Boucar Diouf à l'immigration

Tribune libre

Samedi, je suis allé au TNM avec mon frère voir un classique québécois intitulé : « Being at home with Claude ». C’est une pièce extraordinaire. Nous en sommes ressortis profondément émus et épatés du talent de l’auteur et des comédiens de chez nous. Le seul bémol : je n’ai pas compris pourquoi le titre était en anglais…

Puis, nous avons marché sur la rue Ste-Catherine et sur St-Laurent jusqu’à Mont-Royal où nous avions réservé une table dans un petit restaurant. Nous regardions partout, émerveillés par cette belle jeunesse qui déambulait à la recherche d’un restaurant ou d’un petit bar pour y commencer la fête du samedi soir. Mais, autre bémol : cette belle jeunesse que nous croisions parlait la plupart du temps anglais… Même constat au retour, sur le Plateau Mont-Royal qui accueille pourtant l’Université du Québec.

Nous étions tristes et démoralisés. Avons-nous déjà perdu la bataille de la langue à Montréal?

Le lendemain à Laval, je vais chercher des croissants à la boulangerie: le commerce est rempli de clients et… tout se passe en anglais. Je me sens étranger chez nous. Après les garderies bilingues ou carrément anglaises, l’affichage de nombreux commerces en anglais et l’école anglaise pour bon nombre de mes voisins... Je suis découragé. Avons-nous aussi perdu la bataille à Laval?

Puis, en soirée, je regarde l’enregistrement de l’émission En direct de l’univers qui recevait Boucar Diouf. Quel bonheur! Quel merveilleux exemple d’intégration à la société québécoise! Tout en étant fier de sa culture sénégalaise, Boucar Diouf a épousé la nôtre ainsi qu’une belle Québécoise. Il se compare à un arbre dont les racines seraient au Sénégal et le feuillage au Québec. Il décrit le Québec comme une terre d’accueil pour tous les immigrants, mais il insiste pour leur faire savoir qu’ils doivent en échange adopter les valeurs qui sont propres à leur nouvelle terre d’adoption. Et la langue française et la culture québécoise en sont des incontournables. Plus, il n’hésite pas à dire aux Québécois qu’ils ont le droit et même le devoir d’exiger cela des nouveaux arrivants. Quelle belle leçon!

Monsieur Diouf, vous avez sauvé ma fin de semaine et m’avez redonné espoir. J’aimerais que votre message soit entendu de tous. Si je le pouvais, je vous nommerais ministre de l’Immigration. Avec vous à ce poste, les règles seraient beaucoup plus claires et l’intégration des immigrants beaucoup plus facile.


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4 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 octobre 2014

    Au temps des "Kiwis et des Hommes", Boucar avait l'habitude de louanger le caractère multiethnique de Montréal en parlant en termes de "miltikiltiralisme", dans son accent sénégalais, pour "multiculturalisme". Il semble qu'on lui ait expliqué depuis, que le multiculturalisme canadien favorise la liberté à chaque culture de se développer en forme de ghettos, sans égards à l'intégration au peuple d'accueil...
    Si c'est réellement le cas, bravo à sa nouvelle compréhension de la multi-ethnicité.

  • François A. Lachapelle Répondre

    22 octobre 2014

    Baignant au Québec, particulièrement à Montréal et banlieues, dans une anglicisation croissante, il y a beaucoup à faire pour redorer l'utilisation du français comme langue commune d'usage.
    En plus des points mentionnés dans le commentaire de François Janvier, j'ajoute qu'il faudrait une campagne de sensibilisation auprès des immigrants pour les encourager à parler le français entre eux dans les espaces publics de leur terre d'accueil qu'est le Québec.
    C'est le journaliste Pierre Foglia qui a déjà écrit qu'un immigrant doit, chaque jour qu'il se lève, dire merci trois fois au peuple du Québec qui le reçoit. Les raisons de cette triple reconnaissance s'expliquent par le fait que l'immigrant est reçu dans une société organisée et construite par tous les Québécois installés au Québec avant lui.
    Immigrer au Québec comme ailleurs est un privilège avant d'être un droit.

  • Yvon Lagacé Répondre

    22 octobre 2014

    Boucar à TLMEP :
    https://www.youtube.com/watch?v=4TtSohENZYM
    Des paroles d'une grande sagesse, cet homme est tellement l'exemple à suivre, j'adore l'homme, son humour et sa noblesse d'âme.
    J'ai bien hâte qu'un jour on puisse dire : bye bye multiculturalisme insensé, bienvenu à tous les Boucar.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2014

    De tout temps le Québec a pris des mesures concrètes pour contrer notre minorisation et notre anglicisation. Dès le 17 ième siècle, Jean Talon instaura une politique démographique pour peupler la Nouvelle-France et ainsi contrer la menace du fort peuplement de la Nouvelle-Angleterre; Honoré Mercier fit de même avec sa politique de colonisation et l'obtention d'une terre gratuite aux familles de 12 enfants et plus.
    Bien entendu aujourd'hui ces mesures ne sont plus applicables mais bien d'autres mesures peuvent concrètement atteindre le même but. Ainsi les quatre mesures concrètes suivantes devraient être appliquées aussi rapidement que possible pour contrer notre assimilation et notre anglicisation:
    - Permettre entre 30 000 et 35 000 le nombre d'immigrants par année au Québec (au lieu du 50 000 à 55 000 actuel). Au prorata de la population ce nombre serait encore supérieur au nombre d'immigrants autorisés aux États-Unis et en France. Cette réduction aurait pour avantage de permettre une plus grande sélection des immigrants et une plus grande facilité d'intégration de ceux-ci.
    - Avoir une politique nataliste qui ferait passer le nombre de naissances au Québec à 105 000 par année (au lieu du 89 000 actuel); s'inspirer à cet égard des politiques natalistes de la France et des pays scandinaves. Une telle politique profiterait à toutes les régions du Québec.
    - Rendre effective la résolution entérinée au dernier grand congrès du Parti québécois d'étendre aux CÉGEPS les applications de la loi 101 d'accès à l'école anglaise faîtes au primaire et au secondaire.
    - Hausser à la hauteur de 90% les subventions aux universités francophones du Québec. Actuellement bien que la population anglophone ne représente que 8,3% de la population totale du Québec, les universités anglophones reçoivent plus de 25% des subventions.
    Ces mesures enverraient un message claire comme quoi le Québec est francophone et que nous voulons qu'il le demeure. Par ailleurs, le parti Québécois devra faire un effort supplémentaire auprès de sa population non francophone pour qu'un plus grand nombre adhère au projet d'un Québec indépendant. Selon le sondage Léger Le Devoir du 27 septembre dernier , il n'y aurait que 6% des non francophone qui voteraient POUR la souveraineté s'il y avait maintenant un référendum; on devrait se donner comme objectif d'avoir au moins 15% de cette population qui voteraient OUI.