La filière chinoise de M. Couillard

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Des questions pointues demeurées sans réponse





Le premier ministre est en apparence de conflit d’intérêt. Il a siégé sur le CA de Canadian Royalties jusqu’en 2009. Cette compagnie, qui est officiellement devenue le 13 janvier 2010 une filiale d’une entreprise chinoise, Jilin Nickel. Or, Canadian Royal connaît toutes sortes de problèmes financiers et la compagnie ne parvient plus à honorer ses dettes. La compagnie vient de recevoir une aide de 100 millions de dollars du gouvernement du Québec.


M. Couillard affirme qu’il n’aurait passé que quelques minutes avec les dirigeants actuels de la mine et que le prêt de 100 millions a été monté par Investissement Québec.  Personnellement, je veux bien le croire. Je ne veux pas non plus jeter la pierre au premier ministre.


Une situation inconfortable


Mais sa situation est particulièrement inconfortable. Certes une entreprise ne doit pas être pénalisée parce qu’un ministre ou un premier ministre y a travaillé. L’aide accordée à l’entreprise était peut-être judicieuse. Cependant une entreprise ne doit pas non plus recevoir de faveurs parce qu’un ministre ou un premier ministre y a travaillé.


C’est  la raison pour laquelle le premier ministre devrait être d’une transparence exemplaire dans ce dossier. Pour bien montrer qu’aucune influence indue n’a été exercée. Pour bien montrer que les actions du gouvernement sont dans le meilleur intérêt des Québécois.


Manque de transparence


Or, il n’y a pas encore de transparence exemplaire dans ce dossier.


La première question qui n’a pas obtenue de réponse est très simple : pourquoi le gouvernement du Québec est-il le seul bailleur de fonds à cette entreprise privée ?


Les autres questions s’enchaînent à sa suite.



  1. Des centaines de millions de dollars ont déjà été investis par la compagnie chinoise. Pourquoi  a-t-elle stoppé ses investissements ?

  2.  Pourquoi le gouvernement chinois, qui investit chaque année des centaines de milliards de dollars, refuse-t-il de continuer à prêter de l’argent ? Pourquoi  accepte-t-il une telle perte ?

  3. Qu’est-ce que le gouvernement du Québec a obtenu en échange de ce sauvetage ?


Des hypothèses rassurantes...


À  chacune de ces questions, il est possible de trouver des réponses logiques et satisfaisantes. Par-exemple, la campagne de lutte à la corruption rend très frileux les investisseurs chinois. Le gouvernement chinois, en achetant la mine à travers Jilin Nikel, voulait peut-être éviter que le gisement profite à un autre pays. Le gouvernement du Québec, en sauvant cette mine chinoise a possiblement obtenu des avantages ailleurs...


... Et d’autres apeurantes


Mais le problème est que d’autres séries de réponses sont possibles. Par-exemple que les dirigeants chinois de la mine étaient corrompus. Que le gouvernement chinois juge que la mine n’est pas rentable. Que le gouvernement du Québec a allongé 100 millions de dollars sans aucun gain significatif.


Cette seconde série d’hypothèses est beaucoup moins favorable que la première. Au point où si certaines se révélaient fondées, elles pourraient provoquer la démission du premier ministre ou d’autres haut-dirigeants.


La solution


Je ne souhaite pas que cela se produise. Je souhaite seulement que toute la lumière soit faite sur ce prêt de 100 millions de dollars. Pour le bien de tout le monde. L’indignation du premier ministre ne peut pas suffire à faire taire les soupçons.


Toutes les clauses de l’entente entre la minière et le gouvernement du Québec  doivent être rendues publiques.


Toutes les études que possède le gouvernement sur la rentabilité de la mine doivent être rendues publiques.


Tous les avantages monétaires que M. Couillard a obtenus de la vente de la mine doivent être rendus publics.


Sinon, les soupçons continueront à peser sur M. Couillard. 





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