La «gang à Claudette» devrait-elle être imposée doublement?

Négociation 2010


J'ai lu mon ami Fabien Major. Son billet du mercredi 9 décembre s'intitulait «la pelle à Claudette!...». Hier, c'était Picher dans La Presse qui intitulait le sien «La planète Front commun». J'ai relu toutes les réactions au billet de Fabien. Personne n'arrive à expliquer pourquoi les salariées de l'État devraient être ponctionnées deux fois: une fois comme citoyennes - payeurs de taxes et une fois comme citoyennes - salariées de l'État?
Oui, le régime Charest va renouer avec les déficits. Oui, le Québec a une dette importante. Oui, il faut prendre des mesures, etc. etc. etc. Ces problèmes appartiennent aux payeurs d'impôts et de taxes que sont les Québécois et les Québécoises. Les salariées de l'État en sont. À ce titre-là elles paieront comme tout le monde. Pourquoi devraient-elles ensuite payer comme salariées de l'État? Il n'y a pas de raison.
J'aurai certainement l'occasion un jour de parler des finances publiques. Pour l'heure, je veux revenir brièvement sur les demandes du Front commun. J'avoue les avoir trouvées modestes. Stratégiquement bien positionnées pour engager une négociation rapide et raisonnable. Faut-il rappeler que, la dernière fois, le secteur public a été passé à la moulinette. Bing, bang, pas de négos et un décret. Il y aurait eu du goût pour une revanche que je n'aurais pas été surpris. Ce n'est point le cas.
Deuxièmement, les conditions globales et salariales du secteur public sont parmi les plus basses au Québec en regard des secteurs comparables du privé et plus basses au Canada en regard des secteurs comparables du public et du privé. La normale voudrait qu'il y ait un équilibre. La demande syndicale ne le vise même pas.
Bref, si l'on veut bien regarder le dossier pour ce qu'il est, un dossier de négociation, et le traiter avec équité, on ne peut pas exiger que les salariés de l'État, dont les conditions sont déjà inférieures, règlent aussi et en même temps la difficulté qui appartient à tout le Québec.
Pour sortir des impasses, la sagesse impose que l'on sache d'abord distinguer les questions, les analyser au mérite et proposer des solutions appropriées.


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