La santé a un prix

Santé - ticket modérateur et taxe santé



(Québec) Dès juillet, les Québécois devront débourser davantage pour financer leur système de santé. Auront-ils pour autant de meilleurs services dans les hôpitaux, les cliniques médicales, les centres d'hébergement ou à domicile? Rien ne le garantit, du moins, à court terme.
Le taux de croissance des dépenses de santé a été en moyenne de 5,8 % depuis 2003. Et pourtant, le réseau est encore loin de répondre totalement aux besoins des patients. Les délais d'attente pour des chirurgies ne s'améliorent pas, des urgences vivent toujours des débordements, le personnel est épuisé et quitte le système public.
Imaginez la situation si les ministres Bachand et Gagnon-Tremblay avaient demandé au ministère de la Santé de limiter la croissance de ses dépenses de programmes à 3,2 % en 2010 et à 2,8 % pour 2011-2012, comme ils l'exigent des autres ministères. Mission impossible. D'autant plus avec une population vieillissante qui réclamera de plus en plus de soins.
Dans son grand ménage printanier, le ministre des Finances a donc retrouvé sur les tablettes les rapports Clair, Ménard et Castonguay. Des rapports qui suggéraient de hausser le financement du système de santé, notamment au moyen d'un fonds dédié à la santé ou le recours à une franchise.
Péquistes et libéraux n'ont jamais osé faire leurs ces propositions. Venir puiser dans les poches des contribuables déplaît toujours aux politiciens. Le déficit les force aujourd'hui à voir dans ces rapports de petits trésors. Aux grands maux, les grands moyens.
Le ministre refile une facture supplémentaire aux Québécois et les prépare à assumer une franchise tout en supposant que ces ponctions entraîneront une plus grande efficacité et une plus grande productivité dans les établissements de santé. Tout le monde le souhaite. L'équation n'est malheureusement pas aussi simple.
Les pénuries de main-d'oeuvre et les départs massifs à la retraite ne se résorberont pas par magie. On ignore aussi la réaction des gestionnaires et des employés du réseau à l'initiative du ministre. La publication des comptes de la santé va-t-elle favoriser une saine émulation entre les établissements les incitant à innover et à mettre en place des façons de faire plus efficaces? Forcés de payer plus, les Québécois seront encore plus exigeants.


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