La priorité de M. Boisclair

Crise de leadership au PQ


Éditorial - Assermenté la semaine dernière à l'Assemblée nationale, le chef de l'Opposition officielle, André Boisclair, en a profité pour rappeler avec conviction que l'éducation serait la priorité d'un prochain gouvernement du Parti québécois. De dire M. Boisclair: " Nous proposons de mettre notre audace au service d'une idée, d'un projet... "- ici, on attendait le mot souveraineté mais surprise!- "... celui de l'éducation ".
L'indépendance reléguée au second plan? Pas du tout. Pour le chef péquiste, elle est le moyen, l'outil qui permettra de mieux former les Québécois: " Le défi est tel que le Québec doit disposer de tous ses leviers économiques, sociaux et politiques pour y arriver. "
M. Boisclair a bien identifié la cible. Une petite société vieillissante comme le Québec ne tirera ses marrons du feu que si sa main-d'oeuvre est extraordinairement qualifiée. Sa culture ne rayonnera que si elle repose sur une langue vivante et de qualité. Cependant, le nouveau député de Pointe-aux-Trembles se trompe lorsqu'il fait de la souveraineté une condition à l'atteinte de ces objectifs. En matière d'éducation, le Québec est déjà souverain.
Ce sont les Québécois, pas le gouvernement fédéral, qui ont réussi la formidable poussée de la scolarisation des dernières décennies. Cette poussée a été réalisée à l'intérieur du Canada, comme pourrait l'être toute amélioration future.
Ce sont aussi les gestionnaires québécois du système d'éducation, pas le fédéral ou " les Anglais ", qui sont responsables des dérapages survenus (qu'on songe aux polyvalentes et aux programmes d'enseignement du français des années 1970). Si la réforme pédagogique en cours produit jusqu'ici de si piètres résultats- voir le récent rapport de la " table de pilotage "- cela n'a rien à voir avec Stephen Harper, les commandites ou le déséquilibre fiscal.
À cet argumentaire, les souverainistes rétorqueront qu'un Québec souverain serait en mesure d'investir davantage en éducation. Cette affirmation repose sur l'hypothèse farfelue selon laquelle l'argent pleuvrait sur un Québec qui se serait séparé d'un pays plus riche que lui. Mais même si cette hypothèse était fondée, la prétention de M. Boisclair ne tiendrait pas.
En effet, ce n'est pas faute de souveraineté que le Québec n'a pas autant accru ses dépenses en éducation que d'autres provinces mais parce qu'il a investi ses ressources ailleurs (garderies à 7 $, assurance-médicaments...). En outre, rien n'indique que les faiblesses de notre système d'éducation résultent d'un manque de fonds. Déjà, le Québec dépense une plus grande part de son PIB pour l'éducation de ses enfants que la plupart des pays développés (et indépendants...).
Le PQ devrait mettre de l'avant des propositions concrètes et réalistes visant à mieux former les jeunes Québécois au lieu de chercher à faire croire que l'indépendance permettrait au Québec d'améliorer sa performance dans un domaine où il jouit déjà de la totalité des pouvoirs.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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