RAPPORT SUR L'AGRICULTURE

L’UPA, la patate chaude du rapport

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Agroalimentaire - gestion de l'offre



Annie Morin - Massacrée par les uns, saluée par les autres, la proposition de briser le monopole de représentation de l’Union des producteurs agricoles (UPA) est vite devenue la patate chaude du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois.


Conscient de la controverse, Jean Pronovost a invoqué la démocratie pour seule défense. «Les gens ont demandé la liberté de choisir l’association qui les représente. Dans une société pluraliste, c’est très difficile à refuser.»
Le président de l’UPA, Christian Lacasse, a réagi en disant que la CAAAQ est «complètement à côté de la coche» et mine ses chances d’obtenir l’appui des agriculteurs à son projet de réforme. Visiblement irrité, celui-ci affirme ne pas craindre la concurrence. Il met quiconque au défi de trouver un syndicat vieux de 80 ans capable de rallier 94 % de ses membres. Selon lui, les agriculteurs ont besoin de parler d’une seule voix pour se faire entendre. «On n’est pas assez pour se diviser. On est 44 000 et le nombre diminue toujours.»
M. Lacasse en a également contre l’abolition de l’ASRA, qui sert de bouée de sauvetage aux producteurs bovins et porcins depuis quelques années. «La situation des entreprises est excessivement dure depuis cinq, six ans. Ce qu’on trouve dans le rapport n’est pas de nature à corriger cette situation-là à court terme», dit-il. Pour l’Union paysanne, qui milite depuis des années en faveur de la liberté d’association des agriculteurs, l’heure était plutôt à la fête. Benoît Girouard, porte-parole de l’organisation, a osé le mot historique pour parler du rapport, qui a pour effet de «ramener le Québec au rang des nations démocratiques et de rétablir la gouvernance» en agriculture, selon lui.
Lors des audiences de la Commission, plusieurs intervenants sont allés dire que le MAPAQ avait abandonné son leadership aux mains de l’UPA.
Ne pourrait toutefois aspirer à remplacer le puissant syndicat agricole qui veut. Les associations candidates devraient faire la preuve qu’elles représentent un nombre significatif de producteurs de divers secteurs et sont présentes dans plusieurs régions du Québec. Les agriculteurs seraient appelés à choisir leur camp tous les cinq ans au moment de renouveler leur inscription à titre de producteurs agricoles.
Benoît Girouard ne craint pas les embûches et affirme être prêt à «travailler la formule».
Le soutien des politiciens n’est toutefois pas assuré. Le ministre Laurent Lessard a d’abord esquivé les questions, puis affirmé qu’il considérerait la proposition des commissaires au même titre que toutes les autres.
Maxim Arseneau, porte-parole du Parti québécois, a quant à lui affirmé que la recommandation n’était «à ce moment-ci pas pertinente», considérant la «turbulence» à prévoir en pleine crise des revenus agricoles.
(Photothèque Le Soleil)
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