«La langue de Bois... clair»

Par Renaud Blais

Crise de leadership au PQ

Un simple petit mot pour répondre à Marc Laviolette et Pierre Dubuc (« [Pour une gauche unie->1662] », La Presse, 22 août). Voilà bien une ixième intervention de péquistes qui, exclusivement pour des raisons stratégiques, croient que tous les indépendantistes devraient voter pour le PQ à la prochaine élection.
Les nombreux indépendantistes qui ne votent plus pour le PQ depuis des années le font pour diverses raisons. Il y a ceux qui ont quitté depuis 1974... Il y a ceux qui ont quitté depuis le 6 décembre 1981... Il y a ceux qui ont quitté le PQ depuis 1982. Il y a ceux... J'en connais des tonnes et je travaille avec eux depuis des années à la construction d'un parti de gauche crédible pour représenter ce que j'attends d'un parti politique qui me représente.
Il y a de nombreux souverainistes qui s'abstiennent et ceux qui votent encore péquiste le nez bouché. Tous ces gens ont enfin le moyen de voter souverainiste et à gauche.
Pour moi, je ne voterai pas péquiste tant et aussi longtemps que ce parti ne recommencera pas à répondre à mes aspirations. Je ne le ferai pas pour des raisons stratégiques, mais plutôt pour des raisons de contenu et de fond. Le programme du PQ du printemps 2005, fait semblant (les discours du dernier et de l'actuel chef me le font dire) de revenir à gauche. Le nouveau chef, émule inconditionnel de son prédécesseur, et tenant le même discours très néolibéral est surtout tout à fait hermétique (dans le sens de vaporeux). On dit que les politiciens utilisent une « langue de bois », chez certains de mes amis on dit maintenant une « langue de Boisclair ». (...)
Le PQ, et surtout son chef actuel, pendant qu'il en a le loisir, doit comprendre que pour récupérer les votes souverainistes de gauche, il doit rencontrer les dirigeants de Québec solidaire, parler d'intérêts communs et faire les concessions nécessaires, en terme de processus d'élaboration de la future constitution du Québec souverain. Ensuite, ces considérations seront soumises aux instances appropriées du parti, pour ensuite seulement savoir si elles sont acceptables aux membres de Québec solidaire. Ces derniers feront ensuite leurs choix personnels au moment du vote.
En terminant, je me demande si les fondateurs du PQ avaient eu les mêmes préoccupations stratégiques que les dirigeants actuels du parti, est-ce qu'ils auraient fondé le PQ?
Renaud Blais
_ L'auteur est un ex-péquiste membre de Québec solidaire.


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