La tête du poisson

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Une odeur nauséabonde flotte au PLQ

L’ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, Mario Bertrand, devrait être invité à exposer sa théorie du triangle devant le Conseil des ministres, dont certains membres ne semblent avoir aucune idée de la signification des mots « éthique » et « intégrité ».

Chaque pointe du triangle correspondait aux priorités de M. Bourassa, toujours d’actualité : défense des intérêts du Québec, développement économique et maintien de la paix sociale. Au centre du triangle, un point rouge symbolisait l’intégrité, qui devait primer tout le reste, sous peine de courir au désastre.

Pour faire un exemple, M. Bertrand avait insisté pour mettre à la porte le premier à s’être placé dans une situation s’apparentant à un conflit d’intérêts. Bien que perçu comme un proche de M. Bourassa, le solliciteur général, Gérard Latulippe, avait dû démissionner quand il était apparu qu’il avait maintenu un lien avec son ancien bureau d’avocats.

Ce qui se passe présentement au sein du gouvernement Couillard devient franchement inquiétant. Chaque jour apparaît un fait nouveau qui vient renforcer l’entêtant remugle dont l’atmosphère est empuantie depuis des années. Une « odeur de corruption », a lancé le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette.


Le cas du ministre des Transports, Laurent Lessard, tient presque de la caricature. Pour une deuxième fois en autant de semaines, on a appris que son ami et employé Yvon Nadeau de même que sa conjointe avaient tiré profit d’une subvention gouvernementale.

Cette fois-ci, une somme de 1,1 million a été versée en 2008 à une coopérative, dont M. Nadeau était l’un des administrateurs, pour moderniser le centre de ski du mont Adstock, dans la circonscription du ministre. Cela a permis à un promoteur de construire des chalets, dont le couple Nadeau a obtenu le contrat de gestion. On ne se surprendra pas d’apprendre que, durant toutes ces années, M. Nadeau et sa conjointe ont été des contributeurs réguliers à la caisse libérale. On croit entendre un air connu.

Bien entendu, M. Lessard fait mine de ne pas comprendre ce qu’on peut bien lui reprocher. À l’entendre, la subvention devrait être rangée dans la catégorie des bonnes oeuvres. Possible, mais les chalets ? Il était pour le moins étonnant d’entendre le premier ministre lui réitérer sa confiance tout en reconnaissant ne pas connaître les faits. Vingt-quatre heures après que l’affaire a été soulevée à l’Assemblée nationale, il avait pourtant eu tout le temps de s’en enquérir.

Après tout ce qu’on a encore appris au printemps dernier sur les pratiques du ministère des Transports, de loin le plus gros donneur d’ouvrage au Québec, Amir Khadir ne sera sans doute pas le seul à se demander si M. Lessard a toujours l’autorité morale pour présider à l’assainissement nécessaire.

M. Couilllard se dit indifférent aux attaques des partis d’opposition, mais ces accrocs à répétition vont finir par alarmer l’opinion publique. Comment penser à l’avenir et aux bienfaits qui résulteront de la rigueur budgétaire, comme il nous y invite, quand le souvenir des années Charest revient continuellement à l’esprit ?
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