En politique, comme dans la vie, il faut profiter des bonnes occasions quand elles se présentent. La Coalition Avenir Québec, si elle remporte les prochaines élections, réclamera du gouvernement fédéral le rapatriement d’un certain nombre de pouvoirs liés à l’identité québécoise. L’immigration, la langue et la culture deviendraient donc de juridiction exclusive québécoise. Mais quand on demande à François Legault comment il convaincrait le fédéral d’acquiescer à ses demandes, on n’obtient aucune réponse. Aucun rapport de force. On se fie à la bonne volonté de Justin Trudeau. On connaît la réponse.
Je suis indépendantiste et je propose au Parti québécois de saisir la balle au bond et d’annoncer dès maintenant que s’il gagne les prochaines élections il tiendra, au début du premier mandat, un référendum pour rapatrier ces mêmes pouvoirs auxquels j’ajouterais les communications. Cette stratégie offre à mon avis de nombreux avantages :
Elle favoriserait l’élection du P.Q. puisqu’on peut imaginer facilement qu’une grosse majorité de francophones seraient d’accord avec la tenue d’un référendum sur l’avenir du français au Québec;
Comme la CAQ propose déjà de demander au fédéral un tel rapatriement de pouvoirs, il y a lieu de croire qu’un tel référendum serait facilement gagnant. On peut également imaginer que Québec solidaire et Option nationale seraient dans le camp du oui. Au lieu de se diviser comme elles le font actuellement, toutes les forces souverainistes et nationalistes pourraient s’unir à cette occasion pour s’assurer une fois pour toutes que le français progresse et ne soit plus jamais en déclin au Québec;
Le fédéral ne pourrait refuser ces demandes qui auraient reçu l’appui démocratique d’une majorité de Québécois lors d’un référendum;
L’État du Québec pourrait alors sélectionner et accueillir lui-même tous les immigrants. Les règles seraient claires : le Québec est un État dont la seule langue officielle est le français, ce qui implique que quand on le choisit, on choisit aussi de s’instruire, de travailler et de vivre en français. Il va sans dire que les organismes fédéraux auraient aussi le français comme langue de travail.
Le Devoir nous apprenait la semaine dernière que le déclin du français au Québec était alarmant : l’intégration et la francisation des immigrants se portent très mal, 60% des immigrants adultes refusent de suivre les cours gratuits de français offerts par l’État, le poids démographique des francophones continue de diminuer et si le seuil des immigrants passe de 50 000 à 60 000, comme le veulent les libéraux, ils ne seront plus que 42,3% sur l’île de Montréal en 2056.
Ou nous francisons les milliers d’immigrants qui frappent à notre porte et que nous accueillons à bras ouverts, ou nous disparaissons.
Saisissons l’occasion qui se présente de renforcer et de faire avancer le Québec par un OUI dans un référendum gagnant. Les indépendantistes, dont je suis, auront l’occasion de se reprendre plus tard avec un référendum sur la souveraineté du Québec. Et cette fois nous aurons l’appui d’une majorité de nouveaux arrivants qui seront intégrés à la majorité francophone. Entre-temps, il faut laisser le temps aux trois partis indépendantistes de comprendre enfin qu’il est avantageux pour eux, s’ils veulent un jour prendre le pouvoir et réaliser l’indépendance, de se parler et de s’entraider. Espérons que ce ne sera pas trop long…
En attendant, assurons l’avenir du français au Québec.
Assurons l'avenir du Québec
C'est urgent!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 février 2016J'aime vraiment votre idée monsieur Bachand car la souveraineté complète n'est pas envisager par une majorité de la population de notre nation en ce moment et que le PQ pour prendre le pouvoir doit avoir une alternative forte à proposer pour faire avancer le Québec vers le statut d'État autonome et plus indépendant face au Canada.
Archives de Vigile Répondre
3 février 2016Franchement, je trouve votre idée intéressante.
P. Couillard va faire encore du référendum un épouvantail à la prochaine campagne électorale. Alors le PQ pourrait rendre sa cassette inefficace en disant aux Québécois que oui, il y aura un référendum mais que ce sera pour que le Québec obtienne plus de pouvoirs, ce qui les attirerait au lieu de leur faire peur. En même temps, cela couperait l'herbe sous le pied de la CAQ qui prétend pouvoir remporter l'élection de 2018 avec ses promesses d'exiger plus de pouvoirs d'Ottawa.
De plus, si jamais le Fédéral refusait toute demande, ça donnerait au PQ une fichue de bonne raison pour faire le référendum pour l'indépendance.
Ça vaut la peine d'y réfléchir.