La balance du pouvoir au NPD

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Le NPD balayé du Québec


Jagmeet Singh peut se consoler en s’accrochant à la balance du pouvoir, mais la vague orange de 2011 n’est plus qu’un lointain souvenir au Québec.  


«Évidemment, les résultats ne sont pas ce que nous voulions. Mais l’accueil que j’ai reçu au Québec m’a fait chaud au cœur [...] Nous n’allons pas laisser tomber le Québec. Je continuerai de rester présent au Québec», a lancé le chef néo-démocrate tard dans la nuit, devant ses partisans à Vancouver. 



M. Singh a parlé d’un «premier rendez-vous» avec l’électorat québécois, laissant entendre qu’il n’avait pas l’intention de quitter son poste. Au Québec, seul son lieutenant Alexandre Boulerice a été réélu, et ce, dans la circonscription de Rosemont—La Petite-Patrie, à Montréal. Il a également subi des pertes ailleurs au pays. 


Malgré ses insuccès, M. Singh a dressé un portrait jovial de la situation: «Ce fut une soirée incroyable, une campagne incroyable et toute une aventure», s’est-il exclamé devant ses partisans à Vancouver.    


M. Boulerice a également tenté de voir le bon côté des choses. «On est dans une situation de balance de pouvoir. Ça va donner de l’influence aux néo-démocrates au Parlement. On va pouvoir négocier, aller chercher des choses pour les gens en environnement, en logement social, en transport en commun», a-t-il lancé. 


M. Boulerice estime que le turban de M. Singh a pu lui nuire au Québec. «Avoir [un chef] qui a des signes religieux dans le cadre d’un débat sur la laïcité, ce n’est pas nécessairement le meilleur timing au monde, mais on a vu qu’en cours de campagne les gens changeaient d’avis et étaient beaucoup plus ouverts», a-t-il affirmé. 


Mince consolation


Le sauvetage du soldat Boulerice est toutefois une bien mince consolation pour un parti qui a fait élire 59 députés avec 42,9% des voix en 2011. En 2015, leur caucus québécois avait 16 élus. M. Boulerice est maintenant le dernier représentant du parti de gauche dans la province, mais le NPD détenait la balance du pouvoir au Canada. 


Les néo-démocrates sécheront leurs larmes en se disant qu’ils ont évité la catastrophe. Cet été, des sondages Léger plaçaient au Québec le NPD à 8% des intentions de vote dans les sondages, derrière les Verts. Au Canada, mêmes nuages gris: on leur prédisait un résultat de misère avec un maigre 11%, encore une fois derrière le Parti vert. 


Pertes importantes


M. Singh a réussi à relever le nez de l’avion à la toute dernière minute. Mais les pertes sont importantes au Québec. 


Le départ de Roméo Saganash, réélu en 2015, a laissé un trou dans la circonscription d’Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, où le NPD s’est fait éclipser. À Rimouski, Guy Caron a mordu la poussière. La néo-démocrate Karine Trudel est également tombée dans Jonquière. Le cinéaste Hugo Latulippe n’a pas pu récupérer Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup. Nimâ Machouf était troisième dans Laurier—Sainte-Marie. 


Après deux mandats, Pierre-Luc Dusseault est tombé après une chaude lutte à Sherbrooke. 


Dans Berthier—Maskinongé, Ruth Ellen Brosseau a perdu. Mme Brosseau avait fait les manchettes après son élection-surprise en 2011 après avoir été élue dans son comté sans jamais y avoir mis les pieds. Elle s’est depuis transformée en travailleuse acharnée et populaire et en vedette locale. 


Dans le reste du pays, le NPD a également perdu des plumes. Après 103 élus en 2011, 44 en 2015, le caucus néo-démocrate sera formé d’environ 25 députés. Mais ils seront assez nombreux pour soutenir le gouvernement Trudeau. 


LE CHEF DU NPD CONSERVE SON SIÈGE   


Agence QMI | Le chef du NPD, Jagmeet Singh, est parvenu à conserver son siège dans Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique, au terme d’une longue bataille lundi soir.  


Tout au long de la soirée, le chef néo-démocrate a été chauffé de près par le conservateur Jay Shin, lequel a obtenu 30,9% des suffrages, contre 37,3% pour Jagmeet Singh, selon les résultats disponibles à 0 h 30.   


Il s’agit d’une consolation pour M. Singh, qui a vu son parti peiner à la grandeur du pays, et tout particulièrement au Québec où il a perdu presque tous ses sièges.   


Jagmeet Singh avait été élu pour la première fois l’hiver dernier dans Burnaby-Sud, à la faveur d’une élection partielle qui lui avait permis de faire son entrée au Parlement.   








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