sa lettre au journal Le Devoir parue le 5 novembre ([Assez, c’est
assez!->10110]) (1), M. Guy Lachapelle y va d’une sainte colère contre l’existence
même de cette Commission Bouchard Taylor qui cause un préjudice grave au
Québec et qui serait due, selon lui, au manque de leadership politique de M
Charest et M.Dumont.
Un Premier Ministre qui aurait la stature d’un homme d’état aurait vite
conclu que la seule solution concrète pour baliser l’ensemble de la
problématique des accommodements et de l’immigration serait de doter le
Québec de sa propre Constitution, incluant des volets sur la citoyenneté,
la laïcité et une Charte des droits.
Mais M Charest, qui est un « canadian first and foremost », ne veut
surtout pas de cette solution d’une Constitution qui préciserait les termes
politiques et juridiques du Québec; et qui dessinerait ainsi les contours
trop précis d’un pays à venir. D’où sa stratégie de mettre en place cette
Commission Bouchard Taylor, qui tient de la thérapie de groupe pour Elvis
Gratton, et; qui expose le Québec à un festival de tëtes-à-claques pour les
anti-Québec de tout acabit.
M. Lachapelle limite ces reproches à deux petits politiciens provinciaux
: M Charest pour être fidèle à lui-même finalement, et M. Dumont pour le
contraire, ne pas avoir eu le courage d’appliquer son programme; les deux
ayant causé un préjudice grave et durable au Québec. Il a pourtant
l’expertise politique (2) pour étendre son analyse à l’ensemble des
acteurs qui participent à cette vaste mise en scène politique de
dénigrement du Québec :
Tous ces « experts » subventionnés qui sont prêts à mettre leur
crédibilité professionnelle en jeu pour répondre à l’appel de la défense
de l’idéologie fédéraliste au préjudice du Québec.
À toute cette médiacratie qui participe, tous azimuts, au détournement et
à la manipulation du débat; avec une hargne et une malhonnêteté rarement
égalées. À laquelle il faut inclure la démission du journal Le Devoir qui
rate ici une bonne occasion de camper du côté du courage et de la rigueur
que commande ce débat.
Sans oublier nos amis du ROC qui n’en ratent pas une pour nous témoigner
leur « ouverture » à toutes les différences, sauf la différence
québécoise qui leur sert d’exutoire pour déverser leur racisme
coutumier (We are so great).
C’est à l’ensemble de ces « dénigreux. » paniqués à l’idée que la marche
du Québec vers son affirmation puisse l’amener à sortir de la cage à castor
canadienne que M Lachapelle aurait dû étendre sa colère.
Donnons-lui
cependant le crédit d’avoir été un des rares à réagir avec dignité au
moment où l’intérêt supérieur du Québec le commandait.
Même si c’est cette thérapie de groupe pour Elvis Gratton qui suscite sa
colère.
(1) http://www.ledevoir.com/2007/11/05/163148.html
(2) Guy Lachapelle, Professeur de science politique à l'université
Concordia, Secrétaire général de l'Association internationale de science
politique
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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