Qui peut accuser Poutine ?

Tribune libre

Qui peut accuser Poutine d’impérialisme ?

Depuis les premières réactions russes à la Révolution orange en Ukraine, je me suis demandé qui arrêtera Poutine ? La seule réponse possible demeure : seul le citoyen, à ce titre, est libre de tenir un tel propos, sans moyen.

Je ne crois pas que la « communauté internationale » puisse faire quoi que ce soit. Ce concept sans doute né derrière un nuage de fumée n’a aucune valeur pour moi. Il est plutôt un épais écran de fumée pour cacher une valorisation des intérêts des « grands », qui souhaitent accumuler des richesses sans limite seulement pour être « celui qui pisse le plus loin ». Ce constat empiriquement observé depuis des lustres me répugne quant à mon espèce et constitue pour moi un défi quotidien d’engagement à faire progresser l’Humain vers de plus nobles motivations de vie.

Tous les membres importants de la fumeuse Communauté internationale ont une attitude toute aussi impérialiste. Les pantins politiques des accumulateurs sans limite de richesses, le plus loin possible des agents du fisc, n’ont aucune crédibilité pour critiquer cette attitude belliqueuse du maître du Kremlin. Une très importante partie des richesses des nations continuera encore longtemps d’être mobilisée pour agrandir l’espace où les grandes entreprises privées souhaitent vendre leurs produits et services même au prix de déclenchement de guerres qui tuent les personnes mêmes qui auraient pu acheter leurs « cossins » de produits. Ceci, depuis toujours, avec des profits à la clé pour ces entrepreneurs-vendeurs d’armes qui vendent sans jamais compter les morts mais en cumulant leurs profits, sans aucune gêne.

L’Oncle Sam, peu importe celui, ou celle, qui occupe, ou occupera, la Maison blanche sera encore longtemps le plus important lobby favorisant les intérêts des grands commerçants partout sur la planète. La même chose pour la Chine qui a bien compris « la game ». L’attitude impérialiste de la France, du Royaume uni, de l’Allemagne aujourd’hui, et autres BRICS continuent de protéger ce qui leur reste d’espace où ils peuvent déverser leurs produits et services de moins en moins essentiels, même au prix du désœuvrement d’un nombre croissant de personnes voir de familles entières.

La dominante, vivement entretenue, de la vision exclusivement économique du monde favorise cette attitude guerrière de la part de tous les pays, en développement qui rivalisent d’ingéniosité en s’agenouillant devant, ce qu’il était convenu d’appeler depuis le XIXe siècle, jusqu’aux années 70 du siècle dernier, le grand capital; ceci avec le seul but d’être admis comme acteur derrière cet écran de fumée que constitue la Communauté internationale. Aujourd’hui le vocabulaire est plus fumant mais « la game » reste la même, toujours plus d’accumulation de richesses chez un nombre décroissant d’individus ou clans.

Souhaitons que les citoyens parviennent à cultiver chez leurs proches, et dans leur réseau, la priorisation de la survie de l’humanité plutôt que l’accumulation sans borne? À moins que nous apprenions à manger des billets de banque ou des bouchées de lingots d’or…


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2015

    À m. Lalonde,
    La péninsule fut jointe après la 2e GM à l'Ukraine suite à la déportation des Tatars pour cause de collaboration avec l'Allemagne. La partie orientale de l'Ukraine fit jadis partie de la Crimée. Conquise par Catherine et dépeuplée, elle fut colonisée par les Russes orthodoxes (russification et desislamisation).
    l'Ukraine a toujours été une mosaïque culturelle.
    Ma comparaison tient parce que je décris une politique soviétique d'après-guerre.
    Poutine défait la politique stalinienne et laisse cours à l'irrédentisme russe.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2015

    À M. Déry,
    Pas du tout. Le Haut-Canada et le Bas-Canada contenaient deux groupes bien distincts ; ce qui n'avait rien à voir avec les Criméens et les Russes qui partageaient une histoire, une langue et une culture communes avant la réunification.
    M. Poutine n'a pas annexé la Crimée. Ce sont les Criméens qui ont souhaités joindre la Russie, c'est pas la même chose.
    Je vous invite à visionner et écouter attentivement la vidéo ci-dessous pour vous en convaincre :
    « La Crimée pour les nuls »
    https://www.youtube.com/watch?v=GZjyxUgPQY0
    Bien à vous.
    Michel Lalonde

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2015

    L’Oncle Sam, peu importe celui, ou celle, qui occupe, ou occupera, la Maison blanche sera encore longtemps le plus important lobby favorisant les intérêts des grands commerçants partout sur la planète.
    Faux, ce lobby est apatride. Il est aussi dans la City de Londres.
    Il fut à Francfort sur le Main. L'Oncle Sam n'est qu'un vieux serviteur fatigué aspirant à se faire remplacer.
    Qui peut accuser Poutine d’impérialisme ?
    L’ "impérialisme", c'est la recherche de la domination sur les autres nations.
    L’intégration de la Crimée à l'Ukraine, c’était pour dominer cette dernière comme le Haut-Canada fut joint au Bas-Canada en 1840. Poutine sort les Russes de l'Ukraine, ce qui pousse le bloc ouest dans l'Europe.
    Dans quels pays Poutine se mêle pour annexer des territoires non-russes?