La péréquation comme axe de développement

Chronique d'André Savard

Avant la crise financière qui a entraîné la chute du prix du baril de pétrole, peu de gens savaient jusqu'à quel point le régime de péréquation reposait sur cette industrie et sur celle de l'automobile. L'Alberta et l'Ontario viennent de rejoindre le Québec parmi les provinces qui comptent sur ce régime pour se maintenir à flot.
Pour l'Ontario, la péréquation s'élève à 350 millions, beaucoup moins que les huit milliards qu'attend le Québec. Comme le Québec est la province la plus populeuse de l'est, elle est celle qui reçoit le plus dans cette périphérie canadienne qui regroupe aussi les maritimes. Si la situation touchant la demande pétrolière perdure, il faudra se demander s'il restera des provinces pour alimenter le régime de péréquation.
La péréquation est supposée d'être une répartition équitable de la richesse canadienne. Le Québec s'est habitué à la voir comme un maillon nécessaire, une force centrale sans laquelle il ne peut vivre. On a même fini par s'imaginer que la péréquation finançait un axe bien pensé de développement du Québec, comme si cet argent provenant des profits de l'or noir permettait de recevoir une solution exhaustive et correcte à nos problèmes de développements régionaux.
Comme on est porté à penser que l'argent peut tout et que huit milliards de dollars apparait comme une très grosse somme, il en résulte une déformation de la réalité. Huit milliards de dollars ne changent pas le gouvernement québécois comme individualité politique. Si le Fédéral avait la capacité d'allouer le double de cette somme au Québec, cela ne constituerait pas en soi un ensemble stratégique de développement économique.
Avec douze milliards de dollars ou quinze, le Québec resterait dans le monde des autorisations spéciales et de la promotion des dossiers. Des dossiers seraient traités comme des brèches ouvertes à l'infiltration des compétences exclusives ou partagées. Avec vingt milliards de péréquation, rien ne dit que le Québec se développerait comme un pays en soi ou comme une périphérie canadienne qui, autant en son centre que dans ses parties, se voit comme le complément régional du flux économique canadien.
Avec vingt-cinq milliards de péréquation, si ce chiffre était possible, rien ne dit si Montréal serait la plus grosse ville anglaise de l'est du pays ou la métropole du Québec. Pendant qu'on s'interroge sur l'avenir du pétrole, en fait la planète ne survivra pas si le règne du pétrole se prolonge, le Québec doit se demander comment la situation peut être foncièrement différente.
Le développement du Québec est-il pensé quelque part? Attend-on la fin de la crise, l'espoir que la demande du pétrole de l'Alberta, et celle des forêts québécoises, celle de nos produits miniers, ne connaîtront qu'un relâchement passager? Si c'est tout ce que nous avons, le goût d'attendre, baissons les bras. Si là réside l'axe de développement ultime du Québec, eh bien, le Québec n'a besoin que d'un gouvernement provincial pour se diriger.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2009

    Bonjour!
    Le développement du Pays Québec sans péréquation est pensé à cette adresse;

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2009

    inventée par les fédéralistes pour cacher tout l'argent qu'on nous vole chaque année
    En 2003, les Québécois ont envoyé 39,709 k à Ottawa qui n'a retourné aux Québécois que 34,762 k, pour un vol 4,947 k
    En 2004, les Québécois ont envoyé 41,127k à Ottawa, qui n'a retourné que 35,512 pour un vol de 5,615 k
    En 2005, les Québécois ont envoyé 43,428k à Ottawa, qui n'a retourné que 39,249k pour un vol 4,179 k
    Voilà pour le grand mythe de la péréquation
    http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/conjn_econm/TSC/pdf/chap13.pdf
    Mais comment en arrive-t-on a tordre les chiffres à ce point?
    C'est qu'Ottawa fait disparaitre du fric sans le dire. En gros (j'arrondis les derniers chiffres) Ottawa collecte 240 milliards d'un trou d'eau à l'autre. Mais il ne retourne pas les 240 milliards au bon peuple.
    -35 milliards vont au paiement de la dette
    -10 milliards étaient des surplus qui allaient au remboursementde la dette
    -5 milliards vont à l'aide internationale
    Ottawa retourne donc que 190 milliards au peuple. D'où l'attrape, l'immense mensonge qu'on nous sert depuis des années à savoir qu'on est tellemen chanceux au Québec de recevoir un beau tchèque de BS de 8 milliards de BS!

  • Michel Guay Répondre

    21 avril 2009

    Le fédéral avec la péréquation peut contrôler quasi 100% de nos investissements rentables et créateur d'emplois en laissant à sa province de colonisés Québec s'occuper des affaires courantes des services et du quotidien.
    Un patriote Québecois doit exiger notre part équitable dans tous les ministère créateurs d'emplois et pas du BS péréquation non rentable pour remplacer les investissements rentables dont Ottawa nous prive .
    Le secteur le plus rentable c'est les ambassades car ils attirent les investissements venant de tous les pays du monde . Le Québec est le parent pauvres de cette source de rentabilité.
    Ce que nous confions à Ottawa doit revenir au Québec pour enrichir les Québecois et pas pour enrichir comme c'est le cas la minorité colonisatrice de l'ouest de Montréal qui anglicisent les immigrants avec nos impôts fédéraux.
    Rapatrions au Québec 100% de nos taxes de nos impôts de nos assurances et banques et autres fonds et nous n'aurons plus jamais de besoin du BS Péréquation méprisant des fédéralistes