Fiscalité - Abolition de la taxe santé

La créativité a bien meilleur goût

On ne corrige pas une injustice en en commettant une autre

Chronique de Richard Le Hir

C’est malheureux, mais il faut bien le reconnaître, le nouveau gouvernement de Pauline Marois est parti du mauvais pied en proposant de financer l’abolition de la taxe santé de 200 $ par une augmentation de l’impôt des « mieux nantis » qui aurait un effet rétroactif pour la majeure partie de l’année en cours.
Comme les sommes en jeu pour les personnes visées ne sont pas négligeables et que le caractère rétroactif de la mesure proposée se trouverait à les pénaliser doublement dans la mesure où ils auraient à débourser des sommes importantes sans avoir eu l’occasion de s’y préparer, les adversaires du PQ ont eu beau jeu d’en dénoncer l’iniquité. Et les chances sont bonnes que le gouvernement en souffre lourdement s’il persiste dans cette voie.
Il doit donc battre rapidement en retraite en proposant de financer l’abolition de la taxe santé autrement.
Il faut d’abord comprendre que la taxe santé était une mauvaise mesure, car elle faisait supporter le fardeau du financement de la santé des 8 millions de Québécois uniquement sur le dos de ceux qui paient de l’impôt sur leurs revenus. Or le nombre de contribuables au Québec s’élève à un peu plus de 6 millions, et environ 40 % d’entre eux ne sont pas imposables. C’est donc dire que cette taxe était déjà particulièrement injuste.
Or on ne corrige pas une injustice en en commettant une autre.
Aux prises avec des problèmes importants de financement des services à la collectivité, le gouvernement a le devoir de se montrer juste. Et comme de surcroît il est minoritaire, il n’a pas d’autre choix que de se montrer créatif s’il ne veut pas être renversé rapidement et compromettre en plus ses chances de réélection.
De plus, idéalement, la fiscalité doit avoir un rôle pédagogique.
Voici donc comment je m’y prendrais si j’étais ministre des Finances.
Pour se financer, le gouvernement du Québec dispose des sources suivantes de revenus : l’impôt sur le revenu des particuliers, l’impôt sur le revenu des entreprises, la taxe de vente, et les droits et redevances.
En ce qui concerne l’impôt sur les particuliers et les entreprises, nous sommes rendus pas mal loin. Le grand défi pour le gouvernement consiste maintenant à récupérer l’argent noir qui lui échappe, et avec la commission Charbonneau et les diverses enquêtes criminelles en cours, nous commençons à comprendre que ces sommes vont chercher dans les milliards.
Le fardeau fiscal est d’autant mieux accepté que les contribuables ont confiance dans son caractère équitable. À l’heure actuelle, les contribuables ont des doutes, et ils sont justifiés. Le gouvernement a donc un très important travail à faire pour rebâtir cette confiance.
Dans l’immédiat, c’est du côté de la taxe de vente qu’il risque de trouver le plus rapidement des nouvelles sources de revenus, non pas en haussant de nouveau son taux qui vient tout juste d’être porté à 9,5 %, mais en imposant certains produits de grande consommation qui ont un lien avec la santé.
Ainsi, l’écart entre la taxe sur les cigarettes en Ontario et au Québec atteint maintenant 2 $ la cartouche. Le Québec peut donc hausser la taxe sur les cigarettes sans déclencher de réactions indignées, vu le lien entre la consommation de tabac et les coûts de santé.
Les taxes sur les boissons alcooliques sont déjà très élevées, et de nouvelles hausses ne rapporteraient pas grand-chose à l’État qui se trouve de plus à détenir le monopole sur leur importation et leur vente. En haussant les taxes, la SAQ se verrait contrainte à des promotions plus fréquentes pour maintenir ses volumes, ses revenus, et la redevance qu’elle verse à l’État. Le gain de revenus d’un côté serait effacé de l’autre.
Il existe par contre un gisement fiscal totalement sous-exploité du côté des boissons gazeuses dont les conséquences néfastes sur la santé sont bien connues, que ce soit au niveau de l’obésité, du diabète ou de la malnutrition.
En effet, les Québécois, comme tous les Nord-américains, les Québécois sont de gros consommateurs de boissons gazeuses, en moyenne 120 litres par année, selon des statistiques qui datent de quelques années, mais qui demeurent sûrement très révélatrices de la situation réelle, à quelques variations mineures près http://www.cqpp.qc.ca/fr/dossiers/boissons-sucrees/statistique-de-consommation.
Avec une population de 8 millions d’habitants, cela nous donne une consommation totale de 960 000 000 de litres. En imposant une « surtaxe santé » de 0,50 $ le litre sur les boissons gazeuses, le gouvernement pourrait donc aller chercher, sans susciter l’indignation de qui que ce soit, 480 millions $ de nouveaux revenus. Qui plus est, il y aurait moyen de moduler le taux selon que la boisson est achetée à l’épicerie ou consommée au restaurant ou au cinéma, par exemple, ce qui pourrait même permettre de générer des revenus plus élevés.
Et comme un bienfait n’arrive jamais seul, le cas des boissons gazeuses me permet d’attirer de nouveau votre attention sur une autre possibilité, aux effets tout aussi pédagogiques, l’imposition de redevances sur l’eau.
En effet, on trop tendance à l’oublier, l’eau, notre « or bleu » comme d’autres ont de l’« or noir », est notre principale richesse naturelle et ne reçoit pas toute l’attention qu’elle mérite. Il ne s’agit pas de taxer l’eau à des fins de consommation personnelle encore que cela permettrait de corriger des abus dans certains cas, mais de percevoir une juste redevance sur l’eau utilisée à des fins industrielles ou commerciales. Comme c’est un sujet que j’ai déjà abordé dans un article qui date déjà de plus de deux ans, je vous y réfère http://www.vigile.net/Un-carcan-et-des-oeilleres-qui.
Et si le gouvernement est à la recherche d’autres gisements de recettes fiscales ou d’économies budgétaires qui pourraient être exploités sans provoquer l’ire de qui que ce soit, qu’il jette donc un coup d’oeil du côté des loteries et jeux, comme je l’ai déjà suggéré dans un texte intitulé « L’autre façon de procéder, en toute équité » http://www.vigile.net/L-autre-facon-de-proceder-en-toute, dans lequel j’aborde toute la problématique de la fiscalité en fournissant quelques repères historiques.
J’en reprends ici la conclusion qui demeure brûlante d’actualité :
« J’ai aussi évoqué dans un texte précédent ou un commentaire sur le texte de quelqu’un d’autre la possibilité de taxer l’eau utilisée à des fins de nettoyage, de trempage ou d’embouteillage. En effet, il n’y a pas de raison que les pétrolières se fassent de l’argent sur notre dos avec notre eau. Il y a quelques années, un lavage d’auto était gratuit avec un plein d’essence.
Aujourd’hui, il peut vous en coûter jusqu’à 10 $ pour le même lavage. Il y a quelqu’un, quelque part, qui s’en fout plein les poches, et ce n’est pas vous et moi. Et puis, pourquoi laisserait-on les embouteilleurs d’eau et de boissons gazeuses, McDonald ou les cinémas Guzzo et autres de ce monde faire la passe avec notre eau? Vivement une redevance raisonnable sur l’eau, ça presse.
En manifestant un peu de créativité, il y a encore plein de choses sur le plan des recettes que l’on pourrait faire pour que l’État ait les moyens de nos besoins.
Mais il y a aussi les dépenses. Au cours des derniers mois, un certain nombre de faits ont été portés à la connaissance de l’opinion publique sur l’abus que font certaines personnes des avantages de notre système.
Soucieux de ne pas prêter flanc à la critique et surtout de ne pas aliéner la clientèle sur laquelle il compte pour se faire réélire, le gouvernement n’a guère parlé des abus de l’assurance-maladie ou du bien-être social par des pseudoimmigrants qui ne sont là que pour profiter des largesses aveugles du système.
Il est temps que le vérificateur général procède à un examen en profondeur des réclamations que nous payons les yeux fermés, comme si elles étaient toutes légitimes. En fouillant tout ça comme il faut, on pourrait encore trouver à récupérer entre trois quarts de milliards et un milliard et demi de dollars.
J’ai aussi évoqué plus haut la nécessité de revoir certaines dépenses de programme. Il y a des tas de dépenses que nous faisons dans le cadre de ces programmes qui n’ont absolument rien à voir avec les finalités recherchées. C’est là qu’il est le gras. Pas dans les programmes eux-mêmes, mais dans les dépenses inutiles que l’on effectue sous le couvert de ces programmes.
Le prochain “Lucide” qui vous dit que le Québec est dans de sales draps, envoyez-le donc paître. La vérité, c’est qu’on cherche à nous faire croire que nous sommes dans la misère, des fois que… Cependant, il n’existe aucun doute que nous sommes mal gérés. »


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23 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 octobre 2012

    Dutrizac
    Titre : Hausse de taxe injustifiée? Est-ce que les citoyens peuvent faire un recours collectif contre la ville de Montréal?
    Détails : Jean St-Onge,avocat et président au Barreau sur les recours collectifs.
    Intervenants : Benoît Dutrizac
    http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=148024

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2012

    M. Le Hir, voici ce que j'écrivais le 25 Septembre :
    Oui, le pouvoir exécutif est intéressant. Cela ne sera pas
    suffisant.
    Après des négociations franches et directes (de façades !) avec l’opposition, M. Marceau devrait déposer un budget sans compromis quant aux hausses d’impôts pour ceux gagnant plus de $130 000 . Le vrai visage de la CAQ apparaitra aux yeux des québecois : ils voteront contre le budget...et cela entrainera une nouvelle élection. Les libéraux seront
    désorganisés. La CAQ racle déjà les fonds de tiroir.
    Mme Marois, Mme David et M. Aussant devraient entamer des pourparlers secrets immédiatement. Les résultats par circonscription sont connus et cela devrait faciliter les
    tractations. Québec solidaires aurait le champ libre dans
    disons...5 circonscriptions et M. Aussant dans 2. Le PQ
    aurait le champ libre dans le reste des circonscriptions.
    M. Le Hir, je vous verrai bien comme négociateur-conciliateur...discret et efficace !
    Enfin, une gauche progressiste,verte et souverainiste contre une droite corrompue, fédéraliste, individualiste....
    FIN DE CITATION
    Je réitère....et affirme qu'il s'agit de la meilleur option...dans les circonstances actuelles.
    Bien sur, en attendant, le conseil des ministres pourrait décréter des milliers de décisions relevant du pouvoir exécutif .
    Ultimement, Mme Marois devra déposer un budget. LA DAME
    DE BÉTON ne doit ,sous aucune circonstance, tenter de faire
    plaisirs aux Caquistes.
    En identifiant les points précis du budget de l'état devant subir des coupures, elle se mettrait a dos des dizaines de groupes de pression, des secteurs précis de l'économie, des couches précises de payeurs de taxes. Ce genre d'opération DEVRA se faire en début de mandat MAJORITAIRE.
    Les hauts salariés ont bénéficié, de la part les libéraux, de baisses d’impôt ...parfois rétroactives ! Laissons
    aux libéraux (ou caquistes) l'odieux du déclenchement d'une nouvelle élection. La DROITE révélera alors son vrai visage.
    LA DAME DE BÉTON doit, évidemment, laisser passer 2 ou 3 mois avant le dépot du budget. Les hausses d’impôt pourront s'appliquer a partir du 1er Janvier 2013. Les révélations de la commission Charbonneau joueront en faveur du PQ et la commission aura le même effet sur le PLQ....que la commission Gomery sur le PLC !
    Claude Dion

  • @ Richard Le Hir Répondre

    1 octobre 2012

    M. Archambault,
    Trop pressé d'avoir raison, vous n'avez pas remarqué que ma critique de la démarche du nouveau ministre des Finances portait davantage sur la stratégie que sur le fond.
    Lorsqu'on est en position de gouvernement minoritaire, on doit chercher avant tout à obtenir le résultat souhaité. Mon texte explique aux lecteurs de Vigile comment il pourrait s'y prendre pour aller chercher les sommes dont il a besoin pour être en mesure de tenir la promesse du PQ sans défoncer le budget et sans risquer que le gouvernement soit défait à la première occasion.
    Pour ce qui est de rétablir la justice fiscale, je vous soumets respectueusement que ce n'est pas le moment.
    Une réforme fiscale de l'ampleur de celle qui est nécessaire ne peut être entreprise que par un gouvernement majoritaire en tout début de mandat, en commençant par un long exercice pédagogique de sensibilisation aux enjeux.
    Et arrêtez de vous crisper sur la question de la rétroactivité, vous faites fausse route. Il existe une longue jurisprudence internationale qui va dans le sens contraire de ce que vous pensez. Devant celle-ci, votre opinion ne pèse pas lourd, et celle du ministre non plus.
    Comme je l'ai mentionné dans un commentaire plus haut, pourquoi donner une poignée à nos adversaires ? On n'a pas besoin de ça. On a besoin d'un gouvernement qui se prépare à aller se chercher la majorité dont il a besoin pour se faire réélire et faire l'indépendance.
    Le reste, c'est de la foutaise !

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2012

    M. Le Hir, vous écrivez qu’il nous faut… « battre rapidement en retraite. Sans même livrer combat… C’est tout sauf fertile, ni comme attitude, ni comme résultat.
    Du reste, ce que vous invoquez est tout sauf convainquant.
    « une augmentation de l’impôt des ‹ mieux nantis › qui aurait un effet rétroactif pour la majeure partie de l’année en cours. »
    Cette affirmation n’est pas conforme aux faits.
    L’année en cour ne sera en aucun cas affectée par cette augmentation d’impôt pour l’année en cours. Pourquoi? Parce que l’impôt en question n’est exigible que le 30 avril 2013 prochain. Ainsi, les contribuables n’auront d’impact trébuchant et sonnant que dans 7 mois. Le contribuable nanti déclarant après déductions un revenu imposable de 150 000 $ a amplement le temps de se préparer à absorber un manque à gagner de 1,64 $/jour.
    Vous ajoutez : « les sommes en jeu pour les personnes visées ne sont pas négligeables ».
    Il se trouve au contraire quelles le sont, négligeables… Toutes choses égales par ailleurs, c’est trop fois plus que le 0.50 $/jour exigé des étudiant,es sans revenus, 7 mois avant la session d’automne, alors que 150 000 $ représente 5 fois plus que le 30 000 $ de revenu moyen des Québécois,es.
    Si vous battez en retraite sur la base d’un abus de langage qui tient l’année en cour pour une année antérieure, comment pouvons-nous nous tenir debout et faire face à n’importe quelle autre attaque, d’autant quand elle tiennent à faire passer une année en cours pour une année antérieure, ce qui s’en prend à la logique même de notre langue.
    Comme je le propose en commentaire au titre de Robert Barberis-Gervais, il faut plutôt faire face et défendre l’idée qu’une année en cours et tout sauf antérieure.
    Avons-nous perdu la bataille de la rétroactivité?
    Soyons créatif OUI…
    L’artiste que je suis ne peut qu’abonder…
    Mais soyons-le pour rester debout, non pas pour se mettre à genoux.
    OUI, toute cette affaire relève du cafouillage.
    L’annonce a été mal faite, sauf que… ce mal a produit un grand bien. La droite affairiste s’est montrée telle qu’elle est, elle s’est exposée, dans tout son odieuse splendeur usurière, comme je l’expose au titre suivant.
    [L’apparente bourde fiscale péquiste->https://www.facebook.com/notes/luc-archambault/lapparente-bourde-fiscale-p%C3%A9quiste/10151011883432434]

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2012

    Message à Jacques Noël
    On va toujours pas se mettre à prendre un coup pour faire plaisir au petit Marceau.
    À ce compte-là, dans le cadre de la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite souverainiste, Alexandre Cloutier pourrait demander à Harper de légaliser la marijuana en enlevant du même coup ce marché fort lucratif à la mafia.
    Le prochain slogan du Québec pourrait être : Au Québec, on plane!
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2012

    On sait à quel point l'alcool est cher au Québec. Or, la SAQ ne fait que 962 millions de profits
    http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2012/201208/10/01-4564171-saq-profits-doubles-marche-captif.php
    Seulement 72 millions de plus que la LDB (la SAQ de Colombie-Britannique), dans une province deux fois plus populeuse.
    http://www.grainews.ca/news/b-c-drops-plans-to-privatize-liquor-distribution/1001730712/
    "Last year alone the LDB contributed $890 million to help pay for public services such as health, education, highways and seniors care," the union said.
    Est-ce qu'il y aurait des gains d'efficacité à faire à la SAQ? Chez Hydro?

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Message à Francis Dery
    Non, pas une puce sous la peau. Une simple carte de débit obligatoire pour tous reliée à un compte bancaire.
    Me semble que c'est pas difficile à comprendre.
    De toute façon la monnaie électronique va finir par s'imposer partout. Dans quelques années, avec le développement des systèmes informatisés de plus en plus puissants, la monnaie de papier et le numéraire seront choses du passé.
    Pierre Cloutier

  • @ Richard Le Hir Répondre

    30 septembre 2012

    Certains lecteurs ne semblent pas avoir bien compris dans quel esprit ce texte est soumis. Voici donc quelques précisions :
    1. Le ne suis pas contre le principe de taxer les mieux nantis, je pense tout simplement que ce n'est pas une bonne solution dans le contexte d'un gouvernement minoritaire.
    2. Le principe de la législation rétroactive est condamné par la jurisprudence de tous les pays civilisés. Pourquoi donner une telle poignée à nos adversaires, et à fortiori dans un contexte de gouvernement minoritaire ?
    3. S'il est important de ramener de la justice dans notre système fiscal, il faut savoir choisir son moment pour le faire, et, encore une fois, un gouvernement minoritaire est mal placé se lancer dans un tel exercice. Sa vulnérabilité ne l'assure pas de disposer du temps nécessaire.
    4. Ce qu'il est important pour le gouvernement de faire dans ce cas-ci, c'est de parer au plus pressé et d'aller chercher en vitesse l'argent pour financer l'abolition de la taxe santé sans risquer de se faire renverser à la première occasion. Mes propositions visent uniquement à faire cela.
    Richard Le Hir

  • Marcel Haché Répondre

    30 septembre 2012

    M. Le Hir.
    Vous fournissez gratuitement un plan B à un gouvernement minoritaire, qui pourrait facilement être un plan A si le gouvernement était majoritaire. L’actuel plan A n’a pas encore échoué. La promesse d’abolir la taxe santé était une astucieuse promesse politique. Le P.Q. était en campagne électorale…Il l’est encore…avec plan A et B maintenant.
    Les premières semaines de son mandat seront turbulentes et déterminantes pour le gouvernement. Elles déterminent présentement si ce gouvernement a la drive qu’il faut, ou c’est l’opposition qui mènera le gouvernement, et qui Nous mènera tous.
    Seule la realpolitik compte : le gouvernement est minoritaire, parce que l’opposition est divisée…L’engagement sur l’abolition des 200$ trouve son consensus alors que l’opposition à la rétroactivité est divisée et, conséquemment aussi, bien plus fragile. Au fil du temps, le tam-tam des Chambres de Commerce pourrait avoir l’effet contraire de celui escompté auprès de l’opinion public. Au gouvernement Marois de bien évaluer le millage que pourra faire l’opposition sur la rétroactivité. Le risque encouru de céder, de mettre alors ses doigts si rapidement dans un sale engrenage, est peut-être plus grand que celui de faire face…Pauline Marois n’a pas à être toujours et en tous temps la dame de béton, inflexible, sa résilience tient d’abord à une intelligence éminemment pragmatique…

  • Raymond Poulin Répondre

    30 septembre 2012

    Pour la première fois, je ne vous suis pas. Leprocédé du gouvernement pour annuler la surtaxe de 200$ au détriment des revenus élevés n’est peut-être pas très élégant, mais il faut noter que moins de 140,000 individus au Québec atteignent ou dépassent le revenu annuel imposable de135,000. Compte tenu des exemptions fiscales qu’eux seuls peuvent se permettre, la surimposition ne leur fera pas grand mal. Le procédé est inélégant? Compte tenu de ce que le travailleur moyen peut se permettre comme déductions fiscales, ma compassion rétrécit un peu... Il faut toujours, on dirait, faire attention aux mieux nantis mais pas aux autres. Vous croyez vraiment que les quelques autres millions de contribuables vont pleurer pour ces faux pauvres? C’est justement à force de passer leur temps à ménager ces derniers que les gouvernements deviennent méprisés... et méprisables.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Budget 2011-12
    Budget: 69.1G
    Impots sur le revenu des particuliers: 18.7G
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/budget/qc2011/les_faits_saillants/
    A noter que les sociétés ne paient que 3G! Six fois moins que les contribuables

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    A Larocque et Lapierre aujourd'hui, Jean Lapierre a questionné Raymond Bachand sur l'infiltration de la mafia dans la construction suite aux révélations de la Commission d'enquête Charbonneau. Raymond Bachand a sorti son baratin habituel comme quoi le parti libéral était allé de l'avant avec l'enquête marteau bla bla bla. M.Bachand savait qu'il n'avait rien à craindre probablement averti de la question auparavant, Jean Lapierre écoutait sans l'intérrompre tout souriant.
    Fin de l'histoire.

  • Francis Déry Répondre

    30 septembre 2012

    [1) Il y a un professeur d’économie américain qui pense que tout le système fiscal actuel est carrément à abolir et à remplacer par une seule taxe automatisée sur TOUTES les transactions économiques. Cela s’appelle la Automated Payment Tax (APT)

    Donc une surveillance de toutes les transactions, et interdiction du troc.
    Une puce implantée dans la paume de la main pour régler les échanges ?

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Je vous lis régulièrement avec plaisir.
    Cependant, je ne partage pas votre point de vue cette fois.
    Que pensez-vous de ce texte:
    > Taxer les riches? "Une bonne idée pour l'économie et la planète"
    http://www.lavie.fr/actualite/economie/taxer-les-riches-une-bonne-idee-pour-l-economie-et-la-planete-16-04-2012-26482_6.php
    Le dernier livre de Joseph Stiglitz,Le Prix de l'inégalité(été 2012) semble aller dans le sens du gouvernement Marois .
    Cordialement.
    Jean Lépine_Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    @Jacques Noel...
    "Les recettes perçues par Revenu Québec comprennent les recettes fiscales et les recettes extrabudgétaires. Voici ce que cela signifie.", etc.
    Les impôts au Québec....20 milliards...je voudrais bien...en Alberta peut-être....
    'L'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés représente 62,1 % de l'ensemble des recettes fiscales du Québec. Les taxes à la consommation correspondent à 37,8 %, sans compter la TPS. Le pourcentage restant provient des sommes perçues pour les droits et les permis.
    Les recettes extrabudgétaires, quant à elles, comprennent les sommes perçues pour le compte d'autres ministères et organismes ou pour le gouvernement du Canada. Les recettes perçues pour l'Agence du revenu du Canada (dans le contexte de l'administration de la TPS), la Régie des rentes du Québec et le Fonds des services de santé représentent 89,3 % des recettes extrabudgétaires'
    Pourquoi pas faire réellement des économies, c'est idiot, j'avais oublié...
    1 milliard de moins, cette année pour les subventions aux entreprises, pour commencer.
    Arrêt des projets de développement de Hydro on a trop d'électricité, on arrive pas à la vendre, même chose pour les ventilateurs de la Gaspésie (éolien).
    Diminution des cotisations maximales au REER.
    Changement de la rémunération des médecins (salaires en lieu et place de rémunération à l'acte - les médecins spécialistes, merci Docteur Barette, ont vu leur rémunération augmenter de 35 % les 4 dernières années).
    Arrêt des subventions aux clubs sportifs (ce sont des commerces ou de l'évasion fiscale légale) ou au évenements privés subventionnés (Grand Prix de Montréal, Grand Prix de Trois-Rivières, par exemple).
    Geler toutes les embauches dans la fonction publique pour les 3 prochaines années, pas de remplacement pour les départs à la retraite.
    Pas de déduction des frais de publicité ou de promotion pour des secteurs précis (industrie pharmaceutique, assurances, services financiers)
    Pour taxer un peu plus, les revenus,il faut garder de bonnes habitudes.
    Augmenter les taxes sur les voitures de luxe (au dessus de 40.000 $).
    Augmenter les taxes sur les avions privés.
    Même chose pour les bateaux (au dessus de 20.000 $).
    Taxer les gains en capitaux, revente de la résidence principale, si le gain en capital est de plus de 30 % les 5 dernières années.
    Péages sur les autoroutes ca coûte trop cher de maintenir le réseau, utilisateur=payeur, partout au Québec
    On doit en être a pas loin de 3 milliards


  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Je suis en partie d'accord avec vous, monsieur Le Hir, mais pas tout à fait...
    À partir de 130 000$ imposables, c'est 600$ d'impôt de plus par année, soit seulement 1,65$ par jour. On se souviendra des démagos qui disaient que l'augmentation des frais de scolarité n'était que de 0,50 cents de plus par jour pour des étudiants qui tirent le diable par la queue pour arriver...Utilisons le même procédé, car ça marche!

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Vive le Canada, deuxième paradis fiscal mondial selon KPMG.
    Et en dépit des cris d'orfraie des lobbys, le Québec n'est pas loin derrière.
    Voici qui complète et valide vos très judicieuses propositions.
    Nos amis Nicolas Marceau et Martine Ouellet ont encore beaucoup d'espace fiscal. Il faut y mettre un peu de vaseline.
    ‎www.kpmg.com/Ca/fr/WhatWeDo/Tax/Focus-on-Tax/Documents/Competitive-Alternatives-Focus-on-Tax-French.pdf

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Excellente idée que de taxer les boissons gazeuses, surtout qu'elles contiennent pour la plupart du sirop de mais
    http://www.protegez-vous.ca/sirop-de-mais.html

  • Yves Rancourt Répondre

    30 septembre 2012

    Monsieur Le Hir,
    Comme d'habitude, votre texte est très intéressant et contient d'excellentes suggestions. Mais je suis déçu de voir que vous demandez au gouvernement de reculer si tôt sur cette question, avant même qu'il n'ait eu l'occasion de dresser l'état des finances publiques et de mettre ses options sur la table. Dans tout ce débat, vous savez très bien que la question de la rétroactivité n'est qu'un prétexte. Ce que cherche à faire l'oligarchie, avec l'aide des chambres de commerce, des partis d'opposition et des médias, c'est de préparer la prochaine élection et d'abattre tout de suite ce parti maudit, le PQ, qui a le défaut de parler au nom de l'intérêt commun et non d'une poignée d'individus qui avaient pris l'habitude de se servir de l'État pour s'en mettre plein les poches. Ils ne veulent surtout pas que ce gouvernement du peuple( de la vraie démocratie) occupe le pouvoir trop longtemps.
    Le travail de sape est débuté, monsieur Le Hir. Les médias y travaillent déjà avec acharnement. Je l'ai constaté moi-même en prenant mon café il y a deux jours dans un resto où des personnes, à l'évidence de classe moyenne et à revenus modestes, déploraient cette politique de rétroactivité imposée à ces "pauvres" riches. Sous peu, avec ce travail magnifiquement fait par nos médias, on verra des pauvres se porter à la défense des riches! Le syndrôme du larbin dans sa plus pure expression! 100 000 personnes qui vont imposer leur volonté à tout un peuple? J'ai beaucoup de respect pour vous, monsieur Le Hir, mais quand vous parlez d'iniquité sur cette question et que vous demandez au gouvernement de reculer, j'ai beaucoup de difficultés à vous suivre.
    Mes salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    C'est vrai que les riches paient le gros des impots. C'est vrai que 40% des Québécois ne paient pas d'impots (contre 47% aux USA, parlez-en à Mitt Romney) mais on oublie que les impots au Québec. c'est juste 20 milliards sur un budget de 70! Et qu'il y a toujours moyen de moyenner: sur des revenus de 165k l'an passé, François Legault n'a payé que 12,5% au Québec! On est loin de la corde au cou!
    La grande question ici c'est comment financer les soins de santé, rendus à 30 milliards? Et avec une population vieillissante?
    Le débat ne fait que commencer. Y'en aura pas de facile disait Piton Ruel.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    ''Pour se financer, le gouvernement du Québec dispose des sources suivantes de revenus : l’impôt sur le revenu des particuliers, l’impôt sur le revenu des entreprises, la taxe de vente, et les droits et redevances.''
    J'ajouterai pour être créatif et demeurer dans une rétroactivité légitime,l'argent des 9 dernières années perçu par la mafia complice du PLQ et de Jean Charest,obstinément contre une commission d'enquête publique,qui nous a couté j'imagine au bas mot 30 % de trop sur nos factures quotidiennes si je me fis aux divers reportages d'Enquête et autres.
    Évidemment on touche alors aux abris fiscaux locaux et internationaux et là çà prend du courage de la part de nos politiciens et une vocation innée de la part des policiers d'ici et d'ailleurs pour retrouver cet argent et la remettre aux autorités pour redistribution à la société.
    En deux mots on apprend qu'on se fait fourrer à l'os depuis longtemps et on veut rien savoir de taxes supplémentaires,on veut maintenant être remboursés.Cet argent nous est du.
    Tant qu'à la GRC, elle vient de nous prouver qu'elle n'a pas cette vocation innée pour rendre service à la société en cachant les vidéos compromettants qu'elle avait en sa possession depuis longtemps et qui révélait les techniques de collusion par la mafia infiltrée au coeur des administrations publiques québécoises.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    [1) Il y a un professeur d'économie américain qui pense que tout le système fiscal actuel est carrément à abolir et à remplacer par une seule taxe automatisée sur TOUTES les transactions économiques. Cela s'appelle la Automated Payment Tax (APT)
    [2] Ce serait peut-être une façon pour les États de se sortir du trou. Voir ici : http://www.apttax.com/execsummary.php, l'autre façon étant de refuser d'honorer la partie des dettes souveraines résultant des excès et des "crimes" - n'ayons pas peur des mots - du capitalisme financier. Voir ici : http://blog.mondediplo.net/2012-09-26-En-sortir
    [3] Je ne suis pas un spécialiste de la fiscalité et je ne sais pas si un tel système pourrait s'appliquer chez nous, mais comme citoyen, je trouve cela particulièrement intéressant : plus d'impôt sur le revenu et une seule taxe très basse et cachée avec en fin d'année moins d'efforts de la part des contribuables de la classe moyenne envers l'État mais plus de revenus pour ce dernier.
    [4] Bon c'est sûr que les réactionnaires et les affairistes vont crier au meurtre. So what? C'est précisément ce que l'on veut. Sortir de leur tenaille mafieuse.
    [5] Mais de toute façon, je n'aimerais pas du tout, dans le contexte actuel, être dans les souliers de Nicolas Marceau, car dans le système actuel les marges de manoeuvre sont extrêmement réduites.
    [6] Pas de souveraineté politique, pas de souveraineté économique, pas de souveraineté budgétaire, pas de souveraineté monétaire, pas de Banque centrale. Comme disait Yves Michaud, le Québec provincial actuel est comme une grosse commission scolaire. Fait dur.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Bonjour M. Le Hir
    Un simple coup de barre de la part du P.Q. pour rectifier le tir au sujet de l'impôt des mieux nantis peut-être mais sur le fond, Pauline Marois a raison, il faut abolir cette taxe à la classe moyenne. C'est ce que l'électorat va se rappeller. La fermeture de Gentilly-2 est un autre bon coup malgré la controverse, signe que pour aller de l'avant, il faut parfois écraser quelques orteils libérales bien installées depuis trop longtemps.