Saisir la balle au bond

Tribune libre

Ainsi donc, on apprend que la CAQ, si elle détenait les rênes du gouvernement québécois, serait disposée à entreprendre des négociations avec le fédéral pour obtenir le plein pouvoir en matière de langue et d’immigration. Elle serait même prête à renforcer la loi 101 en la rendant obligatoire dans les institutions de juridiction fédérale.

Je crois qu’il faut saisir la balle au bond et que le PQ aurait intérêt à s’inspirer de cette idée de la CAQ pour l’inscrire dans sa marche vers la souveraineté. Les souverainistes doivent innover parce que le contexte n’est pas favorable à un référendum sur la souveraineté pleine et entière. Ils doivent se donner du temps. Ils doivent travailler à renforcer le Québec et ainsi faire avancer la cause indépendantiste. Il faut mettre fin aux reculs engendrés par les résultats négatifs des deux référendums sur la souveraineté. Il faut donc renforcer les pouvoirs du Québec et en même temps prendre le temps de convaincre les Québécois qu’ils ont tout intérêt à être maîtres chez eux.

Il faut que le prochain chef du P.Q. profite de cette ouverture manifestée par la CAQ pour annoncer que s’il prend le pouvoir, il tiendra un référendum qui aura pour objet le rapatriement de tous les pouvoirs qui sont en lien avec notre identité : la langue et la culture, l’éducation, les communications et bien sûr l’immigration. Il est maintenant légitime de penser que la CAQ, Québec solidaire et Option nationale seront dans le camp du OUI.

Le PQ doit d’abord et avant tout faire part de ses intentions : l’article un de son programme spécifierait toujours que son objectif ultime est de faire du Québec un pays. Seule la démarche serait différente.

Il est grand temps de mettre fin à cette longue période infertile. Il faut en finir avec le tout ou rien. Ne plus reculer. Avancer à petits pas, mais avancer. Se dire oui une première fois et retrouver la confiance et la fierté qui nous mèneront vers notre pays, si nous le voulons.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2014

    Merci M. Bachand pour vos explications.
    Un référendum, c'est OUI ou c'est NON. Vous avez donc raison de décrire ce processus comme "tout ou rien".
    Toutefois, dans son fonctionnement en tant que parti et gouvernement, le PQ s'est appliqué à faire des petits pas, et à chercher à réaliser quelques bons coups pour gagner la confiance des québécois. Dans ce contexte, le PQ n'a jamais eu une stratégie du "tout ou rien".
    Votre stratégie est un couteau à deux tranchants. À l'époque où le PQ a réalisé de grandes choses (loi 101, assurance auto, garderie, etc...), les fédéraleux ont tourné la chose à leur avantage.
    Voilà donc une démonstration que le Canada fonctionne bien disaient-ils. Il est maintenant démontré que le Québec peut s'épanouir dans le Canada. Pourquoi alors vouloir se séparer?
    Les québécois ont avalé goulûment cette couleuvre. On a donc réélu le PQ tant qu'ils étaient un «bon gouvernement provincial», mais ont refusé d'aller plus loin.
    Certains disent que le PQ s'est appliqué à faire fonctionner le fédéralisme.
    Si vous gagnez des référendum sectoriels, vous aurez encore démontré que le fédéralisme fonctionne. Si vous les perdez, les québécois jugeront sans doute que l'argument identitaire n'est pas suffisamment important pour briser le lien fédéral.
    On aura perdu une autre génération.

  • Claude Bachand Répondre

    4 novembre 2014

    Monsieur Carmichael,
    Quand je parle d'en finir avec le tout ou rien, je fais référence aux deux référendums tenus en 1980 et 1995. Après les deux NON, qu'est-il advenu du Québec? À chaque fois, un rétrécissement, une diminution de ses pouvoirs: le rapatriement de la constitution en 1982 qui a renforcé les droits individuels aux détriments entre autres de la loi 101, et plus tard, la loi sur la clarté qui remet en question notre droit de déterminer nous-mêmes la question et le pourcentage minimal requis pour reconnaître les résultats d'un référendum. Qu'avons-nous gagné dans ce tout ou rien? Rien, Nous avons reculé et depuis les souverainistes sont divisés et notre projet de pays recule sans cesse. Il me semble qu'un premier OUI nous ferait du bien. Ce référendum sur le rapatriement de tous les pouvoirs touchant à notre identité aurait plusieurs avantages: Il a énormément de chances d'être gagnant, il renforcerait le français et permettrait d'intégrer tous les immigrants à la majorité francophone. De plus, il forcerait le fédéral à prendre position sur un renforcement de pouvoirs pour le Québec. Comment réagirait-il devant un OUI majoritaire? Il faut prendre l'initiative et provoquer les choses.
    Claude Bachand, Laval

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2014

    «Il faut en finir avec le tout ou rien.»

    Vous voulez en finir avec quelque chose qui n'a jamais existé. Les purs et durs à l'intérieur du PQ ont toujours été neutralisé, ou invité à quitter le parti. C'est plutôt avec la gouvernance mollassonne (dixit M. Cloutier) qu'il faut en finir.

    «Avancer à petits pas, mais avancer. Se dire oui une première fois et retrouver la confiance et la fierté qui nous mèneront vers notre pays, si nous le voulons»

    N'était-ce pas la stratégie de Pauline Marois?