La folie de la C Series

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Le panier percé : encore et encore


Avec le nouvel ajout de 385 millions de dollars, on est rendu à 2,28 milliards de dollars d’argent public dans l’aventure de la C Series (devenue l’A220), soit 1,8 milliard $ de la part du gouvernement du Québec et 472 millions $ du gouvernement fédéral. 


C’est donc dire que chacun des 2500 emplois que l’on souhaite maintenir à l’usine de production de Mirabel bénéficie jusqu’à maintenant d’une aide gouvernementale de 912 000 $ par travailleur, dont 723 200 $ de la part du Québec et 188 880 $ d’Ottawa.  


Un autre « petit effort » de la part de Québec (ce qui n’est aucunement exclu) et on fracassera le 1 million $ de « subvention » par emploi maintenu.  


NON, MAIS SÉRIEUSEMENT... 


Qu’aurait-on perdu de plus avec l’aventure de la C Series (devenue l’A220) si le gouvernement de François Legault avait refusé d’injecter les 300 M$ US (385 M$ CA) que lui demandait la multinationale Airbus pour accélérer la cadence de la production de l’avion à l’usine de Mirabel ?  


Alors, quoi, le gouvernement du Québec aurait vu sa quote-part de 25 % dans la Société en commandite Airbus Canada subir une dilution. Pis après ?  


Se faire diluer quand ta quote-part de 25 % ne vaut rien, on s’entend que tu ne perds pas grand-chose. Non ?  


Il est important de rappeler ici que le gouvernement Legault, pas plus tard que l’an dernier, avait déjà dévalué à quasi 0 $ la valeur de l’investissement de 1,3 milliard $ que le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard avait effectué dans la Société en commandite de la C Series mise sur pied par Bombardier en 2015, et rachetée par la suite pour une bouchée de pain symbolique (1 $) par Airbus. 






AIRBUS LA GAGNANTE 


Dans le fabuleux dossier de la C Series, pas de doute que la multinationale Airbus va à long terme s’en tirer avec profits. Se faire servir sur un plateau d’argent un avion ultramoderne que Bombardier a développé en flambant 8 milliards de dollars, convenons que c’est tout un cadeau ! Et que tes chances de le rentabiliser sont énormes.  


Croyez-vous qu’Airbus aurait renoncé à investir dans l’augmentation de la cadence de production de l’A220 à « son » usine de Mirabel si le gouvernement Legault avait refusé d’injecter les 300 millions de dollars américains (385 millions $ CA) qu’elle lui quémandait ?  


Voyons donc ! 


Dans l’aéronautique, Airbus est numéro 1 en Europe et le numéro 2 mondial. La capitalisation boursière d’Airbus s’élève à 126 milliards de dollars canadiens. Son chiffre d’affaires en 2022 devrait atteindre les 87 milliards de dollars canadiens et son bénéfice net autour de 8 milliards $ CA. 


On s’entend qu’Airbus a les moyens financiers de ses ambitions et c’est pourquoi elle vient d’investir 900 millions de dollars américains (plus de 1,1 milliard de dollars canadiens) dans l’A220.  


GROS CARNET DE COMMANDES


D’ailleurs, pour nous montrer que l’A220 a de l’avenir, le grand patron d’Airbus Guillaume Faury a révélé que l’A220 avait un solide carnet de commandes avec près de 500 avions à livrer au cours des prochaines années.  


« Nous croyons fermement à l’avenir de l’A220, dit-il, un avion des plus avancés technologiquement, qui est déjà reconnu par nos clients pour sa performance et son empreinte carbone réduite. »  


Pour justifier l’injection supplémentaire de 385 millions de dollars de Québec dans la Société en commandite avion A220 d’Airbus, le ministre Pierre Fitzgibbon tente aujourd’hui de nous convaincre que cet investissement nous procurera « de meilleures chances de récupérer notre investissement initial, incluant le montant de 1 milliard de dollars américains » investi sous l’ancien gouvernement Couillard. 


Parole, parole... toujours est-il que Québec a maintenant jusqu’au 1er janvier 2030 pour voir le « rêve » de Pierre Fitzgibbon se réaliser.  











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