Pour éviter la catastrophe

il faut clarifier le programme du Parti québécois

Actualité québécoise - vers une « insurrection électorale »?

Quelques semaines après son adoption, je demandais au PQ des précisions à l’article 1 de son programme. Dans une publication récente, Robert Barberis-Gervais est revenu là-dessus, avec un intéressant commentaire de Pierre Cloutier. Il me citait et m'approuvait parce que je demande des précisions sur la démarche d'accession à l'indépendance. Je veux souligner quelles précisions sont nécessaires. Et quelles sont les conséquences (désastreuses) de laisser le programme tel qu’il a été adopté par les membres. Dans un premier temps, je vais tenter d’expliquer ce que je comprends du texte et de la démarche qu’il sous-tend. De plus, je vais tenter de trouver les raisons des réactions négatives qu’il a suscitées au sein du PQ et dans le mouvement indépendantiste. Ensuite, il faudra voir quels trous il faut boucher, et comment. Finalement, je vais tenter de prévoir ce qui pourrait arriver si on ne lève pas les ambigüités de ce texte.
L’article 1
Le texte final de l’article 1 se comprend en revenant sur l’histoire du PQ et du Québec. Le PQ a échoué à faire adopter sa démarche d’accession à l’indépendance par voie référendaire en 2006 lors de l’élection d’André Boisclair. Après deux référendums perdus, sans crise majeure avec le fédéral, il était suicidaire de mettre au programme qu’un gouvernement péquiste s’engageait à tenir un référendum dans l’année qui suivait son élection. Les auteurs du texte s’en doutaient et ils avaient fait précéder le référendum et même les élections d’une démarche visant à faire la pédagogie de l’indépendance. Cette dernière étape n’a jamais eu lieu, le PQ devait se trouver un nouveau chef, tout ça coûtait temps et argent, et surtout, le cœur n’y était pas. Je dois dire ici que même avec une pédagogie, je ne crois pas que les Québécois auraient embarqué s’il n’y avait pas avec Ottawa une crise grave. Souvenons-nous de l'époque de Meech.
Écoutez les ténors fédéralistes, Bob Rae et autres (j’ai oublié Stéphane Dion). Tous ces grands défenseurs du plus meilleur pays au monde ne veulent pas entendre parler d’ouvrir le débat constitutionnel, la moindre erreur risque de déclencher un référendum gagnant. Même Jean Chrétien est de cet avis. En effet, en autant que je me souvienne, lors du rapatriement de 1981, la Loi fédérale prévoyait une révision de la loi constitutionnelle quinze ans plus tard, en 1996. C’était en quelque sorte une obligation constitutionnelle. A-t-elle eu lieu la révision ? C’est plutôt aux commandites que s’est attelé le Cabinet Chrétien.

Je crois que c’est en réaction à ce constat que le PQ a imaginé sa nouvelle démarche de gouvernance souverainiste. Il l’a placée dans le cadre constitutionnel canadien. Ainsi, le PQ n’effrayait personne au Québec, il demandait une récupération de ses pouvoirs à Ottawa. Si le scénario devait se dérouler comme écrit, même si les ténors péquistes refusent de le dire, ces demandes ne pouvaient manquer de plonger le Québec et le Canada en pleine crise constitutionnelle. Par exemple, les revendications péquistes sur la culture vont créer une situation de crise puisqu'Ottawa va refuser des demandes légitimes et logiques dans l'optique de la nation québécoise.
Un référendum gagnant serait alors à portée de main. En effet, assez curieusement, 75% de Québécois souhaitent une révision constitutionnelle et la croient possible, à tout le moins le rapatriement des pouvoirs dévolus aux provinces dans la Constitution. Ils se bercent d’illusions, la Constitution est cadenassée et impossible à amender, et le Canada ne veut rien savoir de la rouvrir. Déclencher une crise pour illustrer ça, en faisant semblant qu’on veut améliorer le texte constitutionnel, et en profiter pour déclencher un référendum est loin d’être une mauvaise idée. Encore faut-il que ce soit bien là ce que vont faire les péquistes au pouvoir.
Le poison de la méfiance
Pourquoi alors les Québécois n’embarqueraient-ils pas, moi le premier. L’histoire du PQ vient en bonne partie expliquer nos réticences. Ce parti a une étonnante capacité à promouvoir l’indépendance dans l’opposition, à en faire un cheval de bataille qui va se transformer en âne une fois les élections gagnées. Il suffit de regarder ce qu’ont fait Bouchard et Landry au pouvoir pour la promotion de l’indépendance. Un mot et un seul suffit : rien. Une fois bien assis dans leur limousine, les ministres péquistes deviennent les serviteurs de tous les Québécois, sauf des indépendantistes qui les ont fait élire. Pire encore, si un seul donne l’impression qu’il peut menacer un tant soi peu cet ordre des choses, on va inventer le premier prétexte venu pour le museler. Ce genre de comportement laisse des traces, et c’est à ces fantômes qu’est confrontée Mme Marois.
Car si intéressante que soit la démarche de gouvernance souverainiste, confiez-là à un Claude Morin de ce monde, et vous verrez qu’étaient justifiées toutes les craintes des indépendantistes. Entre les volutes de sa pipe, il irait consulter, sonder, discuter, scribouiller, bref tergiverser à l’infini parce que lui, ce qui l’intéresse, c’est ce processus et la négociation. (J’ai oublié de souligner qu’il mettrait des mois à disposer des objections d’un Luc Archambault, avec lequel il rivaliserait en textes de logique circulaire bouclée et rebouclée). Il irait quand même soumettre des propositions à titre exploratoire à ses vis-à-vis des provinces et d’Ottawa, question de nous dire sans rire qu’il a scrupuleusement respecté le programme. Adieu crise et confrontation, adieu référendum, tout cela en respectant la lettre du programme actuel. C’est ce genre de craintes qui a animé les opposants à la gouvernance souverainiste. Ils craignaient que le processus échappe au contrôle de ceux qui ont appuyé le programme et même à la plupart des élus. C’est pourquoi ils ont présenté des amendements.

Le traitement de ces amendements par la direction péquiste
Avec un art consommé, les dirigeants ont utilisé tout ce que les procédures ont de byzantin pour empêcher toute discussion là-dessus. Certains amendements ont quand même abouti. Relisez les articles 1.2.e) et 1.3.b) du programme approuvé. Le premier sur le parachèvement des études et leur diffusion (qui provient sans doute de Crémazie) réfère à des choses qu’on ne retrouve nulle part dans le programme et qui sont probablement compréhensibles uniquement pour ceux qui ont assisté au congrès. Le deuxième propose une démarche pour aboutir à la Constitution d’un Québec indépendant après que la Constitution d’un Québec dans le Canada aura été approuvée. Deux constitutions pour le prix d’une! Avec toutes les chartes qu’on propose d’adopter simultanément, la première Constitution promet d’être un très pénible exercice. Qu’on s’engage à recommencer on ne sait quand sur la Constitution d'un Québec indépendant... Pour une fois, je suis d’accord avec Pierre Cloutier, une rédaction suffit, les clauses d’un Québec indépendant seront simplement suspendues en attendant qu’elles puissent prendre effet. Mais le fait est qu’on a accouché d’un chameau à trois bosses. Et tout ça parce qu’on ne veut pas se parler et qu’on se méfie presque maladivement les uns des autres. Ce chameau à trois bosses a semé la méfiance qui est tout le contraire de ce dont ont besoin les leaders péquistes.
Les remèdes

J’ai trop longtemps négocié des conventions collectives comme président du syndicat des ingénieurs professionnels d'Hydro-Québec pour oublier de souligner que la confiance des membres en leurs représentants est capitale. Mais les représentants doivent avoir démontré qu’ils sont dignes de cette confiance. Et il faut comprendre que les membres ont tout à fait raison de vouloir que les discussions sur la convention collective soient encadrées par des représentants qui vont s’assurer de leur bonne marche et seront capables de les informer. Ce sont ces mécanismes qui manquent dans le programme du Parti québécois. Dans un premier temps, il faudrait les prévoir. Il ne s’agit pas de remettre en question la démarche, ni le secret de la stratégie. Même si les stratégies de négociation sont toujours secrètes, les membres d’un syndicat approuvent les objectifs de négociation, nomment leurs représentants et s’assurent d’être informés par ceux-ci. Leurs instances suivent la négociation, et sont informées des stratégies en fonction de leur degré d’implication (l’exécutif syndical prépare en général cette stratégie avec le comité de négociation). Le même genre de démarche devrait être suivi par les leaders péquistes. De même, si à l'occasion de revendications sur la culture et la langue, si l’objectif est de provoquer une crise, il ne faut pas cacher l’évidence : le fédéral a toujours refusé d’en discuter dans le passé, il dispose d’une jurisprudence favorable de la Cour suprême. Bref, sans dire explicitement qu’on va avoir une crise constitutionnelle majeure, on devrait expliquer clairement les difficultés de l’opération bien avant les prochaines élections. Personne ne pourra dire que nous avons pris qui que ce soit par surprise.
Les conséquences du statu quo
En gardant le texte du programme tel qu'il est actuellement, le PQ court au désastre. Les indépendantistes vont continuer à n’y voir qu’une démarche d’affirmation nationale à la P.M. Johnson. Ils vont quitter le navire, d’autant plus facilement qu’ils auront le choix entre Amir ou Françoise (ça dépend du jour de leur adhésion à QS), Aussant et son nouveau parti, et le P.I. Les fédéralistes vont tirer sur ce programme à boulets rouges, y voyant le geste d’hypocrites et de pleutres. Si on leur répond qu’il s’agit de discussions constitutionnelles comme les autres, adieu gouvernance souverainiste, nous aurons été bernés une fois de plus. Si on leur répond qu’il n’y aura pas de crise parce que le fédéral va accepter tout ça, on va effectivement passer pour de dangereux menteurs et des gens qui tentent de berner la population. Les fédéralistes, durs ou mous, auront eux aussi le choix. Ils ne voteront certes pas pour le PQ, mais pour le CAQ à Legault ou le PLQ de Jean Charest. Ni les indépendantistes, ni les fédéralistes mous ne vont voter pour le PQ. Je ne veux pas être obséquieux, mais qui va voter pour le PQ dans ces conditions? D’ailleurs, je ne crois pas les Québécois dupes de cette manœuvre dès maintenant. Il n’y a pas que Mme Marois personnellement qui soit en cause dans la descente aux enfers du PQ dans les sondages, il y a des raisons politiques.
En conclusion, je redemande à la direction du PQ de ne pas partir en campagne avec le programme actuel tel que rédigé. Je ne crois pas que ce serait le modifier substantiellement que de le préciser comme je le suggère, l’exécutif national peut faire ça. La démarche de gouvernance n’est pas mauvaise, au contraire. Mais la croire parfaite, refuser par conséquent de la préciser et de l’encadrer constitue une grave erreur de jugement politique qui pourrait être suicidaire. Et ceci, peu importe le ou la chef. Je continue donc plus que jamais et avec la plus grande insistance de réclamer des clarifications sur le programme actuel et à souligner que personne n’est intéressé à enfourcher un chameau à trois bosses.
L'article sur la constitution d'un Québec indépendant a été ajouté mais les tendances diverses au congrès n'ont pas suffisamment dialogué pour obtenir de la cohérence. Ce programme est un puzzle auquel on a ajouté des morceaux qui ne rentrent pas dans l'ensemble. Ces morceaux ne peuvent pas être placés dans le puzzle de la démarche d'accession à l'indépendance. J'ai déjà écrit qu'un parti politique ayant à son programme un article premier qui ne peut être compris que par des docteurs en exégèse et en herméneutique court à sa perte. Je le redis aujourd'hui. On ne pourra pas dire qu'on n’a pas averti la direction péquiste. Si vous voulez regagner la confiance des 40% de Québécois qui se disent ouverts à l'idée de souveraineté, grouillez-vous bon sang!


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2011

    M.Champagne, lors de la dernière campagne fédérale les Québécois ont-il voté massivement NPD parce qu'ils ont aimé leur programme électoral?
    Je suis d'accord avec vous qu'il faut faire attention aux résultat d'un sondage effectué dans un contexte donné mais quand plusieurs firmes de sondages disent la même chose et ce depuis deux ans sur la popularité de Mme Marois comme chef du PQ alors là c'est vouloir se mettre la tête dans le sable pour ne pas y voir une défaite écrasante du PQ lors du prochain scrutin provincial.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    En effet, on ne lit pas les programmes. Et quelque soit la formulation de l'article 1, Charest n'en fera qu'une bouché, reprenant le fameux Non au Séparatisme et l'argumentaire Non à la Chicane. L'enjeu de Pauline Marois,et du PQ, c'est de redonner confiance aux souverainistes, indépendantistes afin qu'ils aillent voter pour le PQ. Et pour cela, elle n'a qu'a proposer un référendum d'initiative populaire et en suggérer la question qui doit être claire et comporter le mot indépendance. Elle peut parler d'à cotés comme des élections à date fixe, l'élimination du poste de lieutenant-gouverneur,gaz de schustes, corruptions et autres bébelles, somme toute secondaires par rapport au statut politique de notre pays.
    En ce qui me concerne, l'espoir renaissant, je voterai alors pour le PQ et m'engagerais à aller chercher les 850000 noms nécessaires à le tenue du référendum. Au moins, elle aura mon vote sans avoir à promettre un référendum qui serait laissé à l'initiative populaire, plutot qu'à son bon vouloir et entourloupettes de son parti.
    Elle aurait alors beau jeu devant Charest et Legault et pourrait se faufiler au pouvoir. Si elle accède au pouvoir dans ces conditions,je crois que l'indépendance sera proche même sans référendum véritable!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011


    J'ai laissé le PQ et QS pour la même raison. Aucune stratégie pour susciter le goût de se donner un pays. Pour le PQ ce ne semble être que le goût du pouvoir. Pour QS, il agit très bien pour la gouverne des affaires de la société mais n'a pas non plus de stratégie pour promouvoir l'indépendance.
    Je leur ai déjà suggéré d'avoir un comité permanent qui scruterait à chaque jour, les actions fédéralistes (il n'y a que cela qu'on entend à tous les jours, étant baignés que nous sommes dans leur monde) pour nous donner à chaque jour le pendant de ces actions si nous étions un pays.
    Les Québécois pourraient se faire une opinion différente de celle qu'on nous martèle continuellement.
    Jacques Dallaire

  • Louis Champagne Répondre

    16 novembre 2011

    M. Noël,
    Effectivement, en apparence nos positions se rejoignent. Il y a toutefois une différence fondamentale entre nous. Vous avez les yeux tournés vers le passé, et vous avez de la difficulté à les tourner vers l’avenir. Vous pouvez déplorer le comportement des chefs péquistes pendant ce qu’il nous reste de vie, et pendant les trois prochaines générations, nous ne pourrons pas changer le passé. Vous avez fait confiance au PQ et à ses chefs pendant toutes ces années et ils vous ont déçu. J’ai été moins fidèle au PQ que vous, je n’ai pas fait confiance à P.M. Johnson ni à Bouchard comme premier ministre. Je ressens moins d’amertume que vous.
    Mais je ne crois pas qu’il soit utile de lâcher le morceau si nous avons une chance de faire avancer notre cause. Nous devons prendre acte du passé, comprendre nos erreurs et tenter de faire aller le bateau où nous croyons qu’il doit aller.
    La politique peut nous réserver bien des surprises. Auriez-vous cru il y a trente-cinq ans que le rideau de fer se serait effondré ? Qu’en deux ou trois semaines, sans effusion de sang, l’Allemagne serait réunifiée? Et la Tchécoslovaquie séparée en deux sans que personne ne songe à un référendum ou à un truc de ce genre? Je comprends la déception, mais rester sur cette déception ne nous fera guère avancer. Et on court le risque de perdre ainsi des opportunités intéressantes.
    Je crois qu’en clarifiant son programme, en balisant mieux la gouvernance, cette option mérite qu’on l’essaie, ou qu’à tout le moins, on essaie de l’aligner comme il faut. Si le PQ refuse, nous serons informés de ses intentions réelles, et nous aurons des décisions à prendre. Je comprends que pour plusieurs, il est de toute façon trop tard. J’aime mieux tenter jusqu’à la limite de tenter de sauver le bateau, et m’en aller quand j’aurai la conviction qu’il n’y a rien à faire. Et comme je l’écrivais, je ne vais plus attendre bien longtemps pour voir qu’il n’y a rien à faire, que c’est foutu.
    Me Cloutier,
    Je suis un peu surpris de votre entrée en matière. J’ai écrit l’essentiel de ce que je viens d’écrire sur l’article 1 il y a cinq mois, et je l’ai publié sur Vigile (Le PQ et les suites du 2 mai). Vous allez y retrouver les mêmes idées qu’ici en résumé. J’y déplorais le caractère sibyllin de l’article 1 dans les mêmes termes que dans celui-ci. Je n’ai pas changé d’idée, il reste simplement moins de temps. Ce texte vous aura sans doute échappé.
    Je suis encore membre du PQ, mais je ne suis attaché ni à Mme Marois, ni au PQ. J’ai souvent voté pour d’autres formations plutôt que de voter pour Cécile Vermette dans Marie-Victorin, dirigée par P.M. Johnson ou Lucien Bouchard; j’étais incapable de voter pour ces pleutres. Je ne crois pas aux personnalités politiques autant que vous et que la plupart des vigiliens.
    Je crois qu’en bout de piste, les gens votent pour des choses qui leur tiennent à cœur. En tout et pour tout, le seul politicien à battre Robert Bourassa, et encore une seule fois, aura été René Lévesque. Dites-moi Me Cloutier, croyez-vous sérieusement que Bourassa avait le centième du charisme de Lévesque, ou même plus que Parizeau ou P.M. Johnson. Et Bourassa a battu deux fois plutôt qu’une René Lévesque. Le charisme c’est une chose, mais en politique, il faut plus que cela. Un programme qui a de l’allure, à son chapitre le plus important, ça peut aider. Avec un article rédigé tel quel, sans rien autour, même René Lévesque se ferait ramasser par Jean Charest. Imaginez le piquenique au débat des chefs, Charest n’aura même pas à inventer de déclarations à Jacques Parizeau, et Mme Marois se fera planter.
    Dans la situation actuelle, je ne crois pas que les Québécois vont trouver emballants une pédagogie indépendantiste, encore moins un référendum. À force de faire toutes les contorsions, circonvolutions et autres tournages en rond autour du référendum, ils ne veulent plus en entendre parler. Ils croient dur comme fer qu’il serait facile de changer la constitution, et que le Québec et le Canada marcheraient ensuite main dans la main vers des lendemains qui chantent. Je ne crois pas qu’il n’y ait dans le vote au NDP qu’un vote de protestation. Il y avait aussi beaucoup de cette douce illusion.
    Nous n’enseignons plus l’histoire de ce pays à nos enfants, une situation unique en Occident. Le Canada n’a jamais été un pacte entre deux peuples fondateurs, c’était et c’est toujours une tentative d’assimilation dans l’esprit du rapport Durham. Y voir autre chose est une illusion suicidaire pour notre peuple. Il faut démontrer ça aux Québécois, c’est ce qui va les faire comprendre le plus vite. La pédagogie indépendantiste peut prendre plusieurs formes. Mais elle doit enseigner aux Québécois dans quel pays ils vivent dans le but de leur faire comprendre qu’ils doivent en sortir. Si la gouvernance sert à les endormir pour permettre à des arrivistes de se dénicher des postes de ministre, il faut voter autrement.
    Ce que je propose va me permettre de juger du sérieux de la démarche. En tout respect, je ne crois pas que ce que je demande nécessite un nouveau congrès. Je ne change rien aux propositions, je ne fais qu’harmoniser ce qui est incohérent, et renforcer les contrôles sur la démarche. Il devrait y avoir des contrôles de toute façon entourant une telle démarche, je veux qu’on s’entende sur leur nature et sur qui va exercer ces contrôles avant qu’on vote. L’attitude « Faites-moi confiance, vous me connaissez, je vais vous arranger tout ça », on peut s’en contenter pour acheter des brosses d’un vendeur ambulant, peut-être des balayeuses, mais pas pour faire un pays.
    Je ne reviendrai pas sur tout ce que j’ai écrit depuis cinq mois sur le PQ et Mme Marois. Je crois encore que c’est la meilleure personne pour diriger le PQ et le Québec, ne vous en déplaise. Mais si le programme reste tel quel encore quelques mois, je devrai prendre acte, et j’agirai en conséquence
    M. Beaulac,
    Vous croyez aux sondages comme d’autres à l’astrologie. Il y a sept mois, en Ontario, selon des sondages sérieux, les libéraux ontariens disparaissaient de la carte électorale, ils finissaient bon derniers, les conservateurs largement premiers. Le résultat final est allé dans le sens inverse; Ce sont les libéraux qui y forment le gouvernement. Vous avez raison, les gens ne lisent pas les programmes, mais vous avez raison en dehors des campagnes électorales. En campagne électorale, les chefs ne vont discuter que de quelques articles. Je vais vous donner trois chances, dites-moi quel article va faire l’objet de débats contre le PQ. Croyez-vous vraiment que la position péquiste sur l’éolien va faire les manchettes ? Croyez-vous que les coups vont venir sur l’article 6.3.g). Soyons sérieux deux minutes. En campagne, attendez-vous à ce que l’article 1 soit au cœur du débat. Nous avons intérêt à ce qu’il soit écrit en français clair, sinon Duceppe ou qui que ce soit qui sera chef va se faire manger tout rond, quel que soit son score aujourd’hui. Si Pauline Marois veut avoir des chances de réussir, elle doit impérativement tenir compte de nos demandes de clarification de l'article 1.
    En passant, je ne veux pas être obséquieux, mais pouvez-vous me dire pourquoi diable ce ne sont pas André Boisclair et Paul Martin qui dirigent respectivement le Québec et le Canada. Après tout, ils menaient très largement dans les sondages à leur époque pas si lointaine.
    Louis Champagne

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2011

    J'ai des nouvelles pour vous: la population (en général) ne lit pas le programme. Si le programme était la cause des déboires du PQ, comment expliquez qu'avec un Gilles Duceppe à sa tête le parti l'emporterait haut la main?
    Tout indique que Pauline Marois est la cause principale des déboires du PQ. La compétition venue de Legault et de sa CAQ a exposé ses carences. Le PQ la traîne comme un boulet. Le peuple demande Duceppe. C'est au parti de le lui offrir. L'heure est grave, c'est vaincre ou disparaître.
    Alors, la mutinerie d'abord. On s'occupera de changer les virgules dans le programme après.
    @jacques noel
    Avec Duceppe au lieu de la cheffe actuelle, je serais curieux de voir vos prédictions.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2011

    [1] Bon, là il commence à y avoir un début de dialogue. C'est bon signe.
    [2] En 2005, les militants réunis en congrès ont fait plus qu'adopter une pédagogie de l'indépendance. Ils ont exigé que soit préparé, avec tous les partenaires souverainistes/indépendantistes un "projet de pays" "concret et emballant" sous la forme de politiques publiques devant illustrer le pays, avec un budget du Québec souverain (que Legault avait préparé) et le présenter à l'électorat, en en faisant le thème de l'élection. Le tout était suivi d'un référendum "dès que possible" dans le mandat.
    [3] Pour employer une image, il fallait acheter les victuailles, préparer le repas, mettre la table et inviter les gens à souper dès l'instant qu'on occuperait la maison.
    [4] Il y avait donc 2 étapes claires, nettes et précises : préparation avant les élections, élections avec une plate-forme indépendantiste et référendum.
    [5] Quand Landry a démissionné et que Boisclair a pris la relève, c'est la 1ere partie qui a sauté : on n'a pas préparé le projet de pays, le budget de Legault ne fut pas présenté et le thème de l'élection n'a pas porté sur l'indépendance mais sur une "feuille de route provinciale" préparée à la dernière minute.
    [6] Autrement dit, Boisclair n'a pas acheté les victuailles, il n'a pas préparé le repas, il n'a pas mis la table et il a été pris avec sa promesse d'inviter les gens à souper (le référendum) sans rien avoir préparé.
    [7] Mme Marois a fait exactement la même chose lors de l'élection de 2008 : on n'a pas préparé de projet de pays avec les partenaires souverainistes, on a pas parlé d'un budget d'un Québec souverain, on n'a pas fait l'élection sur le thème de l'indépendance mais sur une plate-forme provinciale et pour la deuxième fois on a été battu.
    [8] C'est pour cela que je suis monté aux barricades pour dénoncer une violation aussi flagrante du programme.
    [9] Aujourd'hui, c'est encore la même chose : on ne préparera pas de projet pour illustrer le pays, on ne parlera pas d'un budget d'un Québec souverain et le thème de l'élection ne portera pas sur l'indépendance du Québec mais sur une plate-forme provinciale. Plus encore, on a reporté le référendum à un moment incertain.
    [10] En clair et en bref, on ne sait pas quand on va inviter les gens à souper et il est donc prématuré d'acheter maintenant les victuailles, de mettre la table et de publier le menu.
    [11] On va faire l'élection avec une plate-forme électorale provinciale et la meilleure preuve c'est qu'on vient d'injecter 172,000$ pour faire la promotion du programme provincial mais sans la souveraineté et sans.....Pauline Marois qui est quasiment rendue personna non grata.
    [12] Ce n'est pas l'article 1 qu'il faut modifier et de toute façon pour le modifier, il faudrait un congrès ordinaire ou extraordinaire.
    [13] Par contre, la gouvernance souverainiste pourrait être complétée et précisée, comme le permet les statuts, en consolidant la première étape du processus, soit en préparant dès maintenant un projet de pays - sous la forme d'une simple loi sur la nation québécoise - qui contiendrait des clauses concrètes et emballantes pour les citoyens québécois applicables immédiatement et des clauses de rupture qui entreraient en vigueur après un référendum gagnant.
    [14] Autrement dit, le PQ aurait alors une plate-forme à saveur indépendantiste POUR SE FAIRE ÉLIRE et non pas une simple plate-forme provinciale qui cache l'option dans le placard.
    [15] Si on faisait cela, on indiquerait à la face de tout le monde que le pays s'en vient, qu'on le veut, qu'on le défend et qu'on illustre lors de l'élection.
    [16] C'est faisable et c'est réalisable sans convoquer un autre congrès. Et c'est faisable et réalisable avec tous les partenaires souverainistes et indépendantistes.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2011

    «Il suffit de regarder ce qu’ont fait Bouchard et Landry au pouvoir pour la promotion de l’indépendance. Un mot et un seul suffit : rien. Une fois bien assis dans leur limousine, les ministres péquistes deviennent les serviteurs de tous les Québécois, sauf des indépendantistes qui les ont fait élire. Pire encore, si un seul donne l’impression qu’il peut menacer un tant soi peu cet ordre des choses, on va inventer le premier prétexte venu pour le museler.»
    Heureux de voir qu'on en arrive à la même conclusion sur le péquisme! J'ai fait 10 articles sur le sujet et c'est ma conclusion: voter Pq ne mène pas à la souveraineté
    http://www.vigile.net/Voter-PQ-ne-mene-pas-a-la
    Faut-il réformer le PQ? Faut-il scrapper le PQ? On verra comme dirait l'autre. Mais, à matin, s'il y a fusion entre la CAQ et l'ADQ, si Pauline reste en poste et si le PQ continue à cacher la souveraineté, on peut faire la projection de sièges suivantes:
    CAQ: 90 à 100 comtés
    PLQ: 10 à 20
    PQ: 5 à 10
    QS: 1 ou 2