La Francophonie est bien vivante

XIIe Sommet de la Francophonie - Québec du 17 au 19 octobre 2008

Alain Joyandet, Secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes de la République française -
Au fait, «la Francophonie, combien de divisions?» ai-je entendu un jour. Dans son acception politique, institutionnelle, la Francophonie rassemble 53 pays, répartis sur les cinq continents, et concerne 800 millions de personnes. Celles-ci ont en commun une langue, le français, une aspiration, la démocratie, une méthode, la solidarité.
Pour ce XIIe Sommet de la communauté ayant le français en partage, quatre thèmes ont été retenus: Paix, démocratie et État de droit; Langue française; Gouvernance économique; Environnement. Ces thèmes que discuteront les francophones du monde entier à Québec durant deux jours sont au coeur du quotidien et du vécu de millions de personnes, comme le démontre chaque jour l'actualité.
La langue française, ciment de cette solidarité Nord-Sud, occupe, bien sûr, une place de choix dans ces débats. La France, avec ses partenaires, au premier chef l'Organisation internationale de la Francophonie, est mobilisée. Elle est convaincue que, pour être efficace, il faut adopter de nouveaux instruments: de nouvelles technologies, la mobilisation des jeunes et des volontaires, la mobilité étudiante, la formation à distance des enseignants, l'extension de la diffusion de TV5 Monde, la création d'un portail francophone; bref, pour que la Francophonie se développe, il nous faut faire feu de tout bois!
Une force
La Francophonie doit également aider ses membres à mieux se repérer, à mieux se situer dans un monde complexe et instable. Elle doit être active, j'aurais envie de dire agissante, mais aussi solidaire: ferme sur l'application des principes démocratiques définis à Bamako, généreuse avec ses membres en difficulté.
«La Francophonie est une force de propositions face aux défis mondiaux», affirmait le président français Nicolas Sarkozy dans un discours le 20 mars dernier, tenu à l'occasion de la journée internationale. Ce Sommet doit être l'occasion de le prouver.
La crise financière actuelle nous contraint à sortir de l'incantation pour prendre position. La Francophonie doit être partie prenante de ce «grand jeu» où les règles sont à redéfinir. La Francophonie devra témoigner de sa détermination à contribuer à la solidité et à la stabilité du système bancaire et financier international. Elle devra s'engager sans états d'âme dans la réforme des institutions que chacun appelle de ses voeux.
Solidarité nécessaire
La francophonie solidaire pourrait être le nouvel horizon que nous nous fixerions collectivement vis-à-vis des pays les plus fragiles de l'espace francophone, qui sont frappés simultanément par la hausse des prix de l'énergie, l'augmentation vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité, et demain peut-être par une récession mondiale. Pour les pays en développement, dont une majorité de la population active vit encore de et par l'agriculture, les enjeux sont énormes.
Comme nous l'avions fait le 3 juin dernier à Rome, lors de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire, nous rappellerons, à Québec, la nécessité de mettre en oeuvre un partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture.
Ambitieuse France
Enfin, le monde francophone doit s'engager fermement dans la bataille, encore indécise, pour préserver et sauver notre planète. La question du changement climatique doit être au coeur de nos débats. Avec la même détermination, la même capacité aussi à emporter l'adhésion qui a été celle de la Francophonie lors des négociations sur la diversité culturelle. Les engagements pris à Québec peuvent faire de ce Sommet un événement majeur.
Enfin, en juillet dernier, la France a intégré, pour la première fois de son histoire, une référence à la Francophonie dans sa Constitution. Aujourd'hui, elle met à disposition de la Francophonie institutionnelle une Maison de la Francophonie en plein coeur de Paris, près de la tour Eiffel. À celles et ceux qui douteraient encore de notre engagement francophone, je le dis avec force: la France est un État francophone ambitieux, et la diplomatie française du XXIe siècle sera francophone et solidaire. Vive la Francophonie!



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