La lutte contre le FLQ citée en exemple

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Mathieu Perreault - La lutte contre le Front de libération du Québec a été l'un des rares succès intégraux antiterroristes, selon une nouvelle étude américaine.
L'auteur, un politologue californien qui a étudié 650 groupes terroristes des 40 dernières années, affirme que moins de 10?% des organisations de son échantillon ont été défaites principalement par une action policière, avec peu de conséquences à long terme pour le pays où elles sévissaient.
«?Selon notre analyse, le FLQ a été principalement défait par une action policière d'infiltration?», explique Seth Jones, analyste au groupe de réflexion Rand, en entrevue téléphonique. «?C'est probablement l'une des raisons du succès de l'action gouvernementale. Dans les cas où l'armée a joué un rôle important dans la répression antiterroriste, la victoire est beaucoup plus rare.?»
Le politologue américain a conçu son analyse de manière à dégager des leçons pour la lutte contre Al-Qaeda et le terrorisme islamiste. Il a témoigné à plusieurs tribunes, dont au Congrès.
N'est-il pas étrange que le FLQ soit grandement associé au Québec à la Loi sur les mesures de guerre et l'intervention de l'armée?? «?L'armée a généralement eu un rôle dans tous les cas, dit M. Jones. Mais dans les cas où le groupe terroriste a été vaincu sans concessions politiques majeures, l'armée n'a presque jamais été le facteur déterminant.?»
Un peu moins de 270 des 650 groupes étudiés par M. Jones ont cessé leurs activités, alors que 250 autres sont toujours actifs (le reste a connu des scissions). De ces 270 cas, un peu plus de la moitié ont vu une victoire plus ou moins partielle des terroristes. Quand le gouvernement a gagné, plus de 85?% des fois c'est grâce à la police.
De plus, une victoire gouvernementale totale a rarement mené à une paix durable, parce que la violence a continué sous d'autres formes. Par exemple, plusieurs groupes terroristes libanais et pakistanais d'obédience marxiste ont été défaits par la police, mais ces deux pays demeurent instables. Seulement une quarantaine d'exemples de victoire gouvernementale sont survenus dans des pays aujourd'hui paisibles. Et parmi cette quarantaine de cas, rares sont les organisations qui comptaient des centaines de membres, comme le FLQ.
«?Nous avons fait la première analyse systématique du sort des groupes terroristes, conclut M. Jones. Ce qui ressort très clairement, c'est que la guerre au terrorisme fonctionne rarement. Il faut être patient et recourir à l'action policière, à l'espionnage, plutôt que d'impliquer les forces militaires, qui ont tendance à réagir de façon disproportionnée, d'une manière qui peut augmenter le soutien populaire aux causes terroristes.?»
Photo: Archives La Presse


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