La ministre Weil au secours d'une victime de la loi 101

PLQ - le parti des anglais

Robert Dutrisac - Québec -- Pressée par la communauté anglophone, la ministre de la Justice, Kathleen Weil, à titre de députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'est portée à la défense d'un élève de sa circonscription qui se voit forcé, en vertu de la loi 101, de quitter l'école anglaise qu'il fréquente pour réintégrer l'école française.
Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation, du Loisir et des Sports, a ordonné à Kyle Wozniak, âgé de onze ans, de réintégrer l'école française. L'élève fréquente la Willington School de Notre-Dame-de-Grâce depuis septembre.
«Mme Weil suit le dossier. Elle demande des comptes rendus tout le temps», a indiqué, hier, son attaché de presse, Philippe Archambault. «Elle est très sensible au dossier du jeune Kyle et elle entend l'aider.» Mme Weil a personnellement communiqué avec la mère de l'enfant, Nina Wozniak, pour l'assurer de son appui.
[La Gazette s'est saisie de l'histoire et dans un éditorial, hier, le quotidien a réclamé réparation de cette «injustice»,->17688] voyant dans ce cas «un test intéressant» pour la nouvelle députée Kathleen Weil, qui a travaillé pendant quatre ans à Alliance Québec. Déjà, la semaine dernière, le chroniqueur Don Macpherson l'avait prise à partie, blâmant la députée, une anglophone qui a étudié en français essentiellement, de ne pas se considérer comme anglophone.
Manque de preuve
Séparée du père biologique de l'enfant depuis dix ans, Nina Wozniak, qui a fréquenté l'école française au Québec, a tenté de produire la preuve que le père, un Canadien anglais qui n'a jamais vécu au Québec, a reçu la majeure partie de son éducation en anglais au Canada. Selon la Charte de la langue française, seul un enfant dont l'un des parents a reçu son éducation en anglais au Canada peut fréquenter l'école anglaise, à moins d'avoir un frère ou une soeur qui fréquente ou a fréquenté l'école anglaise. Appuyée par la Commission scolaire English-Montréal, Mme Wozniak n'a pu obtenir tous les documents requis -- la preuve de fréquentation scolaire pour les trois premières années du primaire manquait et le père a refusé de produire un affidavit. Le ministère a rejeté sa requête.
Suivant le conseil de la commission scolaire anglophone, qui a d'ailleurs fait toutes les démarches pour retracer les documents en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, Mme Wozniak s'est ensuite adressée au Comité d'examen sur la langue d'enseignement, une instance d'appel au sein du ministère. Ce comité, qui n'est pas un tribunal administratif, ne tient compte que des facteurs suivants: l'enfant doit être dans une situation grave d'ordre familial ou humanitaire pour devenir admissible à l'école anglaise. Le Comité a dit non et la ministre de l'Éducation n'a d'autre option que de suivre sa recommandation, a-t-on soutenu à son cabinet. La décision est sans appel, sauf en Cour supérieure.


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