La campagne publicitaire du Parti québécois
Le Parti québécois dépensera 172 000$ pour une campagne télévisée visant à présenter quelques éléments-clés de son programme. Je crois qu’il est en effet important que les Québécois prennent connaissance de certains engagements pris par le P.Q., notamment en ce qui concerne la langue française et l’identité québécoise. Devant les statistiques on ne peut plus sombres sur l’avenir du français au Québec, il est essentiel que les Québécois sachent qu’aucun autre parti actuel ne va aussi loin dans la défense et la promotion de notre langue et de notre identité québécoise.
Cependant, l’objectif ultime et la raison première de l’existence du P.Q. est la réalisation de la souveraineté. Pourquoi ne pas en parler aussi? On pourrait, pour ce faire, utiliser l’actualité qui nous offre à tous les jours quantité d’exemples qui démontrent que le Québec aurait avantage à s’occuper de ses propres affaires:
Le gouvernement canadien vient de nommer un nouveau juge à la Cour suprême et un nouveau vérificateur général : ils sont tous les deux unilingues anglais;
Le gouvernement canadien soutient avec vigueur l’industrie des sables bitumineux, une industrie « éthique » selon lui, alors que Greenpeace affirme que cette exploitation s’avère une catastrophe écologique mondiale puisqu’elle mène au réchauffement climatique;
Le gouvernement canadien, lors de la dernière récession, a financé à coups de milliards l’industrie de l’auto ontarienne alors qu’il n’y avait presque rien pour l’industrie forestière québécoise;
Le gouvernement canadien appuie financièrement la construction d’une ligne de transport d’électricité dans les Maritimes : Hydro-Québec a bâti son propre réseau, seule et sans aucune aide fédérale;
Le gouvernement canadien vient d’annoncer la construction d’un nouveau pont qui reliera la Rive-Sud à Montréal. Ce sera un pont à péage puisque, selon le ministre des transports, monsieur Lebel, le gouvernement fédéral veut revenir à l’équilibre budgétaire et craint la récession économique qui se pointerait à l’horizon. Pourtant, on vient d’acheter 65 avions de chasse F35 dont le coût d’acquisition et d’entretien pourrait atteindre 19 milliards de dollars. Sans oublier 1,3 milliard pour les 100 chars d’assaut Léopard C2 achetés pour la guerre en Afghanistan qui elle-même coûtera plus de 9 milliards de dollars. Le 22 octobre dernier, Ottawa annonçait qu’il investissait encore un milliard pour rendre ses blindés plus résistants aux bombes et aux mines. Le contrat a été évidemment octroyé à une compagnie qui a des usines à Edmonton et à London, en Ontario.
Le gouvernement canadien vient tout juste d’accorder à la Nouvelle-Écosse et à Vancouver des contrats totalisant 33 milliards de dollars pour la construction de bateaux, dont 21 navires de combat : rien pour le Québec et les 1200 travailleurs de la Davie;
Les Québécois sont fiers de leur langue et ils veulent qu’on la respecte. Ils sont soucieux de l’environnement : ils veulent bien exploiter leurs ressources, mais dans le respect de la nature et du développement durable. Les Québécois paient leur juste part d’impôts; ils ne sont pas des quêteux et ils veulent être traités équitablement. Ils sont pour la plupart des pacifistes et n’appuient pas ces différentes missions militaires menées par le Canada. Ils ne veulent pas d’une économie basée sur l’industrie militaire. Le Parti québécois doit utiliser ces exemples tirés de l’actualité récente pour leur démontrer que s’ils étaient libres, les Québécois feraient d’autres choix qui correspondent davantage à leur image et à leurs valeurs. S’il ne le fait pas, qui le fera?
Claude Bachand, Laval