L’Organisation de la francophonie, nouveau sujet de bisbille en Belgique

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Des Belges qui rejettent la Francophonie

Flamands et francophones belges se sont trouvé un nouveau motif de dispute depuis que le ministre-président de la Flandre a estimé que l’Etat fédéral devrait quitter l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Geert Bourgeois, un vieux défenseur de la cause indépendantiste, devenu président de sa région grâce au triomphe électoral de son parti, l’Alliance néoflamande (N-VA) de Bart De Wever, milite depuis quelques jours pour que la Belgique fédérale sorte de cette instance dont la sphère de compétence – la défense de la langue française – concerne l’une de ses parties seulement. Quand la Flandre a signé un traité culturel avec les Pays-Bas – la Nederlandse Taalunie – la Belgique ne s’en est pas mêlée, explique le ministre-président.
L’OIF regroupe, quant à elle, 80 pays ou gouvernements, dont 54 membres de plein droit. Et milite aussi pour la démocratie, la diversité culturelle ou l’environnement. Des Etats multilingues, comme le Canada ou la Suisse, en font partie, ainsi que certaines de leurs composantes (le Québec, le Nouveau-Brunswick ou les cantons helvétiques). Ils y côtoient la Bulgarie, la Macédoine, le Qatar et – ô horreur aux yeux de M. Bourgeois – la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Celle-ci s’appelait auparavant « Communauté française de Belgique » mais préfère sa nouvelle dénomination, censée marquer la solidarité entre Wallons et francophones de Bruxelles. De quoi cabrer une bonne partie de la région flamande, qui a fait de la capitale européenne et belge sa capitale politique et ne manque jamais de souligner que, même si l’on y parle peu le néerlandais, elle est située en territoire flamand. Etrangement, cette même Flandre se présente cependant comme « Flanders » et non comme « Vlaanderen-Brussel » sur la scène internationale.
« Pas question de se retirer »
La fureur de la N-VA est partie du constat de l’un de ses députés : il a remarqué que le site de l’OIF affirmait qu’en Belgique, 72 % de la population est francophone. Or, Wallons et francophones de Bruxelles ne forment que quelque 40 % de la population. L’organisation évoque, en réalité, les « locuteurs francophones » en y incluant les (nombreux) Flamands qui maîtrisent la langue de Voltaire, l’un des trois idiomes officiels, avec… le flamand et l’allemand. M. Bourgeois en fait partie, comme M. De Wever et d’autres dirigeants de la N-VA.
Le premier ministre (francophone), Charles Michel, et le ministre (francophone) des affaires étrangères, Didier Reynders, n’ont, cette fois, pas hésité à répliquer aux nationalistes flamands : « Pas question de se retirer de l’OIF », ont-ils immédiatement répondu. « Le rayonnement de l’organisation n’est pas seulement culturel, il est aussi diplomatique et économique », a expliqué le chef du gouvernement au journal Le Soir. En promettant qu’il allait, au contraire, renforcer le rôle de la Belgique au sein de la francophonie.
Le PS Rudy Demotte, ministre-président PS de Wallonie-Bruxelles, estime lui que le nouveau combat de M. Bourgeois renvoie à son ADN nationaliste et « n’est rien qu’un combat de bac à sable, en maternelle ».


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