La jeunesse comme promesse du monde

À Éloise, Florence, Naomie, Léa et les autres

Tribune libre 21 mai 2012



« Le mentorat a pour but de développer chez le jeune la sécurité intérieure, la clarté et la maturité. Il cherche à stimuler du génie qui l’habite afin qu’il puisse faire ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire partager ses dons avec la communauté », Malidoma Patrice Somé
Depuis si longtemps que les médias nous martèlent leurs nouvelles catastrophiques, nous passent en boucle les horreurs de la guerre comme exploits dignes des films d’Hollywood, qu’ils nous balancent la violence comme des banalités, qu’ils encensent les uns, diabolisent les autres. Depuis si longtemps que les discours politiques nous haranguent avec leurs histoires à dormir debout : la rentabilité, la performance, le travail, la croissance économique, la richesse collective. Depuis si longtemps que les politiciens nous font passer des vessies pour des lanternes, nous étourdissent avec leurs promesses électorales déguisées en déficits, en plans d’austérité. Depuis si longtemps que chaque jour il y a de quoi se révolter pour arrêter le massacre des civils ici, des ressources de la terre là, pour cesser ces injustices criantes et si grossières qu’il nous faut être endormis pour ne rien voir.
Et personne qui n’ose braver ces pouvoirs avec l’obstination de ceux qui n’ont rien à perdre mais sont certains de leurs revendications, pas seulement de la leur, mais de quelque chose qui englobe le collectif ?
Depuis si longtemps que chaque être humain pleure en silence devant les malheurs qui lui sont servis comme relevant de la fatalité, alors qu’en son for intérieur il doute de cette fatalité, qu’il aspire au bonheur, mais n’ose rien remettre en question parce que le pouvoir est là au-dessus de lui, plus fort que lui.
Et personne qui n’ose braver l’autorité pour crier à l’unisson avec des milliers d’autres que c’est assez, en gardant la tête haute, en sachant que le bonheur, la justice, la transparence et le sens du bien commun sont au dessus de tous les pouvoirs ?
Si ! Il y a tous ces jeunes, dont les visionnaires de la contre-culture nous ont prédit depuis quelques décennies déjà qu’ils allaient un jour arriver. Qu’ils allaient trouver des solutions pour enrayer la pollution, la surconsommation, en finir avec les guerres, pour installer de vraies relations diplomatiques entre les pays, transformer les anciennes idéologies, cesser les pillages de la terre. Qu’ils allaient en un mot bâtir un monde meilleur où l’argent ne sera plus le centre des vies, le dieu de l’humanité, le trophée des pouvoirs.
Et l’on dirait que le moment où ces jeunes adultes vont remplacer les vieilles choses par de vivifiantes inspirations pointe à l’horizon, pour ne pas dire est arrivé. Bien sûr, il y a eu le printemps arabe qui nous avait questionnés. Mais depuis quelques semaines, tous nos sens sont en alerte, ici au Québec. Et la cerise sur le gâteau, c’est la lettre publique d’Éloise Choquette, étudiante en architecture. Et puis, celle de Léa, Flo et Noémie.
Et bien autant le dire, j’en ai pleuré. Non pas de tristesse. Mais de joie, de bonheur, d’espérance, et une immense tendresse pour tous nos jeunes m’a envahie. J’ai déjà écrit « la jeunesse est la promesse du monde », et je suis fière de l’écrire à nouveau ici.
Lisez ces lettres publiques, s’il vous plaît :

Conflit étudiant - Des p’tits cons ou une fière jeunesse?
Cher papa


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