Non à l’idée d’un passeport sanitaire mondial

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Un projet totalitaire

Vous me pardonnerez de revenir sur une nouvelle datant de la semaine dernière: l’OMS entend mettre en place un passeport sanitaire mondial.  


Résumons: l’OMS entend se baser sur le passeport sanitaire européen hérité de la COVID-19 et le généraliser à la grandeur de la planète. Car le passeport européen serait déjà, à sa manière, transnational, adapté aux exigences globales. On ne s’en surprendra pas: l’Union européenne s’est toujours présentée comme un laboratoire d’expérimentation pour la mondialisation. Elle confirme sa vocation. 


L’objectif: préparer d’avance une réponse globale à la prochaine pandémie et mettre en place le dispositif technocratique permettant de gérer les confinements et déplacements qui l’accompagneront. Ce passeport sanitaire mondial se présente comme une première étape, mais certainement pas la dernière. 



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Europe


Quelques observations: ceux qui, il y a deux ou trois ans à peine, s’inquiétaient publiquement de la mise en place d’un tel passeport sanitaire global se faisaient traiter d’affreux complotistes. Il faut finalement convenir que cette crainte était fondée. 


Car on peut craindre, en effet, cette initiative, qui relève moins du pragmatisme le plus élémentaire que d’un progrès de l’idéologie mondialiste dans le monde occidental. 



Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.




Qu’est-ce que le mondialisme? Ce n’est en rien une théorie du complot, comme on l’entend souvent. Il s’agit d’une idéologie soutenant que l’humanité, progressivement, devrait se rassembler sous une seule souveraineté, que ce soit sous la forme d’un État mondial ou plus probablement, de mécanismes de gouvernance globale.  


L’ONU en fournit aujourd’hui le cadre, avec sa technostructure globale. Les traités internationaux lui ajoutent sa texture juridique. Les grandes organisations humanitaires, tout comme les grandes entreprises, évoluent déjà dans ces paramètres mentaux et idéologiques, d’ailleurs.


L’argument est toujours le même: à enjeux mondiaux, réponses mondiales. Le vieux rêve de Babel reprend vie.


Évidemment, tout cela se fait graduellement. 



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Il ne faut pas y voir je ne sais quel plan machiavélique ou complot, mais simplement le mouvement naturel d’une idéologie qui se déploie et s’empare des crises qui s’accumulent pour les articuler dans sa perspective. 


Comme l’Union européenne s’est d’abord construite autour d’un partenariat commun économique autour du charbon et de l’acier, la gouvernance globale onusienne se construit actuellement autour de l’enjeu sanitaire. S’y ajoute, et la chose est fondamentale, l’enjeu des changements climatiques, dont nul n’aura la sottise de contester la gravité. 


Mondialisme


Ce passeport sanitaire mondial, d’ailleurs, pourrait bien, progressivement, se transformer en passeport climatique, quand la lutte contre les changements climatiques justifiera pour certains une restriction globale des libertés individuelles. 


On devrait avoir le droit de s’opposer au mondialisme et au fichage numérique de l’humanité entière sans se faire assimiler à l’extrême droite. D’autant qu’une gouvernance globale risque de conjuguer l’obésité bureaucratique, l’effacement des nations et le rapetissement des libertés individuelles.


Qui s’oppose au passeport sanitaire mondial ne s’oppose pas à la sécurité sanitaire mondiale, mais à l’idée qu’il faudrait confier sa gestion à une élite mondialisée davantage inspirée par un fantasme idéologique que par le souci pragmatique de la santé des peuples de la terre.